Grand Œuvre du philosophe allemand, changé ici en poète, Ainsi parlait Zarathoustra se voulait un cinquième évangile, aussi puissant que les textes de Goethe ou ceux de Dante. Promesse d’avenir autant que récit parodique des écrits bibliques, cette prédication poétique entend libérer l’humain, pour le ramener vers l’essentiel : la vie. Une approche qui a motivé l’artiste Marc-André Fournier dans la création d’une sculpture figurative.
Le 19/11/2022 à 11:10 par Clément Solym
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19/11/2022 à 11:10
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Sous-titré « Un livre pour tous et pour personne », le livre de Nietszche devient ici une sculpture, nommée « Une œuvre pour tous & pour personne ». L’objet s’inscrit dans la continuité de la libre adaptation par Richard Strauss, pour « tracer un tableau du développement de la race humaine depuis ses origines (Dieu) jusqu’à la conception nietzschéenne du Surhomme (L’enfant), en y insérant Bouddha », nous explique l’auteur. « L’Asie pèse aujourd’hui un certain poids dans le monde spirituel. »
Trois axes principaux ont guidé la création :
Les discours de Zarathoustra :
Serait-ce possible ! Ce vieux saint dans sa forêt n’a pas encore entendu dire que Dieu est mort !
Les trois métamorphoses de l’esprit :
Je vais vous dire trois métamorphoses de l’esprit : comment l’esprit devient chameau, comment le chameau devient lion, et comment enfin le lion devient enfant… L’enfant est innocence et oubli, un nouveau commencement et un jeu, une roue qui roule sur elle-même, un premier mouvement, un « oui » sacré.
De l’Homme supérieur
Eh bien ! Allons ! Hommes supérieurs ! Maintenant seulement la montagne de l’avenir humain va enfanter. Dieu est mort : maintenant nous voulons — que le Surhomme vive.
« L’acier se prête assez bien à la sculpture conceptuelle. Les outils ne sont pas très onéreux, j’ai commencé avec un poste à soudure et un découpeur plasma de chez Lidl. Le matériau supporte l’erreur, on peut ajouter ou retirer de la matière après avoir fait une erreur », indique Marc-André Fournier.
« Les pièces restent dehors un certain temps pour rouiller, j’accélère le processus avec de l’acide ou le stoppe avec un vernis. Utilisation de feuilles d’or, sur l’Enfant, collées avec de l’ail comme en Thaïlande. »
Entre les séances de relecture de l’œuvre originale et la réalisation à proprement parler, cette version de Ainsi parlait Zarathoustra aura nécessité beaucoup de temps. « Je ne fais pas du beau, donc je documente énormément. Avant de travailler l’acier, il fallait créer des modèles en papier puis en plastique rigide. Ensuite, viennent les soudures, le nettoyage des pièces, etc. »
Crédits photo : Marc-André Fournier
3 Commentaires
Killian
23/11/2022 à 15:13
Autant d'énergie... pour ça?
John
24/11/2022 à 11:36
Je suis d'accord avec le réalisateur (on ne va quand même pas l'appeler artiste mdr) qui dit :
-Je ne fais pas du beau
C'est effectivement très moche, surtout comparé à la beauté de l'œuvre de Nietzsche.
Paul
29/11/2022 à 08:50
Mais quelle déclaration fracassante! Elle me fait penser à ces gens qui critiquent la protection des animaux sous prétexte que les humains devraient être aidés en priorité, mais qui évidemment de leur côté ne font absolument rien pour personne. Comme quoi internet c'est toujours le règne de la médisance sous couvert d'anonymat.