Quand les principes du jeu irriguent les sciences sociales

Jouer va avec la vie pour l’être humain, au point que certains considèrent que la vie n’est qu’un jeu, que tout est jeu. Les sciences sociales s’intéressent depuis longtemps à cette question sous plusieurs aspects, qui vont du jeu social au jeu professionnel, en passant par le jeu pur en quelque sorte. Entre économie et mathématiques, les chercheurs croisent leurs cartes. 

Le 22/04/2022 à 12:41 par Victor De Sepausy

0 Réactions | 292 Partages

Publié le :

22/04/2022 à 12:41

Victor De Sepausy

292

Partages

Partager cet article sur Linkedin Partager cet article par mail Imprimer cet article
ActuaLitté

Quand on évoque le terme de « jeu », on pense tout d’abord souvent au domaine de l’enfance : ce sont les enfants qui jouent, qui sont dans le jeu. Pourtant, à y regarder d’un peu plus près, bon nombre de nos activités du quotidien pourraient se référer à un principe commun, celui du jeu. En effet, on interagit avec les autres, dans des situations qui comportent des règles, et, à la clef, des possibles gains ou pertes. Sans aller jusqu’à la bourse, de nombreuses activités professionnelles s’apparentent aux principes du jeu. 

Jeux de société. Une initiation à la théorie des jeux en sciences sociales, Patrick Gonzales et Jean Crête

Les auteurs de cet ouvrage publié en 2006 aux éditions des Presses de l’Université de Laval ont démontré que la question du jeu était cruciale pour analyser les rapports sociaux. Dans un contexte professionnel, on interagit avec d’autres acteurs et chacun adopte une stratégie pour servir ses intérêts, ce qui peut engendrer des conflits. 

Quand il s’agit de développer des stratégies militaires, quand on met en œuvre l’exploitation de ressources naturelles, quand on s’investit dans un parti politique ou dans des négociations commerciales, tout est toujours réductible à une forme de jeu aux conséquences plus ou moins lourdes. Aller jouer à la roulette dans un casino, comme Dublinbet Casino, n’est finalement qu’une facette du jeu dans notre société. On pense d’abord à cette dernière, quand on parle de joueurs, alors même que l’attrait pour le jeu est inhérent à notre participation dans de nombreuses activités, que ce soit autour d’une table en famille ou entre amis avec des jeux de société, ou quand on pense à placer les économies de toute une vie.  

La théorie des jeux, Gaël Giraud

Paru pour la première fois en 2000, cet ouvrage (410 pages, 11 €) est aujourd’hui considéré comme un incontournable de la réflexion sociale sur l’importance du jeu. Mais il s’agit aussi d’une efficace remise en cause de nos certitudes face à la prise de décision. Alors même qu’on pense agir en toute connaissance de cause, en réalité, c’est bien là où on avance dans un complet brouillard. 

De façon volontiers provocatrice, l’économiste Gaël Giraud, directeur de recherche au CNRS et ancien élève de l’ENS, démontre que d’un point de vue statistique un général d’armée pourrait mieux faire usage de ses forces militaires en tirant à pile ou face pour prendre ses décisions…

Dans la même veine, les boursicoteurs en herbe seront contents d’apprendre que ce ne sont pas forcément les mieux informés qui l’emportent dans l’achat et la vente de biens mobiliers. En se situant au point où économie et mathématiques appliquées se touchent, l’auteur nous entraîne dans une lecture à la fois captivante et facile, en maniant avec art la vulgarisation de théories complexes. 

Théorie des jeux coopératifs et non coopératifs ; application aux sciences sociales, Sylvain Beal et Yannick Gabuthy

Si l’on veut aller plus loin en prenant le prisme de la théorie des jeux pour analyser les échanges entre les individus, l’ouvrage de Sylvain Beal et Yannick Gabuthy (400 pages, 27,90 €) est incontournable. S’il s’adresse d’abord à des étudiants en sciences économiques et sociales, ce manuel reste accessible aux curieux. Les auteurs abordent ainsi la question de la concurrence entre les entreprises, mais aussi les relations au travail, tout en prenant, à chaque fois, appui sur des exemples concrets afin de mieux comprendre les répercussions de chaque phénomène, de chaque principe de prise de décision.

Crédits illustration Pexels CC 0

 
 
 
 
 

Commenter cet article

 

Plus d'articles sur le même thème