Début 2011, le groupe américain Vida a créé une étude (désormais reconduite tous les ans) démontrant que les principaux magazines littéraires britanniques et américains publiaient davantage de critiques écrites par des hommes sur des hommes. Autrement dit, dans une grande majorité, ce sont les hommes qui critiquent les livres écrits par d’autres hommes. Cette étude en a inspiré une autre, appelée « SF Count », dans laquelle le rédacteur en chef Niall Harrison du site internet Strange Horizons (un magazine publiant des fictions, poèmes, essais, interviews…) a tenté de déterminer si les résultats de l’étude Vida étaient vérifiables pour les médias axés sur les critiques des livres appartenant au genre de la science-fiction.
Le 12/05/2016 à 16:56 par Orianne Vialo
Publié le :
12/05/2016 à 16:56
(Dream A Tech / CC BY 2.0)
Les chiffres de l’étude Vida 2016 n’ont pas changé, bien au contraire : beaucoup plus de critiques littéraires ont été faites par des hommes que par des femmes, et la majorité des écrivains dont l’œuvre a été passée au crible étaient des hommes. On croyait pourtant que la tendance allait en s’améliorant...
Nial Harrison a cependant poussé son étude plus loin que l’étude Vida, en s’intéressant non seulement au pourcentage de critiques réalisées par des hommes/femmes mais aussi en s’intéressant à la couleur de peau à la fois des écrivains et des critiques littéraires.
Pour arriver à de tels résultats, Nial Harrison a interrogé des critiques de 18 magazines et revues spéculatives publiées aux États-Unis et au Royaume-Uni. Il a compté le nombre de critiques de livres en prose (romans, nouvelles, et non-fiction) et les a classés en fonction du sexe et de la couleur de peau de l’auteur de la critique et du sexe et de la couleur de peau de l’auteur.
Cependant, dans les explications fournies sur son site quant à la fiabilité de cette étude, Niall Harrison précise qu’un certain nombre de limitations doivent être prises en compte lors de l’interprétation de ces données. Les ouvrages sont divisés en deux catégories : « écrits par des hommes », « écrits par des femmes » ou les « non binaires » (c’est-à-dire les auteurs dont l’identité n’est pas vérifiable).
Les critiques réalisées par les médias Foundation, Interzone, SFX et Vector concernaient des livres publiés au Royaume-Uni. Analog, Asimov’s, The Cascadia Subduction Zone, The Magazine of Fantasy & Science Fiction, io9 et Romantic Times se sont principalement focalisés sur des ouvrages publiés aux États-Unis.
Dans le tableau ci-dessous, le dénominatif « Locus » correspond à la liste de l’ensemble des réimpressions, des éditions de poche et des premières éditions des livres de science-fiction étudiés. À noter, toutefois, que les éditions britanniques et américaines sont comptées séparément.
Au terme de cette année d’étude (la 6e du genre), Nial Harrison a pu constater que les pourcentages évoluent lentement mais sûrement. Même si la tendance tend davantage à introduire plus de personnes de couleurs et de femmes dans le circuit de l’écriture d’ouvrages de science-fiction et de critiques littéraires, les résultats de la SF Count rejoignent globalement les résultats de l’étude menée par Vida.
En somme, la majorité des ouvrages de science-fiction et des critiques littéraires sont écrits par des hommes de couleur blanche.
(via Strange Horizon, The Guardian)
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