#Droit / Justice

Les Ensablés – “Temples grecs, maisons des Dieux” d'André Suarès

En 1873, dans sa leçon inaugurale à l’université de Vienne, le professeur Thausing exigeait qu’on bannît le mot « beau » et récusait toute Histoire de l’art où cet adjectif figurât ; depuis, d’autres savants ont surenchéri en prétendant afficher à l’entrée des amphithéâtres : « Ici il est défendu d’admirer ». En obéissant à ces critères, on ne voit pas qu’André Suarès et  son Temples grecs, maisons des Dieux, dont L’Eveilleur nous donne une passionnante réédition, documentée et remarquablement illustrée, puisse trouver sa place sur les bancs. La preuve : en ne le mentionnant pas dans son Histoire de l’histoire de l’Art, qui est pour les Français comme le Gotha des historiens de l’art, Germain Bazin le condamne à un oubli certain. Mais chassez le génie par la porte, il revient par la fenêtre : les étudiants qui consultent à l’Institut National de l’Histoire de l’art le fonds Doucet, dont André Suarès constitua la partie la plus ancienne, puisent à pleines mains dans les trésors que le Condottiere leur a constitué.

Le 16/06/2019 à 09:00 par Les ensablés

0 Réactions |

Publié le :

16/06/2019 à 09:00

Les ensablés

Partager cet article sur Linkedin Partager cet article par mail Imprimer cet article
Par Antoine Cardinale

Le Condottiere
Au demeurant, André Suarès nous en fait l’aveu : L’art et l’histoire de l’art font deux et ne sont pas du même ordre. Tout l’effort des savants ne prête pas un atome de beauté ou d’harmonie à une œuvre. Ainsi la lecture pour Proust, qui est capable de nous porter au seuil de la vie spirituelle, sans la constituer pour autant ; pour Suarès la vision savante de l’art nous amène au seuil de l’expérience esthétique, mais pas au-delà. Je n’évoquerais pas cet auteur englouti dans une immense solitude dont Denis Gombert (ici) a parfaitement décrit les éléments biographiques et le drame personnel ici même, dans les Ensablés. Il n’est pas inutile cependant de préciser à nouveau qu’il fut admiré par Gide et Romain Rolland, défendu par Brunetière, ce qui est un brevet d’honneur ; collaborateur régulier de la Nouvelle Revue Française, ami de Gabriel Cognacq, de Maurice Pottecher, et choisi par Jacques Doucet pour construire sa bibliothèque littéraire ; que Pierre Benoît lui dédie l’Atlantide, pour le remercier d’avoir poussé Koenigsmark en 1918 vers le prix Goncourt (1) ; enfin échangeant avec Bourdelle ou Claudel des correspondances qui ont été publiées.
Temples grecs est comme la conclusion du Voyage du Condottiere, et ne se peut comprendre sans nous intéresser au magnum opus d’André Suarès.
Le Voyage du Condottiere, fleuve de points d’exclamation, charriant jugements catégoriques et hallucinations d’artiste ! En trois volumes, publiés en 1910 et en 1932 pour les deux derniers, André Suarès écrivit un chef d’oeuvre étrange et exigeant, qui fit de lui un écrivain pour écrivain, mais dont la forme lyrique et la morale aristocratique tint le grand public à l’écart.
En 1895 il fit le premier de ses cinq voyages : Lors de ma première visite, j’avais vingt ans et j’étais dénué de tout. J’ai dormi à la belle étoile, sous le portail de Sainte Marie des Grâces. Son fourniment devait être bien simplifié et sa bourse légère : il nous confesse qu’une fois, il ne mangea pas de trente heures. De toute la largeur du pied, il prend possession de cette terre d’Italie, allant à son pas sur des chemins que l’on n’empierre plus. Imaginons-le marchant sous un ciel bistré par l’orage ou courbé sous le feu de juillet et se rafraîchissant à l’herbe de la rive. Les gamins des rues ne durent pas être bien charitables et il lui fallut plus d’une fois je pense, jouer du bâton pour se défendre des chiens de ferme et gagner dans les villes, par des rues fangeuses, un logis douteux en craignant toujours que le pied ne lui glisse dans l’ordure.
C‘est peu dire qu’il ne voyage pas dans les meilleures conditions de confort : s’il tombe dans la ville à midi, à l’heure où les églises ferment leurs portes, il lui faut attendre dans la chaleur et la poussière de la rue, assis sur une borne de carrefour ; le soir subir les moustiques ; dîner de rien sur les places au milieu d’un peuple de statues. Il est pauvre à double titre : selon la définition qu’en donne les bureaux de pauvreté ; et selon le sens de ce mot tout évangélique que Léonard de Vinci glisse quelque part dans sa correspondance : il est pauvre celui qui désire beaucoup de choses, comme de vouloir posséder la Terre et la lumière juste, ainsi que Suarès nous le confie ingénument. Manteau de roulier, une silhouette d’un seul jet, un air de sac et de corde, il semble chercher un pays où la douleur ne l’atteindra pas, apatrié seulement à l’horizon qui fuit : Pourvu que j’aie le ciel et le soleil écrit-il à Bourdelle. Tantôt folâtre comme un jeune veau qu’on vient de mettre à l’herbe, tantôt l’âme noire et des tremblements de prophète, il est un vieil enfant en somme, une âme forte qu’une jolie contadine eût pu faire revenir en son âge ! Il est vrai, jamais le vent de la Fortune ne souffla bien fort pour lui, et l’amitié lui manqua. Pour l’amour –car dans ma simplicité je ne m’explique pas André Suarès autrement- d’autres que moi, un biographe patient, découvriront celle qu’il aima sans mesure et qui peut-être ne le sut jamais, celle qui chargea son âme vagabonde d’un amour inexprimé, celle dont il voulut baiser les gestes qu’elle faisait, celle qui inspire les mots chers et doux, celle qu’on invoque au moment d’entrer chez Dieu.
Pour finir, rien en lui n’est classique : il est romantique, avec fureur, Sturm und Drang, du côté de Gaspard de la Nuit ou de Hölderlin. Victor Hugo est pour lui « le premier des énergumènes » et s’il voit en Stendhal un modèle, il faut admettre qu’admiration ne vaut pas ressemblance. L’ascétisme ne lui est pas un renoncement, le plaisir lui est un droit de nature, et la littérature un chemin vers le bonheur. Ecce homo ! Voilà cet homme de trente ans, avec ses colères d’enfant et ses tristesses de vieillard, tournant en rugissant comme dans une cage dans l’Europe aux anciens parapets. Beau Conquérant ! un de ces hommes qui n’auront jamais d’adresse et qui commence tôt une vie d’espérances trompées, saevas paupertas.
Les façades sévères lui cachent les palais secrets et ces heureux jardins derrière les hautes murailles qui sont comme l’essence de la civilisation italienne. Il ne demande presque rien pourtant, seulement de se retrouver comme un chant sous les clairs ombrages, et de nous faire partager ses enchantements.

L’Italie heureuse
Vous savez faire la part des choses, vous avez pénétré son caractère et senti l’ombre froide de ses secrets. Vous pouvez maintenant suivre André Suarès : il est un guide enchanteur.
A Venise, d’abord : les parfums qui brûlent à Saint-Marc lui portent à la tête, étourdissent un homme engourdi par la tristesse, une âme gercée par la solitude : ici, il se sent passer du monde haï au monde désiré, délié de toutes les valeurs morales. L’argent, qu’il méprise partout ailleurs, a perdu ici son poids de pêché ; les odeurs un peu fortes ailleurs, avec l’aide des embruns, deviennent les odeurs d’une race forte et joyeuse. La religion, ridicule ailleurs, retrouve ici son parfum de mystère ; ailleurs les tombeaux des puissants ne lui inspirent que de sifflants sarcasmes : à Venise, ils deviennent une méditation sur la rectitude de vie donnée au bien commun, à Dieu et à la gloire de la Cité et si à Padoue, Gattamelata est un soudard qui a réussi, à Venise, le Colleone est la force juste .  Il lui vient des images à la Lautréamont : le campanile dès l’aube, rive la flottante Venise au matin bleu, et le soir, il est le mât de brocard rose et d’or à la barque amarrée pour Vénus, et devant le Colleone la place roule dans la gueule de la nuit.
Des images à la José Maria de Heredia aussi : quel Othello, quels prétoriens barbares étouffent donc là-haut ce malade impérial ?  et parfois la sobre, cynique et discursive manière du moralisme français : La grandeur de tuer est un peu moins rare en Italie qu’ailleurs ; mais cet art n’y compte pas que des chefs-d’œuvres.
Après avoir dessiné à Ravenne les contours ouatés d’une Bruges symboliste et d’un monde comme tombé en faiblesse, il revient à Venise, par la voie de mer : c’est une page qu’il faut lire, parmi les plus sensibles que Venise ait inspiré –et Dieu sait combien de pages, hélas, elle a inspiré- : il surprend Venise dans le silence de la nuit qui pâlit et il y débarque comme on rentre dans le lit d’une femme : c’est une étreinte muette dans une harmonie de bleu et de rose : la Piazzetta s’offre au baiser de l’aube, étalée sur le quai trempé d’ombre, comme les princesses de Babylone dans la nuit sacrée .
Et comme on sent la justesse de ce résumé de Venise : La joie de la vie antique dans l’or du songe chrétien, comme il dévoile en un mot le secret de cette distinction qu’on sent en Italie plus souvent et plus vivement qu’ailleurs, une distinction de ton, de couleur, de forme qui tient tout uniment à  l’habitude de la beauté.
Au Bargello, aux Offices c’est un guide passionné, dont il faudrait citer des pages. Accompagnons-le plutôt au petit musée d’Urbin, logé dans le palais ducal : laissons-le nous instruire devant la Flagellation de Piero de la Francesca : Non seulement ce tableau est le plus beau de Piero : il est un des quatre ou cinq chefs d’œuvres qui dominent sur toute la peinture en Italie. Ce panneau en bois, qui a beaucoup souffert du temps, est plus rare encore par la nouveauté de l’expression. Parut-il extraordinaire en 1470 ? Il l’est toujours, et neuf aujourd’hui même. La scène est établie sur une double échelle ;  il est d’abord prodigieux par l’invention ; la hardiesse de l’ordonnance, le goût incomparable de l’architecte, la beauté de la nature morte, le dallage, les plafonds ; les notes bleues qui font l’harmonie générale de l’œuvre, sur des accords aériens ou puissants de rouge assourdi. On a deux pages d’une ekphrasis, d’une description d’image la plus vivante, comme on en trouve peu dans la littérature et qu’on doit donner pour modèle, partant de la matérialité de l’œuvre, traçant le cercle de ses qualités formelles ensuite, et enfin animant l’image pour en révéler le sens.
Comme il a aimé ce pays de Toscane ! Marchons à ses côtés : c’est la fin d’un beau jour, le vent pousse des nuages noirs au- dessus de la vallée et les accrochent aux vieilles tours de villes sans âge, cuirassées dans leurs murailles, méditant un coup de lance derrière la visière baissée de leurs créneaux noircis, gardant à l’arrière un palais encapuchonné de ses poivrières comme une dame sous son hennin. Pérouse, aux ombres noires et rouges qui cache des meurtres sous son manteau ; Gubbio, tyran de pierre, Volterra l’Etrusque, et le noir sourcil de ses murailles, sa Porte de l’Arc aux trois têtes fichées comme celles des rebelles d’Etat aux rostres du Senat. Et Urbin qui lui fut comme un idéal !
Le palais dont on doit les dessins à Luciano Laurana qui le construisit, en un tour de force qui ne paraît pas, sur deux ravins et une double colline ; ce duc, Federico da Montefeltre, dont Piero a immortalisé le profil d’oiseau de proie : laid au dernier degré, nez cassé, l’œil en bouchon de carafe, bouche fine, une expression nulle, inquiétant  autant qu’il est possible ; au reste, le plus brave capitaine de son temps, dont les historiens nous ont fait connaître la parfaite dignité, la familiarité sincère avec le peuple de sa petite patrie, d’une religion ferme et sincère, épris des Anciens : Sa vie de soixante ans est pleine de victoires et d’œuvres. Pas une cour du temps n’égale la sienne ; elle a le charme et la gravité des vrais plaisirs qui sont les plus honnêtes ; elle est élégante et polie, savante et sage. Le duc réunit à Urbin les plus beaux artistes et les plus admirables livres. Quel beau palais que le sien ! La première Renaissance n’a rien de plus achevé. L’escalier, les vastes salles, les chambres privées, les corniches, les frises de marbres, l’ornement au-dehors et au-dedans, tout ce style est proche de la perfection. La finesse et la grandeur s’entendent. Les belles proportions font oublier le luxe et la mesure s’impose même au faste. Et que dire du studio du Prince qui dit tout la vénération pour l’étude, le recueillement !

Le bout du Voyage
Le Voyage du Condottiere devait comporter trois livres : le premier sur l’Italie du Nord, le troisième sur la Toscane . Au milieu devait s’insérer le second livre ; Suarès nous annonçait en effet qu’il le prépare et que pour cela il court sur Naples et la Sicile. Par son caractère singulier Temples grecs, maisons des Dieux ne pouvait cependant trouver sa place dans l’épopée du Condottiere dans l’Italie heureuse. Publié en 1937, sans qu’il ne cherchât jamais à le relier ouvertement au Voyage, il n’est plus le volume intermédiaire mais le codicille de ce testament spirituel, et il ne serait pas injuste que désormais on les publiât ensemble. Si on ressent dans les deux premiers volumes une immense culture, cette « solidité des dessous » dont Flaubert fait la condition de la littérature, Temples grecs, maisons des Dieux est au contraire un essai poétique et triste. Qu’on ne compte pas sur Suarès, érudit et amoureux de la Grèce antique pourtant, pour un cours magistral : Je ne puis décrire un temple ; que les archéologues s’en chargent ; qu’ils comptent les pierres, les mesurent et les pèsent. Pour ma part, je ne sais rien du temple.
Paestum marque la frontière spirituelle du Voyage : ici dans l’ivresse amoureuse du couchant, le soleil s’en va tout en feu au rendez-vous de la mer. L’abandon y règne mais la majesté aussi, et le silence à l’égal d’un récit lyrique. Car après avoir parcouru l’Italie à travers les siècles pendant vingt-cinq ans, il touche enfin à la Sicile tourné contre l’Afrique obtuse. C’est le bout de l’Europe et le terme d’une expérience.
En Sicile, il est comme au désert, et il subit là les tentations d’un anachorète : Je vais et viens, avec nausée, et le dégoût aiguise ma tristesse. Jamais le désordre n’a jeté sur moi un tel harpon d’épouvante. Dans ces lieux où, selon son expression, la nature a tué l’esprit, il est gagné par un découragement et par ce nihilisme qui est le fonds de son caractère. Mais que revienne la lumière du jour et sa jeunesse renaît : Toute la grâce du jour dans la fleur du matin ! L’aube est divine au temple de la Concorde. La pierre palpite. Poreuse, elle ne boit pas l’eau : ce ciel de saphir n’en possède pas une goutte ; mais elle dévore la lumière et la garde passionnément. Ce miel d’or est sa nourriture. Par un calcul exquis, l’entre-colonne de la façade se fait plus étroite du centre aux angles. De la sorte, la respiration du temple est, à tout instant de la clarté, celle d’un torse. La déesse, qui baigne encore dans les sourires su sommeil, ouvre les yeux. Et la mer, plus loin, sort des langes de l’aube…
Sur cette terre hautaine qui ne se livre pas facilement et qu’il choisit de parcourir dans la fournaise de l’été, il se perd, à l’imitation de sa raison qui s’égare : mauvaise chère, mauvais chemin ! Il rencontre un pâtre, berger de pierres, et sa femme : J’ai passé la nuit chez eux. Ils n’ont rien. A peine une miche épaisse, dur et sans sel. …ils m’ont donné de leur vin, lourd et dense, d’un sucre où l’on sent une vapeur de soufre.
La vision de ce qui reste de la civilisation de la Grande Grèce n’est ni une vision historique, ni une interprétation littéraire. C’est celle du Temps qui ramène au Chaos ce que l’homme dans un moment de folle illusion, a cru extirper du Chaos. La carrière de pierre s’assimile aux colonnes et aux chapiteaux roulés dans la millénaire poussière de l’abandon. Le voyage aux vingt-cinq siècles d’Histoire devait s’achever dans une vision de fin du monde et le pèlerinage aux sources de la beauté finir dans une prière au Néant.

Ci-gît
Il y a dans ce grand écrivain d’un accès difficile il est vrai, un peu de Cyrano de Bergerac : après tout la pièce de Rostand est de 1897, les premières notes du Condottiere datent de 1895. Cette fureur triste, cette humeur querelleuse : c’est bien lui ! Il tomba dans la Belle Epoque comme chu d’un autre siècle, cascadant d’un astre à l’atmosphère rare jusqu’à notre monde sublunaire, sa cape de vagabond humide encore d’une rosée céleste et brillante de la poudre ramassée aux étoiles ; celui dont ses amis avaient tout prédit : l’abandon, la misère, ayant attaqué les faux écrivains, les plagiaires, les faux voyageurs. Celui dont de Guiche, à la fin de la pièce nous confie -et ce serait une belle épitaphe pour sa pierre tombale qui je crois n’en a pas (2) -  Ne le plaignez pas trop, il a vécu sans pactes / Libre dans sa pensée autant que dans ses actes.

Antoine Cardinale - juin 2019.

1 L’ échec de Koenigsmark au prix Goncourt de 1918, battu sur le fil par Civilisation de Georges Duhamel par quatre voix contre six, témoigne néanmoins de la discrète et efficace influence de André Suarès.
2  Selon Robert Pariente, son biographe (André Suarès, L’insurgé, Laffont, 1999) André Suarès renonça à faire graver l’épitaphe qu’il avait pourtant écrit : Laissez-moi loin de toute route / Si seul que j’ai toujours vécu/ Que le ciel et le vent écoutent / Mon silence de grand vaincu.

 

Commenter cet article

 

Plus d'articles sur le même thème

ActuaLitté

Les Ensablés - Les enfants de septembre de Jean-René Huguenin (1936-1962)

Merveilleuse parution chez Bouquins d’un inédit de Jean-René Huguenin. Les enfants de septembre, roman ébauché et par conséquent forcément inachevé révèle toute la palette émotionnelle et stylistique de JRH, auteur génialement prometteur décédé à 26 ans. Par Denis Gombert

26/05/2024, 09:00

ActuaLitté

Les Ensablés - Les fumées de la Sambre (1985), de Pol Vandromme

Ce livre sensible et affranchi, à la croisée des genres de l’essai romancé et de la confession autobiographique, pousse à vouloir aller au-delà du visible, et à comprendre les fondamentaux de l’être dans les situations qui le déterminent et le construisent. Un flux de souvenirs et de sensations s’y déploie, dans une prose sans filtre avec en arrière-fond cette rivière berçant le pays de Charleroi qui entraîne l’esprit du narrateur dans les méandres géographiques, historiques et intimes de la formation d’un imaginaire. Par Louis Morès.

12/05/2024, 09:00

ActuaLitté

Les Ensablés - La Confrontation, de Louis Guilloux (1899-1980)

Né en 1899 à Saint Brieuc, dans une famille de condition modeste, Louis Guilloux a publié de nombreux romans dans lesquels il a témoigné d'une attention particulière pour les pauvres et les laissés pour compte. Son premier roman La Maison du peuple, publié en 1927, évoque la figure de son  père, cordonnier et militant socialiste.  Son œuvre la plus célèbre Le Sang noir (objet d'un précédent article) s'inspire de la vie de George Palante qui fut son professeur de philosophie et son ami. Par Isabelle Luciat.

28/04/2024, 10:59

ActuaLitté

Les Ensablés - Laurence Algan , discrète et touchante

Ces derniers temps, j’ai lu une romancière à l’écriture discrète et touchante qui se nomme Laurence Algan. On ne saurait presque rien d’elle si, en juillet 1944, elle n’avait répondu à l’enquête biographique que le journaliste et romancier Gaston Picard menait à l’époque auprès des écrivains pour le compte du Centre de documentation de la BnF ; les éléments biographiques fournis par l’écrivaine, Paul Aron les présente succinctement dans un article qu’il a intitulé « Une femme si simple » et qui est paru dans Les Nouveaux Cahiers André Baillon en 2014. J’y suis allé voir de plus près. Par François Ouellet

14/04/2024, 09:00

ActuaLitté

Les Ensablés - La chambre des écureuils de Marie-Laure de Noailles

A l’automne dernier, sur les tables de la librairie chargées de l’abondante moisson de la rentrée littéraire, le regard est attiré par un livre relié entoilé d’un jaune éclatant, d’une romancière inconnue, Marie Laure. Son titre primesautier - La chambre des écureuils - intrigue : conte pour enfants ou ouvrage libertin ?
Ni l’un, ni l’autre, et il s’agit d’une réédition, chez Seghers, d’un roman écrit en 1946 -mais publié en 1955- par une femme hors du commun, bien plus célèbre comme mécène des arts et instigatrice de fastueuses fêtes mondaines, que comme écrivaine. Le pseudonyme de Marie Laure est en effet celui de Marie-Laure de Noailles, surnommée par l’une de ses biographes « la vicomtesse du bizarre ».

Par Marie Coat

31/03/2024, 09:00

ActuaLitté

Les Ensablés - Sangs (1936) de Louise Hervieu (1878-1954)

La vie de Louise Hervieu (1878-1954) n'a pas été facile. Née hérédosyphilitique (cela existait encore en ce début de Troisième République), elle eut une santé fragile qui la contraignit à un moment de sa vie de se retirer et  ne plus se consacrer qu’à l’art graphique et à l’écriture… Enfin, pas tout à fait. Sensible pour des raisons évidentes aux problèmes de santé, elle milita activement à l’instauration du « carnet de santé » et parvint à ses fins en 1938.
En 1936, elle obtient pour « Sangs » (publié chez Denoël) le prix Femina au 4eme tour, l’histoire d’une enfant à l’hérédité implacable, que l’amour ni la richesse de sa famille ne peuvent guérir, ne peuvent écarter de la malédiction du « mauvais sang »
On n’échappe pas à son malheur.
Par Henri-Jean Coudy

17/03/2024, 09:00

ActuaLitté

Les Ensablés - Dubalu de Bernard Waller (1934-2010), par Carl Aderhold

« Ouf,
            La bonne étape, le relais avant de s’élancer vers d’autres lieux, 
            à portée de main, en sortant de chez lui la première maison de la rue Granchois. »
Ainsi débute la grande aventure de Francis Dubalu, représentant de commerce la firme Breganti, qui part pour la première fois démarcher de nouveaux clients en province. 
Ce sont les éditions de La Grange Batelière dont on connaît le riche catalogue, qui ont eu la bonne idée de republier le premier roman de Bernard Waller. 
Initialement paru dans la prestigieuse revue NRF en novembre 1960 avant de connaître, un an plus tard les honneurs de la collection blanche, Dubalu est un texte d’une incroyable modernité, qui n’a pas pris une ride. 

Par Carl Aderhold

03/03/2024, 09:00

ActuaLitté

Les Ensablés - Waterloo, Belges ou Français d'Albert du Bois (1872-1940)

Dans cette fiction historique qui prend place durant les Cent-Jours avec comme moment culminant la bataille de Waterloo, un Bruxellois d’origine flamande, Jean Van Cutsem, vit une crise existentielle : alors que le frère de sa fiancée wallonne rejoint Napoléon, il est pour sa part enrôlé dans l’armée hollandaise sous le commandement du Prince d’Orange… Un roman engagé et détonnant, où les questions de l’identité, de la loyauté et du courage s’affrontent avant tout dans le for intérieur d’un jeune soldat jeté malgré lui sur les routes de la guerre.

Par Louis Morès. 

18/02/2024, 09:00

ActuaLitté

Les Ensablés - À propos de Claude Dravaine, par François Ouellet

J’ai commenté ici même, précédemment, la biographie de Maria Borrély (1890-1963) publiée par Danièle Henky en 2022 (Maria Borrély. La Vie d’une femme épanouie). Les romans de Borrély, qui s’apparentent à ceux de Giono et de Ramuz, sont à redécouvrir impérativement. Danièle Henky, dont le « sujet de prédilection, c’est le destin des femmes », expliquait-elle récemment, s’intéresse, dans son nouvel ouvrage, à l’écrivaine et journaliste Claude Dravaine (1888-1957). La Livradoise. L’Énigme Claude Dravaine est publié chez Hauteur d’Homme, une maison régionaliste sise dans une commune du Massif central. Par François Ouellet.

04/02/2024, 09:00

ActuaLitté

Les Ensablés - Couleurs d'écriture, de Julien Blanc à Raymonde Vincent

Après Romans exhumés (chez EUD, 2014), Littérature précaire (toujours chez EUD, 2016), notre ami et chroniqueur des Ensablés, François Ouellet, publie aujourd’hui, sous sa direction, un nouvel opus dédié à la redécouverte d’auteurs oubliés, vaste domaine, on le sait, qu’une vie ne suffira jamais à explorer totalement. Il s’est entouré pour cela d’éminents spécialistes dont le regretté Bruno Curatolo, savant érudit, par ailleurs un des « redécouvreurs » de Raymond Guérin. Pour nos lecteurs assidus depuis quatorze ans (déjà !), ce livre est indispensable. Par Hervé Bel.

22/01/2024, 12:17

ActuaLitté

Les Ensablés - La jeune fille verte de Paul-Jean Toulet (1867-1920)

Chers lecteurs des Ensablés, avec cet article d'Isabelle Luciat, se terminent nos chroniques de l'année 2023, l'occasion pour nous de vous souhaiter une très bonne année 2024 et de vous remercier pour votre fidélité (15 ans déjà). Hervé BEL

 

Récit enlevé d'une éducation sentimentale, La jeune fille verte se déroule dans la station thermale imaginaire de Ribamourt, inspirée de la ville de Salies-de-Béarn. Ce court roman livre également (et ce n'est pas son moindre attrait) une amusante chronique de la vie de province à la Belle Époque qui n'est pas sans rappeler « L'orme du mail » d'Anatole France, quoique sur un mode résolument léger et qui peut parfois tomber dans la facilité. Par Isabelle Luciat.

31/12/2023, 09:00

ActuaLitté

Les Ensablés - Soldats bleus, journal intime (1914-1918) de Pierre Loti

A priori, publier le journal intime de Pierre Loti, sur la période couvrant la Première Guerre mondiale relève de la gageure, tant le style et l’œuvre de cet écrivain sont aujourd’hui passés de mode. Sa ferveur patriotique, sa soif d’en découdre avec l’ennemi, qui le pousse, alors qu’il a dépassé l’âge d’être mobilisé, à faire intervenir les plus hautes autorités, pour prendre part malgré tout à la guerre, nous est difficile à comprendre.  par Carl Aderhold  

10/12/2023, 09:08

ActuaLitté

Les Ensablés - Ces messieurs du rugby, anthologie littéraire

 Alors que la coupe du monde de rugby vient de s’achever laissant un goût d’amertume aux Français sortis pour un petit point d’écart en quart de finale par les sud-Africains, on peut se consoler avec ces Messieurs du rugby, excellente anthologie littéraire consacrée uniquement à l’ovalie et publiée en poche dans la collection La Petite Vermillon à la Table ronde. Les maux s’envolent, les écrits restent. 

Par Denis Gombert.

26/11/2023, 09:00

ActuaLitté

Les Ensablés - Le voleur de Georges Darien, par Marie Coat

Si le nom de Georges Darien (1862-1921) ne vous évoque rien, c’est que vous n’avez lu ni Biribi ni Bas les cœurs ... ni surtout Le voleur, mais peut-être avez-vous vu l’adaptation qu’en fit Louis Malle en 1967 dans son film éponyme ? Ou la bande dessinée de Bernard Seyer en 1986, presque un siècle après la parution, en 1897, du roman d’origine (le premier d’un cycle intitulé Comédie inhumaine qui ne connaîtra qu’un second opus, L’épaulette). Par Marie Coat

12/11/2023, 09:00

ActuaLitté

Les Ensablés - Martel en tête, d'André Vers (1924-2002)

André Vers, j’en ai déjà parlé avec émotion il y a quelques années, lors de la réédition chez Finitude de son roman « Misère du matin » (1953) qui relatait, avec drôlerie et mélancolie la vie en usine d’un jeune homme. Cette fois, je reprends la plume pour lui, à l’occasion de la réédition de son deuxième roman « Martel en tête » publié en 1967 aux éditions Edmond Nalis, et que la fidèle maison d'édition Finitude réédite. Dans ses mémoires « C’était quand hier ? » (1990), André Vers raconte toutes les péripéties qui ont accompagné sa parution. Par Hervé BEL.

29/10/2023, 22:17

ActuaLitté

Les Ensablés - L'hôtel du Nord d'Eugène Dabit, “triste, poignant et beau”

Publié en 1929, L’Hôtel du Nord est le premier roman d'Eugène Dabit ((1898-1936voir ici et ici). Ce roman connut un succès inégalé dans la courte carrière de l'auteur, disparu brutalement en 1936 alors qu'avec un groupe d'écrivain français, il accompagnait André Gide dans un voyage en URSS. Issu d'un milieu modeste, marqué comme tous les jeunes gens de sa génération par la guerre de 1914, Eugène Dabit a fréquenté les milieux artistiques après la guerre et a gravi l'échelle sociale, sans jamais renier ses origines. Par Isabelle Luciat

15/10/2023, 09:00

ActuaLitté

Les Ensablés - Le Ciel de Nieflheim de Jacques Chardonne

Jacques Chardonne (1884-1968), le « romancier du couple », de Destinées sentimentales et de Romanesques, dont Gallimard a édité récemment la correspondance en trois volumes avec Paul Morand, a encore des lecteurs fidèles et convaincus — j’en connais quelques-uns. Ce n’est donc pas tout à fait d’un écrivain ensablé qu’il sera ici question, mais d’un livre que presque personne n’a lu, puisqu’il s’agit d’un ouvrage, écrit en 1943, qui était prêt pour l’impression, mais que Chardonne renonça à publier: Le Ciel de Nieflheim. Pour ses amis, Chardonne avait néanmoins procédé à un faible tirage privé ; on en trouve parfois un exemplaire en vente à fort prix en ligne.  Par François Ouellet

24/09/2023, 12:11

ActuaLitté

Les Ensablés - Oeuvres de Hugues Rebell (1867-1905)

Avec une préface documentée de Nicolas d’Estienne d’Orves (notamment romancier « Prix Roger Nimier » et spécialiste de Rebatet), la collection « Bouquins » a publié récemment un recueil des œuvres principales de Hugues Rebell dont seuls les gens de mon âge rappelleront qu’elles furent rééditées dans les années 80 par Hubert Juin, dans la collection 10/18, avec d’autres auteurs « fin de siècle ». Par Hervé Bel.

11/09/2023, 11:55

ActuaLitté

Les Ensablés - Le meneur de Loup (1857) d'Alexandre Dumas (1802-1870)

Dumas ? c’est Gaston Pescou, signant Peskow ou Peskov, mais aussi G. de Morlon, baron de Cherville, qui est en réalité –pour les trois-quarts- l’auteur caché de ce roman. Il est dans sa spécialité : le roman de chasse. Qu’on en juge par quelques titres tirés de sa bibliographie : Les Aventures d'un chien de chasse, Histoire d'un trop bon chien, Contes de chasse et de pêche, Contes d'un coureur des bois, Montcharmont le braconnier, Le Gibier plume et la même année Le Gibier poil, sa science s’étendant même aux sauvages horizons de l’Afrique et de l’Asie avec Les Éléphants, état sauvage, domestication.

Par Antoine Cardinale

27/08/2023, 09:00

ActuaLitté

Les Ensablés - Les Étangs de la Double, de Geneviève Fauconnier

En 1995, les éditions Le Croît vif, à Royan (Charente Maritime), rééditaient trois romans de Geneviève Fauconnier (1886-1969) : Les Trois Petits Enfants bleus (1927), Claude (1933) et Les Étangs de la Double (1935). La même année, Omnibus reprenait Pastorale (1942), intégrant cet autre roman de la même auteure dans Gens de Charente et de Poitou, au sommaire duquel figurent aussi des romans de Jean-Richard Bloch, Pierre Véry, Ernest Pérochon, André Theuriet et Pierre Loti. En outre, Les Étangs de la Double reparaissait en 2020 aux éditions La Geste, à Niort, en Nouvelle-Aquitaine. Par François Ouellet.

13/08/2023, 11:19

ActuaLitté

Les Ensablés - Le fer rouge de Paul-André Lesort, ou l'emprise

Paul-André Lesort (1915-1997) aurait pu intituler son cinquième roman L’emprise, mais il a choisi un titre plus incisif : Le fer rouge. Paru en 1957, l’ouvrage de ce romancier étiqueté « grand écrivain catholique » choqua autant les lecteurs que la critique, à quelques rares exceptions près comme Jean Cayrol (« Ce n’est pas un spectacle auquel il nous convie,...mais une quête, une aventure avec « risques et périls»... Son honneur est de déranger et de se déranger...Beaucoup n’ont pas compris la route surprenante qu’il put choisir sans avertissement »). Par Marie Coat.

30/07/2023, 10:05

ActuaLitté

Les Ensablés - Petit Louis, d'Eugène Dabit

Chers amis des Ensablés, notre site accueille aujourd'hui une nouvelle contributrice, Isabelle Luciat, à qui nous souhaitons la bienvenue au sein de notre équipe. Pour son premier article, elle a choisi "Petit Louis" deuxième roman d'Eugène Dabit, qui avait rencontré le succès avec L'Hôtel du Nord, paru en 1929. Hervé BEL.

16/07/2023, 09:00

ActuaLitté

Les Ensablés – Des hommes passèrent…, de Marcelle Capy

Pendant la première moitié du XXe siècle, de nombreux romans « champêtres » ont été publiés, et les Ensablés n’ont pas manqué d’en chroniquer. Parmi ceux qui nous ont particulièrement marqués, rappelons l’admirable Campagne (prix Femina 1937) de Raymonde Vincent que les éditions Le passeur viennent de rééditer et La vie d’un simple, d’Émile Guillaumin. Il me faut en ajouter un autre, récemment paru chez La Thébaïde d’une romancière complètement oubliée, Marcelle Capy. Par Hervé BEL

02/07/2023, 12:20

ActuaLitté

Les Ensablés - Cinis in cinerem, de Régis Messac (1893-1945)

Les Éditions de La Grange Batelière achève par Cinis in cinerem (allusion à la Genèse « tu es poussière et tu retourneras à la poussière), la publication des quatre romans policiers de Régis Messac, auteur que nos amis des Ensablés commencent à connaître (Quinzinzinzilli, Le mystère de Monsieur Ernest). A mon goût, c’est le roman plus étonnant, le plus attachant aussi, car il s’y mêle le gothique, le fantastique, la psychanalyse et le scientisme du XIXème siècle, dans une ambiance mystérieuse : plaisir assuré pour tous ceux qui ont aimé Gaston Leroux, Maurice Leblanc, Stevenson, Edgar Poe, et j’en passe. Par Hervé Bel

11/06/2023, 09:00

ActuaLitté

Les Ensablés - Le tramway des officiers (1973) de Georges Thinès

Georges Thinès  (1923-2016) est un écrivain belge de langue française né en 1923 à Liège et décédé en 2016 à Court-Saint-Étienne. D’abord attiré par les lettres classiques, il fut étudiant en philosophie et lettres à la Faculté universitaire Saint-Louis de Bruxelles. Après son engagement à la Royal Navy durant la guerre, Georges Thinès renonce à la philologie et s’oriente vers la psychologie. Professeur à l’université de Louvain, il fut un spécialiste de renommée mondiale dans le domaine de l’éthologie animale. Excellent musicien, fondateur de l’orchestre symphonique de Louvain, il fut encore poète, nouvelliste, romancier, dramaturge, essayiste. Par Armel Job

28/05/2023, 09:00

ActuaLitté

Les Ensablés - Les aiguilles à tricoter de Denis Belloc, le bas bruit de la violence

Décédé en 2013 à l’âge de 64 ans, Denis Belloc ( (1949-2013) a marqué d’une empreinte noire la littérature française. Son œuvre, une dizaine de romans parus, s’abreuve au sirop de la rue. Mais ce liquide est violent et amer. C’est l’univers de la toxicomanie dans Képas (Lieu commun, 1989) ou de la prostitution dans Suzanne (Lieu commun 1988) qui forme le décor des romans de Belloc dont l’entière matière est autobiographique. Par Denis Gombert.

14/05/2023, 09:00

ActuaLitté

Les Ensablés - Heureux les pacifiques de Raymond Abellio (1907-1986)

En janvier 1947, les éditions du Portulan publièrent un épais volume au titre biblique, « Heureux les pacifiques », que la critique accueillit avec force éloges, n’hésitant pas à parler de «roman fracassant et excitant » (Pierre de Boisdeffre), de « roman d’une génération » (Maurice Nadeau), tous se montrant impressionnés par  la justesse d’un tableau riche et complexe d’une époque charnière (1934-1945): ainsi Pierre Descaves, selon lequel ce roman est « sans aucun doute, le document le plus important, le plus impressionnant qui nous ait été donné depuis quinze ans, sur l’état d’une jeunesse que guettait le conflit de 1939-1940 et les années, noires et rouges, des refus ou des abandons ». Par Marie Coat

30/04/2023, 16:45

ActuaLitté

Les Ensablés - Le renard à l'anneau d'or, de Nelly Kristink    

Mariève a vingt-trois ans lorsqu’elle épouse Gilles, de dix ans son aîné. Ce mariage la conduit à s’installer chez lui, dans un domaine forestier des Hautes Fagnes, à l’est de la Belgique. Le manoir du Rondbuisson, situé à l’orée du bois, est la résidence de quelques personnages rustiques et gentiment intrigants. Tout semble en place pour assurer le confort de Mariève, dans un cocon où l’on ressent plus qu’ailleurs le rythme envoûtant des saisons. Mais pourquoi n’y semble-t-elle pas heureuse ? C’est l’histoire de la lente dégradation d’un amour s’abîmant au grattage de l’écorce. Par Louis Morès. 

10/04/2023, 09:47

ActuaLitté

Les Ensablés - Jeunes femmes en uniforme, de Terreska Torrès

« Elles sont les premières. Cinq filles. Jeunes, timides, heureuses, excités, cœurs battants et prêtes à mourir pour la France. » Nous sommes en 1940. La France vient de perdre la guerre. À Londres, la France libre sous l’impulsion du général de Gaulle fait ses premiers pas. Pour la première fois, les femmes prennent part au conflit sous l’uniforme français. Un Corps féminin de Volontaires de la France libre est créé, dans lequel s’enrôlent les héroïnes de ce roman, ainsi que son autrice, Tereska Torrès. Par Carl Aderhold.

26/03/2023, 17:17

ActuaLitté

Les Ensablés - Kikou Yamata (1897-1975), la Japolyonnaise

Qui se souvient aujourd’hui de Kikou Yamata, une écrivaine née à Lyon en 1897 d’un père japonais et d’une mère française et décédée en 1975 à Genève ? Étonnante et attachante figure, auteure d’une œuvre importante. Par François Ouellet

12/03/2023, 10:00

ActuaLitté

Les Ensablés - Génération hussards, de Marc Dambre

En septembre 2022, Marc Dambre, spécialiste de Roger Nimier, a publié chez Perrin une somme passionnante (je pèse mes mots) intitulée Génération hussards, en référence à une mouvance littéraire des années 50. L’occasion d’aborder avec lui non seulement la vie et la production littéraire des « hussards » les plus connus, mais aussi d’en (re)découvrir d’autres, dont Stephen Hecquet, objet d’un récent article des Ensablés, et de revisiter trente années de vie culturelle française. Par Hervé Bel

20/02/2023, 09:56

ActuaLitté

Les Ensablés - Henry Thoreau sauvage, de Léon Bazalgette

Emmanuel Bluteau m’a envoyé ce livre, Henri Thoreau sauvage, qu’il vient de rééditer dans sa maison d’édition, la Thébaïde, avec ce petit mot : « Voilà un vrai ensablé ! ». Par Hervé Bel.

05/02/2023, 09:00

ActuaLitté

Les Ensablés - Deutschland de René Trintzius (1898-1953)

Quiconque vous demanderait ce qu’évoque pour vous le nom de Trinztius, vous resteriez coi ou chercheriez en vain du côté des érudits anversois de la Renaissance. Bien oublié aujourd’hui, René Trintzius fut très connu dans le monde des lettres de la première moitié du siècle dernier. Né en 1898 dans une famille bourgeoise de Rouen -son père était un architecte renommé- il abandonna très en amont une carrière de magistrat pour se consacrer dans un premier temps au journalisme, puis rapidement à l’écriture de pièces de théâtre et de romans. Par Marie Coat

22/01/2023, 09:00

ActuaLitté

Les Ensablés - Malpertuis (1943) de Jean Ray (1887-1964)

Au carrefour de ruelles obscures se dresse Malpertuis. Quentin Moretus Cassave, le maître de cette grande maison, s’éteint sur son lit de mort et fait lire à sa famille réunie les articles de son testament. Pour recevoir l’héritage, les héritiers doivent s’engager à venir vivre au sein de ce lieu rempli de mystères et seul le dernier d’entre eux recevra la fortune. Le dernier ? Dans cette demeure hantée peuplée d’une faune étrange et où le temps s’étire à la croisée des mondes, les périls sont immenses. Jean-Jacques Grandsire, un jeune neveu de Cassave, nous confie avec effroi les heurts et malheurs de Malpertuis. Un chef-d’œuvre du fantastique belge à redécouvrir. Par Louis Morès. 

08/01/2023, 09:00

ActuaLitté

Les Ensablés - une biographie de Marie Borrély (1890-1963)

J’ai parlé, il y a quelques mois dans cette chronique, de Maria Borrély (1890-1963), une romancière d’exception de la Haute-Provence. Voici qu’une belle biographie vient de lui être consacrée par Danièle Henky aux éditions Le Papillon rouge, Maria Borrély. La Vie d’une femme éblouie. La biographe, qui a commencé à s’intéresser à Maria Borrély au début des années 2000, a pu avoir accès aux archives de l’écrivaine, se nourrir des souvenirs de Pierre Borrély, le cadet des deux fils de l’écrivaine, qu’elle a maintes fois rencontré, travailler aux premières rééditions avec Paulette Borrély, la femme de Pierre. Par François Ouellet

25/12/2022, 09:00

ActuaLitté

Les Ensablés - La baie des Wallons (1991) de Viviane Dumont

Dernier tome d’une trilogie de romans historiques suivant sur trois générations l’histoire d’une famille aux XVIe et XVIIe siècles dans les Provinces-Unies et les Pays-Bas espagnols, La Baie des Wallons relate les aventures du jeune Tristan de Noirfontaine, un orphelin seul héritier de sa lignée ne rêvant que d’exploration au point de s’embarquer dans un navire à la conquête du Nouveau Monde. C’est avec enthousiasme qu’il participera àl’émergence d’une nouvelle ville et d’une société lui offrant une vie pleine de promesses, à condition de faire preuve de prudence et de ne pas oublier ses racines.

Par Louis Morès.

11/12/2022, 09:00

Autres articles de la rubrique Livres

ActuaLitté

Les jeux dans l’Antiquité : entre mythe et réalité

Alors que se préparent en grande pompe les jeux olympiques de Paris 2024, il est peut-être temps de porter un regard informé sur ce que furent véritablement les jeux dans l’Antiquité, loin d’une reconstruction imaginaire, au plus près de la réalité historique.

28/05/2024, 16:46

ActuaLitté

De Neiges et de Flammes : sublime épopée dans une forêt enneigée  

Deux garçons et un dragon sans ailes parcourent une immense forêt enneigée, tentant de fuir les inquiétants monstres qui s’y tapissent. Ce sont les deux princes du royaume des neiges. Ils ont fugué du château où ils ont été enfermés toute leur enfance, à la recherche de la princesse du royaume du feu. Une aventure émouvante dans des décors magnifiques. 

28/05/2024, 09:41

ActuaLitté

Un roman baroque à la turque

Voilà un roman poétique et truculent tout à la fois, dont les phrases semblent tirées d’un conte moderne où chaque expression sort tout droit d’un passé ancestral. Par Jean Doutrepont.

28/05/2024, 08:29

ActuaLitté

Les auteurs célèbres ne devraient pas traverser en dehors des clous

27/05/2024, 16:20

ActuaLitté

Comment vivre une vie détendue ?

S'interroger sur l'objet canapé : telle est l'ambition de Philosophie du canapé, comment vivre une vie détendue, nouvel ouvrage de Stefano Scrima, traduit de l'italien par Philippe Audegean aux éditions Rivages.

27/05/2024, 16:14

ActuaLitté

Paul Auster : résilience et résurrection

Paru en 2002, Le Livre des illusions (Actes Sud) est un livre apocalyptique. Sombre et violent, il est hanté par l’absence. L’autodafé final ranime les heures les plus noires de l’histoire de l’humanité. Né du néant, tout retournerait pour finir au néant, cendre ou poussière. L’énigme du berceau et celle de la tombe convergeraient vers cette idée irrémédiable.

27/05/2024, 12:45

ActuaLitté

Au coeur des Indes, vampires d'ici et d'ailleurs s'affrontent

Signée par le scénariste Ram V et le dessinateur Sumit Kumar, These Savage Shores plonge le lecteur dans le sud-ouest de l'Inde des années 1760, durant les guerres anglo-mysoriennes – époque où la Couronne britannique et la Compagnie des Indes orientales exercent leur influence sert de toile de fond à une exploration profonde des horreurs du colonialisme, métaphoriquement représentées par des vampires.

27/05/2024, 12:41

ActuaLitté

Les invaincues

27/05/2024, 10:07

ActuaLitté

La pièce aux secrets intimes

Voilà un roman assez bref, mais captivant comme peuvent souvent l’être les romans japonais. L’héroïne est une femme un peu perdue et pas très épanouie, qui va suivre dans la rue une femme mystérieuse croisée à la piscine. Par Jean Doutremont.

27/05/2024, 08:00

ActuaLitté

La Saga De Youza : fresque de l'entre-deux-guerres

La saga de Youza est d’abord l’histoire d’un paysan lituanien né au début du XX siècle. Homme solitaire et amoureux déçu, Youza déserte son village pour s’installer dans le marais voisin, le Kaïrabaïlé. Par Jean Doutrepont

27/05/2024, 07:30

ActuaLitté

Des choses qui arrivent, de Salah Badis : Alger, regards singuliers

Une écriture sobre, efficacement dépassionnée, au-dessus de tout nationalisme effusif, imprégnée de la géographie algéroise, centrée autour des banlieues, des gares et des rails, mais surtout attentive aux petites choses du quotidien, la vie ordinaire, les existences simples. Tel est l’art du récit cultivé par Salah Badis, la clarté du style sur fond de tremblements de terre. Ecrire, c’est voir Alger autrement, dans sa nudité tragique.

26/05/2024, 19:40

ActuaLitté

Huit nouvelles de Maupassant sur le suicide

BONNES FEUILLES - « Oh ! reprit le secrétaire, l'œuvre a une vogue inouïe. Tout le monde chic de l'univers entier en fait partie pour avoir l'air de mépriser la mort. Puis, une fois qu'ils sont ici, ils se croient obligés d'être gais afin de ne pas paraître effrayés. Alors, on plaisante, on rit, on blague, on a de l'esprit et on apprend à en avoir. 

26/05/2024, 08:30

ActuaLitté

Un guide pour prendre soin de soi après 40 ans

La santé des hommes après 40 ans s'inscrit comme un nouveau guide de santé pour comprendre son corps une fois 40 ans passés. 

26/05/2024, 07:30

ActuaLitté

Katanga ! La guerre de la Françafrique contre l'ONU  

BONNES FEUILLES - De septembre 1961 à 1962, dans la province sécessionniste du Katanga, située dans l’ex-Congo belge, une guerre oubliée mais sanglante s'est déroulée. Riche en cuivre et en uranium, le Katanga était gouverné par un régime minier pro-occidental qui a défié les Nations Unies et leurs casques bleus. 

25/05/2024, 08:30

ActuaLitté

L'épilogue du Problème à trois corps de Liu Cixin en version collector

Liu Cixin revient sur le devant de la scène littéraire avec La mort immortelle (traduit du chinois par Gwennaël Gaffric), le dernier volet de l’un des cycles de science-fiction chinoise les plus populaires de ce siècle. Les éditions Actes Sud proposeront une édition collector, à retrouver en librairie le 5 juin prochain.

25/05/2024, 07:30

ActuaLitté

Virginie Grimaldi toujours en tête des ventes 

Semaine chargée dans domaine de l’édition. Pas moins de 42 sorties se sont hissées parmi les 200 meilleures ventes de la semaine 20 (13 au 19 mai 2024). Mais, sans surprise, Virginie Grimaldi attire toujours le regard avec sa première place : elle demeure indétrônable avec 17 .154 ventes enregistrées... 

24/05/2024, 16:10

ActuaLitté

Le grand feu

24/05/2024, 12:35

ActuaLitté

Le chien noir. Un conte gothique

24/05/2024, 11:53

ActuaLitté

Hellboy Edition spéciale 30e anniversaire

24/05/2024, 10:27

ActuaLitté

Quand des bandes dessinées inspirent des machines à sous

Le succès des bandes dessinées est tellement grand qu’on retrouve les personnages les plus célèbres mis à peu près à toutes les sauces. Si, bien sûr, le cinéma se régale en créant des longs métrages à succès autour des grands héros des comics, des univers parfois moins attendus s’inspirent aussi des histoires mises en bandes dessinées. 

24/05/2024, 09:10

ActuaLitté

Les spécialités gourmandes de la cuisine bretonne

BONNES FEUILLES - Découvrez la richesse d'une cuisine authentique et familiale, véritable patrimoine culturel et culinaire, qui allie savoureusement les produits de la mer et de la terre.

24/05/2024, 08:30

ActuaLitté

La France optimiste d'Eddy Fougier

La France est-elle vraiment en déclin ? Les Français sont-ils aussi désabusés que certains le prétendent ? Le politologue Eddy Fougier propose dans Ne désespérons pas de la France et des Français, un essai sous forme de plaidoyer en faveur d’un changement de regard sur la France et ses habitants.

24/05/2024, 07:30

ActuaLitté

Comment la musique façonne le cerveau

Quelle est la puissance de la musique sur notre cerveau ? Comment la mesurer, et surtout, comment l'utiliser ? Le journaliste scientifique Michel Rochon s'interroge sur l'influence que peut avoir la musique sur notre cerveau, et dévoile dans Comment la musique transforme notre cerveau un essai riche et détaillé.

23/05/2024, 20:10

ActuaLitté

Après Les Fleurs du mal, Les fleurs d'orage

BONNES FEUILLES - Après La Putain du Diable, qui a connu un succès critique inattendu, et Les Chutes, un recueil oscillant entre désespoir moqueur et exigence impérieuse d’exister, Melchior explore dans sa poésie les désillusions amoureuses avec une touche à la fois personnelle et universelle.

23/05/2024, 19:22

ActuaLitté

Un message Du Nouveau monde…

Le futur. Quand exactement ? Impossible à déterminer. Notre narratrice, Saki Watanabe, indique être née le 10 décembre 210, à Kamisu 66. « Juste avant ma naissance, les bambous, connus pour ne fleurir qu’une fois par siècle, avaient tous éclos en même temps. Cela faisait suite  à une série d’épisodes climatiques anormaux, dont une sécheresse de trois mois et des chutes de neige en plein été. » Une chose est certaine : le monde a bien changé. Et ses règles aussi. 

23/05/2024, 15:39

ActuaLitté

Jeux et littérature au Canada : une exploration de l’imaginaire culturel

Le Canada, avec ses vastes étendues sauvages, ses villes cosmopolites et sa riche histoire, est une source d'inspiration pour de nombreux artistes, écrivains et créateurs de jeux. On retrouve tout particulièrement des liens entre les jeux, la littérature et la culture canadienne, ce que démontrent les œuvres qui mettent en valeur l'imaginaire et la diversité du pays.

23/05/2024, 13:43

ActuaLitté

Le pont des tempêtes Tome 1

23/05/2024, 08:00

ActuaLitté

La Cabane

22/05/2024, 17:00

ActuaLitté

Que faire quand l'arrogant de la classe est amoureux de vous ?

BONNES FEUILLES - Mao, obnubilée par son ex petit-ami, finit par redoubler sa deuxième année de lycée. Elle se retrouve alors dans la même classe que Hachiya, un garçon très agaçant du club de foot. 

22/05/2024, 11:20

ActuaLitté

L’assassinat de Mark Zuckerberg, par Alexandre Arditti

Créé en 2004, Facebook connecte aujourd’hui presque trois milliards d’humains à travers le monde, ce qui suscite à la fois passions et critiques. Accusé de manipuler les données, de voler du temps de vie, Mark Zuckerberg laisse rarement indifférent. Journaliste et éditeur de presse, Alexandre Arditti a, lui, imaginé le meurtre de l’entrepreneur, à travers un polar bref, sec, au titre programmatique. Par Étienne Ruhaud.

22/05/2024, 11:13

ActuaLitté

Chroniques de New York

21/05/2024, 18:39

ActuaLitté

L'énigmatique disparition en mer de la famille Godard...

BONNES FEUILLES – Après le roman graphique La Traque, qui détaille l'affaire Dupont de Ligonnès, plongez dans les profondeurs de l'énigmatique disparition en mer de la famille Godard...

21/05/2024, 18:38

ActuaLitté

L'héritage spirituel de Jean Malaurie

À peine quelques semaines que Jean Malaurie a quitté le monde des vivants pour rejoindre les âmes de tous les habitants des terres glacées septentrionales dont il a plaidé la cause tout au long de sa vie après en avoir découvert l’exception culturelle alors qu’il n’était encore qu’étudiant !

21/05/2024, 13:03

ActuaLitté

Tradition et modernité : fresque d’une Inde divisée

Jeune couple s’éclate en plein air narre l’effondrement d’une famille indienne après que Sreenath, l’aîné, a été filmé à son insu dans un moment intime. À travers les tensions familiales, Aravind Jayan esquisse une Inde divisée, tiraillée entre l’aspiration à la modernité des jeunes générations et le conservatisme des familles traditionnelles. Un roman traduit de l’anglais (Inde) par Benoîte Dauvergne.

21/05/2024, 10:30

ActuaLitté

La balade du dialogique : Kafka sur le rivage, de Murakami

Les grands romans modulent le temps, central dans nos vies. Écrit par Haruki Murakami, publié au Japon en 2003, Kafka sur le rivage (trad. Corinne Atlan) le dilate, le remonte, le transgresse, pour le suspendre finalement dans un village édénique des plus modestes. La taille du livre, qui compte plus de six cent pages, accroit ces tours singuliers, à la prégnance envoûtante. Elle nous propose une lecture qui dure, aux motifs dédaléens. Par Galien Sarde. 

19/05/2024, 19:51

ActuaLitté

Le Temps des crocodiles

18/05/2024, 16:28