Le Prix Blù-Jean-Marc Roberts, créé en 2017 en hommage à l'éditeur et écrivain français, a pour objectif de récompenser une étoile montante de la littérature française, de valoriser la nouveauté et l'inattendu, et de mettre en lumière la révélation de la rentrée littéraire. Avec une dotation de 5000 €, ce prix annuel couronne le deuxième ou troisième ouvrage d'un auteur prometteur.
Le 03/10/2023 à 10:24 par Dépêche
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03/10/2023 à 10:24
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Cette année, c'est Triste Tigre de Neige Sinno qui a été couronné, un roman qui évoque l'inceste et a reçu un accueil très favorable en cette rentrée littéraire.
Il disait qu’il m’aimait. Il disait que c’est pour pouvoir exprimer cet amour qu’il me faisait ce qu’il me faisait, il disait que son souhait le plus cher était que je l’aime en retour. Il disait que s’il avait commencé à s’approcher de moi de cette manière, à me toucher, me caresser c’est parce qu’il avait besoin d’un contact plus étroit avec moi, parce que je refusais de me montrer douce, parce que je ne lui disais pas que je l’aimais. Ensuite, il me punissait de mon indifférence à son égard par des actes sexuels.
Le jury réunissait Philippe Claudel de l’académie Goncourt, Brigitte Giraud, Justine Lévy, Erik Orsenna de l’Académie française, Capucine Ruat (éditrice) et Sandrine Treiner, le chanteur-auteur-compositeur Didier Barbelivien, le lauréat 2022 Victor Jestin, le libraire Alain Bélier (Lucioles), la conseillère et animatrice littéraire Squirelito ainsi que la programmatrice littéraire Adélaïde Fabre.
Neige Sinno succède à Pierric Bailly pour L’Homme des bois (P.O.L, 2017), Nicolas Mathieu pour Leurs enfants après eux (Actes Sud, 2018), Emma Becker pour La Maison (Flammarion, 2019), Victor Pouchet pour Autoportrait en chevreuil (Finititude, 2020), Mathieu Palain pour Ne t'arrête pas de courir (L'Iconoclaste, 2021) et Victor Jestin pour L'homme qui danse (Flammarion, 2022).
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Paru le 17/08/2023
283 pages
P.O.L
20,00 €
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Donat Louise
07/10/2023 à 20:59
Ce livre est poignant,bien documenté avec des noms d'auteurs qui ont écrit des livres sur ce sujet.Neige Sino n'hésite pas à décrire des scènes qui nous font horreur car vécu par une enfant très jeune .Son violeur se sert d'elle comme d'un jouet.
Sa grande culture permet de faire sortir le lecteur de l'abîme où elle l'entraîne et de lui donner l'espoir qu'elle oubliera peut-être un jour ces tristes moments d'horreur.
Armelle
09/10/2023 à 09:25
Ce récit-essai est une révélation. Il est d'une force inouïe. Neige Sinno est une "survivante" et elle nous emmène avec elle dans les profondeurs du mal, en l'éclairant de sa voix lumineuse. On a envie de tout noter, tant chaque mot est pesé, soupesé, pour tenter de décrire l'indescriptible. Elle donne à voir comment l'inceste, ce crime familial, ce crime à l'abri, perpétré dans ce "bruyant silence", s'inscrit dans le continuum des violences patriarcales, que la société admet. "Le viol était une punition nécessaire pour m'apprendre à obéir."
Agnès
10/10/2023 à 10:10
Bravo à Madame Neige Sinno. Triste Tigre est inoubliable.