Si la tablette a connu une hausse de prix en France, du fait de l'application de la redevance pour copie privée, l'iPad n'en continue pas moins de conquérir les foules. Avec la création d'un nouveau commerce au Japon.
Le 06/02/2011 à 13:31 par Clément Solym
Publié le :
06/02/2011 à 13:31
Quand le luxe, c'est l'espace, les rats de bibliothèque lorgnent vers toutes les solutions pour gagner quelques centimètres carrés salutaires. À Tokyo, par exemple, les habitants sont particulièrement avides de gagner de la place, en se procurant des fichiers PDF de livres... justement pour ménager leurs étagères.
Pour quelques cm² d'économisés...
Et l'arrivée de l'iPad dans le pays a suscité une vague d'enthousiasme incroyable. Au point que les sociétés aient à pratiquer la numérisation massive pour parvenir à alimenter la demande. Les éditeurs se retrouvent dans une situation complexe, et voilà que des numérisateurs en herbe pratiquent eux-mêmes la transformation de leurs ouvrages en version lisible sur la tablette. « Les gens prennent les choses en main parce que les éditeurs ne parviennent pas à satisfaire les besoins du marché », explique Toshihiro Takagi, analyste chez Impress R&D.
Près de 60 sociétés se sont créées proposant un service de numérisation, mettant ainsi l'édition dans une sacrée panade. En l'absence d'offre maîtrisée par les maisons, voilà que les particuliers s'improvisent entrepreneurs. Et l'industrie japonaise se trouve dans la même situation que celles des éditeurs américains, lorsque Google a débuté son processus de numérisation de livres.
Retard des éditeurs, mais situation complexe
Selon les chiffres donnés par Bloomberg, le marché japonais serait le plus important au monde, avec 24 milliards de dollars dépensés pour les livres et les magazines. Même l'Association des éditeurs japonais se range du côté du public : il est tout à fait légal de scanner un document acheté, attendu que le produit de la numérisation ne sert qu'à des fins personnelles.
Néanmoins, difficile de ne pas envisager que des copies commencent à circuler sur internet. La nature, c'est connu, a horreur du vide...
Mais cette situation florissante pour les entrepreneurs démontre avant tout le retard que le pays a pu prendre sur la numérisation des oeuvres. Particulièrement du fait des problématiques complexes du droit d'auteur et de la reproduction en version numérique des oeuvres. « Le marché des livres numériques faits à la maison va continuer d'exister aussi longtemps que la situation sur le droit d'auteur ne sera pas réglée et que les gens ne peuvent pas trouver les livres qu'ils souhaitent en format numérique », explique Masashi Ueno, chercheur au Yano Research Institute.
Droits, pas droits ?
En effet, les accords sur les droits varient, dans l'industrie japonaise, selon l'auteur, ce qui fait qu'un éditeur peut avoir les droits papier sans avoir les droits numériques. Toute une galère pour savoir qui doit donc s'occuper de numériser. Et par là même, permettre à un marché maîtrisé de se mettre en place.
Évidemment, l'engouement pour l'iPad explique largement cette situation nouvelle...
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