L'auteure américaine Joan Didion, chroniqueuse de la contre-culture des années 1960 et 1970, a partagé sa carrière entre le journalisme, la fiction et la non-fiction, marquant ce dernier genre de sa prose et de son style. Elle est morte à l'âge de 87 ans, ce 23 décembre, des suites de la maladie de Parkinson, à son domicile de Manhattan.
Les lettres américaines perdent une de leurs plus fameuses représentantes, en la personne de Joan Didion, décédée le 23 décembre 2021 à l'âge de 87 ans. Née en Californie, Didion se décrivait, enfant, comme une lectrice assidue, assez timide, qui se plongea très tôt dans l'œuvre d'Ernest Hemingway, fascinée par son style et la construction de ses phrases.
Au gré des déménagements fréquents de sa famille — provoqués par la carrière militaire de son père — Didion aura été une « perpétuelle marginale », sentiment qui influencera ensuite ses propres choix de carrière. Lauréate d'un concours organisé par la revue Vogue à la fin des années 1950, elle fait ses débuts dans le journalisme au sein de la rédaction. Elle fait alors la connaissance de celui qui deviendra un ami, puis son mari, John Gregory Dunne.
En 1963, elle publie son premier roman, Run, River, dans lequel elle déverse toute la nostalgie qu'elle ressent pour sa Californie natale, en tant que New-Yorkaise. Elle s'installe avec Dunne, qu'elle épouse le 30 janvier 1964 : écrivain et journaliste comme elle, ils s'entraideront tout au long de leur vie, comme elle le racontera des années plus tard dans L'Année de la Pensée magique. Ils s'installent à Hollywood, et s'offrent une Corvette Stingray, voiture aussi iconique que Didion.
Avec la publication de Slouching Towards Bethlehem, en 1968, Didion s'inscrit dans le courant du Nouveau Journalisme en mêlant reportage, observations sociologiques et expériences personnelles. Elle publie alors de nombreux articles dans différentes revues et journaux, dont Life, Esquire, The Saturday Evening Post, The New York Times et The New York Review of Books.
Parallèlement à ses livres de non-fiction, qui sont en réalité des recueils d'articles, Didion signe plusieurs scénarii avec John Gregory Dunne, notamment The Panic in Needle Park (1971), adaptation d'un roman de James Mills, Play It as It Lays (1972), adaptation de son propre roman, ou encore True Confessions (1981), cette fois basé sur un roman de Dunne.
En 1976, elle cosigne, avec Dunne et Frank Pierson, A Star Is Born, remake du film original de 1937, mettant en scène Barbra Streisand et Kris Kristofferson dans les rôles principaux.
En 2005, elle publie The Year of Magical Thinking (L'Année de la pensée magique, traduit par Pierre Demarty, Grasset), premier ouvrage de non-fiction original au sein de sa bibliographie : elle y revient sur la disparition de son mari John Gregory Dunne, fin 2003, et sur la période de deuil qui s'ensuit, alors que leur fille, Quintana Roo Dunne, est gravement malade.
Cette dernière expirera la même année, pendant la promotion du livre de Didion, et l'autrice évoquera cette autre disparition dans Blue Nights (Le Bleu de la nuit, traduit par Pierre Demarty, Grasset), en 2011.
Amplement saluée et récompensée aux États-Unis, Didion avait fait l'objet d'un documentaire, diffusé par Netflix et réalisé par Griffin Dunne, son neveu, intitulé Joan Didion: The Center Will Not Hold.
Photographie : Joan Didion en 2008 (David Shankbone, CC BY SA 3.0)
Paru le 18/11/2009
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