Les manuels scolaires numériques plaisent aux élèves
Le 28/05/2010 à 11:59 par Clément Solym
Publié le :
28/05/2010 à 11:59
Les manuels scolaires numériques semblent être bien appréciés des professeurs et des élèves même si les premiers ne souhaitent pas voir la disparition des manuels papier.
C'est ce que montre une étude de TNS-SOFRES commandée par l'association d'éditeurs scolaires (dont les membres sont Nathan, Hatier, Belin, Hachette, Bordas et Magnard) Savoir Livre. Elle a été réalisée entre le 15 avril et le 13 mai auprès de 500 professeurs utilisant des manuels scolaires numériques et a été présentée le 27 mai par la présidente de Savoir Livre, Isabelle Magnard.
Pour replacer cette étude dans son contexte, il faut savoir qu'une expérimentation a été menée par le ministère de l'Éducation nationale depuis la rentrée 2009 dans 65 collèges de 21 départements auprès de 8 000 élèves de 6e. Ces élèves ont eu accès à quatre manuels numériques chacun, leurs professeurs avaient aussi les manuels numériques correspondants. Actuellement, hors expérimentation, on dénombre en moyenne un manuel numérique pour 8 élèves.
L'étude met en lumière que pour 84 % des professeurs interrogés il s'agissait cette année de leur première utilisation de manuels numériques. 84 % des professeurs interrogés encore affirment s'être sentis « assez » ou « très à l'aise » avec ce matériel et plus du tiers l'ont utilisé pour chaque cours. Et à 95 % avec un vidéoprojecteur. Les TBI (tableaux blancs interactifs) n'étant pas très répandus seuls 39 % des professeurs les ont utilisés avec les manuels scolaires numériques.
Les professeurs ont affirmé à une large majorité (95 %) que ce nouveau matériel plaît aux élèves Et pour 80 % des professeurs cela a même permis de capter l'attention et de stimuler la curiosité des élèves, 70 % affirment aussi qu'ils permettent une participation active des élèves.
Complémentarité du numérique et du papier
Parmi les avantages de ce nouveau support de travail, les professeurs ont cité en tout premier lieu, le fait que cela permet de mobiliser l'attention de la classe (à 90 %), mais aussi l'accès à des ressources légalement disponibles (76 %), les ressources audio/vidéo adaptées aux besoins (66 %) les exercices interactifs (63 %) et pour finir l'allégement du cartable (55 %).
Au rang des réticences, les professeurs ont évoqué des problèmes techniques (à 33 %), un manque d'équipement et de maintenance (à 32 %) et un sentiment d'insécurité face à une panne technique (à 27 %).
Malgré cet enthousiasme, 90 % des professeurs restent attachés au manuel scolaire papier et ne souhaitent pas voir sa disparition. Pour 70 % d'entre eux le manuel papier sera préféré pour l'étude de textes, les évaluations, les révisions et les exercices. Ils sont 90 % à estimer que la complémentarité entre le papier et le numérique est « assez » ou « très » satisfaisante. Et 66 % envisagent des différences de plus en plus grandes entre les manuels papiers et numériques pour une meilleure complémentarité d'ici 2013/2015. Enfin 80 % des enseignants font confiance aux éditeurs en ce qui concerne les contenus des manuels scolaires numériques.
Les éditeurs réclament des financements
Et c'est justement sur ce point que les éditeurs ont rebondi pour réclamer des financements. La présidente du groupe des éditeurs scolaires au SNE, Sylvie Marcé a expliqué que même si le marché est encore petit (0,6 % du marché total du livre scolaire) il est déjà bien plus important que l'année dernière et a vocation à grandir encore. D'autant plus que la politique du ministère de l'Éducation nationale pousse en ce sens.
Elle affirme en outre qu'il faudra un investissement de 195 millions d'euros sur trois ans pour que tous les collégiens puissent avoir des manuels scolaires numériques, et un investissement de 550 millions d'euros pour que tous les élèves du CP à la terminale en aient un. Selon elle des financements plus clairs (État et collectivités locales) mais aussi une part du « grand emprunt » serait nécessaire. Cela serait, selon elle, « une opportunité pour que la France passe un vrai cap » dans ce domaine.
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