Editis : Olivennes tranche dans le vif et annonce un “Editis Media Groupe”
Président d'Editis depuis novembre 2023, Denis Olivennes le décrit à présent comme « un groupe remarquable et solide par la qualité de ses maisons, de ses éditeurs, de son appareil de distribution et de diffusion », dans un entretien. S'il s'est approprié le groupe, cela s'est un peu fait au détriment du comité exécutif d'Editis, qui a perdu plusieurs membres, nommés sous l'ère Michèle Benbunan.
Le 08/04/2024 à 12:18 par Antoine Oury
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Publié le :
08/04/2024 à 12:18
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Dans un entretien accordé à Ouest-France, Denis Olivennes revient sur ses six premiers mois à la présidence du groupe Editis, présenté comme le n°2 de l'édition française. À quelques jours du Festival du livre de Paris, il souhaite que le groupe « soit le plus chic des éditeurs populaires et le plus populaire des éditeurs chics, en effaçant autant que faire se peut la frontière entre la littérature d’élite et la littérature populaire ».
« Editis doit être un groupe où règne la liberté éditoriale, le pluralisme des idées et des goûts. Et un groupe citoyen », ajoute-t-il encore, en se défendant néanmoins de viser Hachette Livre, concurrent d'Editis et propriété de Vincent Bolloré. Arnaud Lagardère, PDG de Hachette, y a récemment nommé Lise Boëll, l'éditrice d'Éric Zemmour, directrice générale de Mazarine...
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Au sujet de ces mouvements entre éditeurs concurrents, Olivennes reste très diplomate, se refusant de commenter les décisions de Vincent Bolloré : « Je n’aimerais pas qu’il exprime son opinion sur la façon dont nous gérons Editis, donc je m’interdis d’en avoir une sur la façon dont est géré Hachette qui est un très beau groupe. »
Concernant Editis et ses maisons, il garantit au passage une « liberté des éditeurs et des auteurs et une garantie contre la censure », citant la « seule règle » fixée par Daniel Kretinsky, propriétaire de CMI et donc d'Editis, « pour la presse comme pour l'édition » : « [P]ublier des choses qui peuvent être impertinentes sur le ton mais qui doivent être pertinentes sur le fond ; je veux dire rigoureuses, et respectueuses des valeurs démocratiques. »
Une stratégie pour Editis ?
Dès la fin de l'année 2023 se profilaient des résultats « historiquement bas » pour Editis, désormais confirmés par le président, au cours de cet entretien. « Nous avons un chiffre d’affaires de presque 800 millions d’euros », annonce-t-il, en précisant qu'à chiffre d'affaires comparable, le groupe est « trois fois moins rentable qu’il y a cinq ans ».
Afin d'améliorer la situation économique, Denis Olivennes prévoit de faire « reprendre de l’altitude à la branche littérature, [poursuivre] la transformation technologique de la branche scolaire, [poursuivre] la modernisation de l’appareil logistique, [simplifier] les fonctionnements de la maison pour placer partout les éditeurs au centre ».
Le président d'Editis envisage aussi une incorporation de l'intelligence artificielle dans les processus de travail, afin d'« améliorer la gestion des données dans la logistique ou le marketing et soutenir le travail des éditeurs, correcteurs, traducteurs en augmentant leur puissance de feu ». Comme il l'avait déjà souligné, l'utilisation de ces technologies ne fera pas d'ombre aux auteurs...
Des possibilités d'élargissement du groupe sont toujours au programme, par d'éventuelles acquisitions : « Nous allons créer dans les prochains mois un groupe média dans lequel il y aura CMI donc la presse, et Editis donc l’édition, un Editis Media Groupe en quelque sorte », promet-il.
En l'absence de précisions, difficile d'imaginer les contours de ce rapprochement au sein d'un même groupe. Au-delà de la vision stratégique, certains imaginent plutôt une solution pragmatique aux problèmes financiers de CMI Media et un regroupement de l'ensemble des activités avenue de France. D'autres hypothèses sont lancées, comme un plan social et économique chez SEJER — les éditeurs d'éducation d'Editis —, ou encore une séparation de la distribution et de la diffusion au sein d'Interforum, pour rapprocher la diffusion de certaines maisons ou départements.
Un « grand ménage » ?
Si Denis Olivennes, rompu à l'art subtil de la communication, se montre très diplomate face caméra, les mouvements se sont multipliés au sein du comité exécutif, ou « comex », du groupe Editis. La Lettre a ainsi compté 7 départs parmi les 12 membres encore en poste à l'arrivée de Denis Olivennes, un signal de réorganisation pour façonner un comité plus favorable à la stratégie du président. Trois membres ont quant à eux été « rétrogradés », signale Le Monde.
Un « grand ménage », selon le quotidien du soir, tempéré par des proches de Daniel Kretinsky, qui assurent que « [l]a vie des entreprises est faite de départs et d’arrivées » et que les nouveaux arrivants au comex restent des personnalités internes à l'entreprise.
Cette gestion à deux vitesses — l'une affichée dans les médias, l'autre exécutée dans l'entreprise — chiffonne certains membres du personnel, ainsi que leur représentant. « Il s'étale dans la presse, mais ne communique aucune information en interne, ce qui nous laisse dans une incertitude et avec nos seules suppositions », nous indique une source.
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Le fameux plan de redressement d'Editis, dont la présentation était prévue au début du mois d'avril, a visiblement été repoussé. Le mois prochain, des éléments devraient toutefois être dévoilés sur la stratégie d'entreprise. Mais ce flou, volontaire ou involontaire, pourrait même pousser certains syndicats à dénoncer un délit d'entrave...
En attendant, une nouvelle grève se profilerait, notamment pour les comptables, les assistantes commerciales, voire les représentants et représentantes d'Interforum. Le nouveau plan de rémunération de ces derniers, présenté il y a quelques jours, n'aurait pas répondu aux attentes, quand les objectifs seraient jugés « inatteignables ».
Photographie : Denis Olivennes, en 2016 (Human Rights for All FIDH Worlwide Human Rights Movement, CC BY-NC-ND 2.0)
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15 Commentaires
Actualisant
08/04/2024 à 12:24
Le combat de la diffusion chez Editis est simple : il y a deux diffusions dans Sejer, l’équipe pour la littérature jeunesse et les délégués pédagogiques, côté scolaire et une force de vente pour grand public avec Nathan. La tentation de voir cette dernière rejoindre Interforum n’a jamais abouti.
Maintenant que Catherine Lucet est aux commandes, réussira-t-elle à faire ce sur quoi Michèle Benbunan avançait à grands pas ? Ce qui, pour l’anecdote, est précisément l’une des raison qui avait conduites au départ de Lucet ?
Parce que s’il est nécessaire de dégager des ressources financières, ce système représente un excellent moyen de faire des économies. Regrouper Sejer et Sogedif, n’est-ce pas là une des options sur la table ?
DIDIER GLACHANT
08/04/2024 à 14:05
« Drôle de conception du dialogue social »
Merci au journal ouest France
Salariée Editis
08/04/2024 à 16:44
HA HA HA. La bonne blague.
Une nouvelle grève se profilerait. Y a t -il encore des réunions avec les représentants interforum prévus à Paris pour bientôt et tous les frais seront payés par les autres salariés non grévistes.
Rep
09/04/2024 à 13:24
Ha bon c’est les salariés qui payent nos salaires ou l’actionnaire ? petit inculte. Si Tu as peur de faire perdre du fric à l’actionnaire pour batailler sur les salaires c’est que tu n’as rien compris ou trop payer à rien faire. Va travailler au lieu de sortir des bêtises. Quand on est venu faire grève, t’inquiète pas on nous a bien retirer du fric sur notre fiche de paie donc tu n’as rien payer pour nous les grévistes. JALOUX
Isabelle Ménil
08/04/2024 à 20:25
Pour ma part, bon dialogue avec la DRH groupe Pascale RUS, à l’écoute. Par contre je suis très déçue d’apprendre une partie de la stratégie par Denis Olivennes dans la presse ce qui entraîne beaucoup d’inquiétude pour certains salariés. FO attend des solutions urgentes pour les salariés de la comptabilité Interforum, et les assistantes commerciales, rémunérations à la traîne par rapport aux autres entités du groupe. Concernant les objectifs, pour la plupart ils restent encore inatteignables. Le plan de rémunération présenté en Cse n’est pas à hauteur de nos attentes.
Jasper the disaster
09/04/2024 à 11:25
Olivennes, le cost-killer qui tente encore de se faire passer pour un ami de la littérature et des arts. Risible !
Salariée mécontente
09/04/2024 à 13:44
Aucune revendication de FO pour Malesherbes et Tigery. Les salariés de la logistique vont bientôt comprendre qu'ils se sont fait berner par certains de leurs amis qui leurs ont vendu de rêve. Réveillez vous. Nous sommes en 2024 et le père noël ne passe pas tous les jours.
Elue FO
09/04/2024 à 19:51
Pour votre information « salariée mécontente » Un dossier et en pleine préparation concernant tous les salariés de la logistique et les salariés des bureaux qui sont à Malesherbes, vous avez dû en entendre parler puisque l’on demande des renseignements aux salariés. Et que fait la CFDT ?
Fred
10/04/2024 à 07:48
Hahaha Salariee mécontente ou élu Cfdt hargneux?
Salarié
10/04/2024 à 08:49
Oui ils sont argneux a la cfdt elle arrête pas de râlé sa copine au lieu d'aller bossé et la direction lui dit rien d'Anjou la laisse faire tout ce qu'elle veut ils ont plus le pouvoir alors maintenant au lieu de faire des choses pour les salariés ils disent que du mal de fo tout le temps ils ont plus rien a faire d'autre de toute façon
Lucide
10/04/2024 à 22:44
Comme stratégie vous ne dites rien sur la mutulisations des métiers et suppression de personnels. Bon courage aux syndicats et élus d'editis pour affronter tout ce qui va arriver rapidement. Suppression des postes. Trop de salariés qui sont en doublons à pleins d'endroits. Trop de salariés non productifs. Beaucoup de postes inutiles surtout dans les cadres et agents de maîtrise. Des salariés de la production non motivés car ils sont considérés comme des tiroirs caisses par tous ceux qui les commandes et grace à qui l'entreprise tourne. Reste qu'une chose à faire à Kretinsky. Revendre Editis en morceaux pour rentrer dans ses frais sinon c'est bientôt la banqueroute comme pleins de société qu'il à racheté.
Comptable Interforum
11/04/2024 à 12:05
On fait quoi pour le comptables quand j'apprends que j'ai des collègues qui ont 500 ou 600 euros d'augmentation à sogedif ou Interforum en une année et moi le droit de regarder certains s'en mettre plein les poches. Merci le favoritisme pour certaines et c'est comme ça que la direction vérifie les attributions des augmentations et des primes. Bravo pour la démotivation moi quand vous voulez je fais la grève
Droit de répondre
11/04/2024 à 13:08
Ce n'est pas la direction qui vérifie les augmentations attribuées aux salariés, ce sont les RRH et DRH. s'il y a du favoritisme c'est la DRH qui en est responsable et non la direction. Allez vous plaindre à qui de droit
tatou
15/04/2024 à 09:12
Editis Media Groupe : on peut jouer, à la façon du Bourgeois gentilhomme : Groupe Editis Media ? Media Groupe Editis ? Tout cela ne sonne pas très français dans le texte, et demeure très incompréhensible, sans compter l'affectif :
- Tu bosses où ?
- Ah moi je travaille chez Editis Media Groupe.
- C'est à Hong Kong ? Tu prends France Air pour y aller, ou la Chemin société français de fer ?
À moins que cela ne soit là une création de l'IA, qui va tant aider les éditeurs dans leur travail !
je rigole, je rigole.
Lucide
25/04/2024 à 18:57
Il est sérieux Denis Olivennes. On voit bien qu'il ne connaît pas du tout Editis. Logistique moderne qui tombe en panne 2 jours par semaine
Les éditeurs tiers qui partent petit à petit
Trop de personnes non productifs dans l'entreprise et c'est ça le futur.Courez vite chercher du travail ailleurs si vous voulez avoir un job jusqu'à vos 64 ans car le chômage ne va pas durer éternellement.