Au soleil couchant de Hwang Sok-yong, publié aux éditions Picquier et traduit du coréen par Choi Mikyung et Jean-Noël Juttet, a reçu le 25 juin, sous la présidence de Brigitte Lefèvre, le Prix Émile Guimet de littérature asiatique 2018, remis par le musée du même nom.
Le 29/06/2018 à 10:59 par Antoine Oury
Publié le :
29/06/2018 à 10:59
Le musée poursuit ainsi sa volonté de mettre en valeur la culture asiatique sous toutes ses formes artistiques et s’inscrit dans la droite ligne de l’engagement du fondateur du MNAAG en faveur de la littérature. Pour cette deuxième remise du Prix, tout au long de l’année, s’est réuni un comité de sélection interne au musée qui a arrêté une liste de six romans.
Ceux-ci étaient impérativement des traductions en français parues en 2017 d’œuvres contemporaines publiées il y a moins de dix ans dans le pays d’origine et correspondant à l’aire géographique des collections conservées par le musée.
« À travers le portrait d’un architecte qui au soir de sa vie en tente le bilan, le roman offre la peinture d’une Corée proposant une diversité d’approches, à différentes époques, où se mêlent constructions et destructions, des êtres comme des choses et qui permet d’apprécier la subtilité d’une Asie protéiforme ainsi que la profondeur de l’âme coréenne », souligne le jury.
Présidé par Brigitte Lefèvre, le jury a été séduit par la puissance d’évocation et la délicatesse des descriptions du roman de Hwang Sok-yong (né en 1943). Pour l’auteur, « l’âge n’apporte pas l’oubli ni l’apaisement, il permet juste de voir les choses avec plus de calme, de nuances, de profondeur. [Ses] lecteurs [l]’identifieront peut-être à cet homme tourné vers le passé ». Lui regarde plus loin et s’emploie à la réalisation d’un grand projet, un « train de la paix » qui, dans un avenir qu’il espère proche, emportera une délégation d’artistes et d’intellectuels du monde entier de Paris à Pyongyang et Séoul.
Le résumé de l'éditeur pour Au soleil couchant :
Park Minwoo, directeur d'une grande agence d'architecture, a la satisfaction d'avoir réussi sa vie et contribué efficacement à la modernisation et à l'urbanisation de son pays. Né dans une famille pauvre de Séoul, il s'est arraché à son milieu : il a étudié aux États-Unis, et fait un mariage bourgeois avant de se lancer dans sa carrière d'architecte. L'homme célèbre et sûr de lui qu'il est devenu reçoit un jour un message d'une amie d'enfance qui l'a aimé. Les souvenirs du passé ressurgissent, l'invitant à replonger dans un monde qu'il avait oublié. C'est l'occasion pour lui de s'interroger sur son métier, sur la corruption qui règne dans le milieu de la construction immobilière, sur sa responsabilité dans l'enlaidissement du paysage urbain, sur la violence faite aux expropriés.
Cinq autres ouvrages étaient sélectionnés :
Le jeu du chat et de la souris, A Yi, Chine, Stock, traduit du mandarin par Mélie Chen
Le magicien sur la passerelle, Wu Ming-yi, Taïwan, L’Asiathèque, traduit du mandarin par Gwennaël Gaffric
Le Prisonnier, Omar Shahid Amid, Pakistan, Presses de la Cité, traduit de l’anglais par Laurent Barucq
La colère de Kurathi Amman, Meena Kandasamy, Inde, Plon, traduit de l’anglais par Carine Chichereau
Les mensonges de la mer, Nashiki Kaho, Japon, Picquier, traduit du japonais par Corinne Quentin
Hwang Sok-yong - Au soleil couchant - traduit par Choi Mikyung et Jean-Noël Juttet - Picquier - 9782809712735 - 17,50 €
Paru le 05/10/2017
168 pages
Philippe Picquier
17,50 €
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