Deux récentes études du ministère de l'Éducation nationale, publiées mardi, révèlent qu’en fin de CM2 et en fin de troisième, 15% des élèves présentent des difficultés en sciences expérimentales (physique-chimie et sciences et vie de la terre, SVT). Ces résultats sont issus de deux évaluations, menées en juin 2007 auprès d'échantillons de 4.156 écoliers et de 9.173 collégiens, par la Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (Depp) du ministère.
Le 02/02/2011 à 15:00 par Clément Solym
Publié le :
02/02/2011 à 15:00
Il semblerait qu’en fin de CM2, « environ un quart des élèves ont des performances indiquant une maîtrise satisfaisante des connaissances et compétences attendues en fin d'école primaire » en physique et SVT. En physique, ils ont « des capacités d'anticipation et d'analyse », et les meilleurs des capacités à « effectuer des traitements complexes ». En SVT, ces 10 % constitués par les meilleurs « maîtrisent les principaux fondements des caractéristiques du vivant ».
A contrario, un autre groupe d'élèves (15 %) sont « en difficulté », dont « 2 en grande difficulté », c'est-à-dire ne maîtrisant aucune des notions du programme. Les 13 % restants ne savent répondre qu'à des questions en lien avec leur expérience quotidienne : « Ils savent par exemple à quoi sert une boussole, quelle est la fonction d'un thermomètre », observe la Depp. Entre ces deux groupes, une moitié sait comment appréhender des « consignes simples » et une autre moitié atteint « un premier niveau de conceptualisation » et peut « exploiter des données organisées ».
Selon une autre étude réalisée en fin de collège, 85 % des élèves « savent extraire des informations de documents habituellement utilisés en classe (tableaux, graphiques, croquis) et un peu plus de la moitié des élèves sait exploiter et traiter ces données ». Parmi eux, les 10 % les meilleurs « maîtrisent toutes les étapes de la démarche scientifique » : hypothèse, mise en place d'un protocole, expérience... À l’image des grandes disparités de niveau en fin de CM2, 15 % des élèves de 3e ne maîtrisent aucune de ces étapes. Ils sont « capables de restituer des connaissances simples », mais ne maîtrisent pas de concepts en SVT et ne connaissent, en physique-chimie, que quelques formules chimiques. Pour autant, ils « savent accomplir des gestes manipulatoires simples, utiliser du matériel ou encore suivre un protocole ».
La Depp note par ailleurs qu'en primaire, le taux de réussite est le même chez les filles et les garçons en SVT, mais est en revanche plus élevé chez les garçons en physique. Elle remarque aussi qu’en CM2, les écoliers des zones d'éducation prioritaires (les plus en difficulté) réussissent moins bien que ceux des écoles n'en relevant pas, rapporte l'AFP.
La publication de ces études intervient au lendemain de l'annonce par le ministre deÉducationion, Luc Chatel, d'un « plan sciences », qu’il a présenté au palais de la Découverte à Paris, comprenant notamment des mesures censées améliorer le niveau des écoliers, collégiens et lycéens en sciences et en mathématiques. À la rentrée, « dans 400 collèges classés dans les zones les plus en difficultés, les élèves auront un seul enseignant pour les sciences physiques, la chimie, les Sciences et vie de la terre (SVT) et la technologie », a précisé lundi Luc Chatel. Ajoutant qu’« une nouvelle évaluation amènera ensuite à envisager éventuellement son extension au-delà des 400 collèges ».
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