On aura tout vu dans le monde impitoyable des marques déposées : une auteure américaine de romance, Faleena Hopkins, a décidé qu’elle seule pourrait utiliser le mot « cocky » (arrogant, prétentieux, en français) dans ses titres. Les auteurs de la discipline, maintenant interdits d’en faire de même, s’en sont révoltés, déclenchant un véritable #cockygate.
Faleena Hopkins est l’auteure, auto publiée, d’une série de livres à propos des « Cocker Brothers » qui ne sont autres que « six frères bad boys que vous aimeriez épousez ou cacher sous de votre lit ». Et, dans chacun de ses titres, on retrouve le mot « cocky » : Cocky Roomie, Cocky Biker, Cocky Cowboy… Et c'est tout logiquement qu'elle a eu l'idée d'y apposer un copyright.
L'écrivaine – peut-être elle aussi un peu « cocky », mais, en tout cas, ne manquant pas d'ambitions – a donc commencé à prévenir ses collègues, auteurs de romance, qu’il leur était désormais impossible d’utiliser le mot « cocky » dans leurs propres titres. Et si, par le plus grand des hasards, certains avaient employé ce mot pour des titres d'ouvrages passés, ils devaient les renommer sous peine d'encourir les foudres judiciaires.
Il s’avère que Faleena Hopkins a bien déposé le mot « cocky » en avril 2018, concernant les titres de ses ebooks, et dispose également d’un copyright concernant la police d’écriture utilisée sur ses couvertures. Ainsi, l’auteure auto publiée, Jamila Jasper a déclaré avoir retiré de la vente son roman, Cocky Cowboy, après avoir reçu un message de Faleena Hopkins. Elle indique sur Twitter s’être sentie intimidée, n’ayant pas beaucoup de ressources pour parer à une attaque légale.
The message I received from "Cocky Gate". #freecocky#cockygate#rwapic.twitter.com/HzAr4Qr9Ii
— Jamila Jasper (@JamilaJasper) 5 mai 2018
Il en est de même pour d’autres auteurs. Certains affirment même avoir été signalés à Amazon par Faleena Hopkins. De son côté, cette dernière a indiqué sur Twitter que le mot était une « marque déposée » et que les écrivains contactés pouvaient « garder leurs livres, classements, critiques et argent en les réintitulant, ce qui prend un jour ». Face aux vives réactions sur les réseaux sociaux, elle se dit victime de « cyber-harcèlement ».
Elle invoque quelques raisons pour ce dépôt de marque : protéger l’avenir de sa série qui « aide les gens. C’est rempli d’amour, d’espoir, de respect pour tous les êtres humains » et afin que les gens ne puissent plus se méprendre sur l’auteur. En effet, elle ajoute : « Je reçois des lettres de lecteurs qui ont perdu de l’argent en pensant qu’ils achetaient ma série. Je les protège et c’est ce à quoi les marques déposées sont destinées ».
I receive letters from readers who lost money thinking they bought my series. I’m protecting them and that’s what trademarks are meant for.
— Faleena Hopkins (@FaleenaHopkins) 4 mai 2018
Tonight, on Romance Twitter, the great cocky cover-off! #byefaleena
— JulieB (@jbReadsAll) 5 mai 2018
#freecocky#cockygate#Repost @caits_creatures with @get_repost
— ScrollMates (@ScrollMates) 5 mai 2018
・・・#byefaleena#Repost @anasatticblog (@get_repost)
・・・
Today’s word of the day: COCKY. Let’s stop the cockblocker and support these titles! Full list of links at https://t.co/LoDXETCXHU
—#cocky#cockblockerpic.twitter.com/DsSX4t2ss2
Si certains n’ont pas hésité à proposer d’acheter toutes les romances comprenant le mot « cocky » dans leur titre, l’association The Romance Writers of America, travaillant avec un avocat de la propriété intellectuelle demande à tous les écrivains contactés par Faleena Hopkins de prendre contact. L’auteur et avocat à la retraite, Kevin Kneupper a également déposé une contestation judiciaire pour annuler la maque déposée, espérant ainsi réparer des « blessures et des dommages » que cette dernière pourrait provoquer par le futur.
« Ces romances emploient fréquemment des "mâles alpha" comme protagonistes – et ces mâles alpha sont souvent décrits dans les titres des œuvres avec des adjectifs tels que "cocky". » Ainsi, ajoute-t-il, « de tels termes génériques ne peuvent pas être soumis à une marque déposée ».
Enfin, une pétition a été adressée au Bureau américain des brevets et des marques de commerce afin de demander l’annulation de la marque déposée. À ce jour, elle a été signée par 19.829 personnes.
Via The Guardian, BookRiot
1 Commentaire
Portnawak
10/05/2018 à 14:03
En fait elle a déposé un copyright sur le mot avec la police d'écriture utilisée sur ses couvertures, en oubliant qu'elle n'en avait pas obtenu les droits. Le créateur de la police, qui est anglais, a dit qu'il n'avait pas vendu de droits de déposer sa police. Donc encore des ennuis en perspective pour cette folle.