Les révélations de Wikileaks n'en finissent pas, et les contenus politiques allaient forcément faire intervenir à un moment ou un autre des écrivains. Il aurait été génial de découvrir Wikileaks à l'époque d'Aragon pour découvrir quelles furent réellement ses relations avec le parti communiste russe et français...
Le 02/12/2010 à 09:38 par Clément Solym
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Publié le :
02/12/2010 à 09:38
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Mais à défaut du petit Louis, c'est le petit Alexandre Soljenitsine que l'on va écouter grâce aux indiscrétions de Wikileaks, alors que ce dernier, quatre mois avant sa mort, avait fait des compliments princiers... à Vladimir Poutine. En effet, l'ambassadeur William Burns qui avait rendu visite en avril 2008 à l'écrivain russe dans sa datcha près de Moscou avait fait parvenir un télégramme à Washington pour livrer ses impressions sur le prix Nobel, ancien exilé de l'URSS, à partir de 1974 et revenu chez lui 20 ans plus tard.
De mémoire d'homme...
« Soljenitsyne, qui fêtera ses 90 ans en décembre, a une santé qui décline depuis un certain temps », note l'ambassadeur. Et de signaler quelques problèmes de santé, comme un bras douloureux et la perte de l'énergie légendaire de l'écrivain. Cependant, son discours était clair, alerte et toujours lucide. Et d'ajouter que son épouse, Natalia, n'avait pas hésité à contredire son mari quand elle l'estimait nécessaire.
Or, lorsque la conversation vire au politique, Soljenitsyne s'implique et lâche des commentaires désavouant les politiques menées par Eltsine et Gorbatchev. Les deux hommes ont, selon ses propos d'alors, contribué causer des dommages irréversibles dans le pays que 70 années de communisme avaient déjà passablement abîmé. « Sous Poutine, la nation a redécouvert ce que signifiait qu'être russe, pensait Soljenitsyne. »
Poutine, oui, mais non sans erreurs
Que l'on ne s'y trompe pas : si le philosophe contestataire approuve le comportement de Poutine, Soljenitsyne n'était pas complètement dupe, et il déplorait que ce dernier ait agrandi le fossé entre les riches et les pauvres. De même, il déplorait la décision de supprimer le système d'élection des gouverneurs en Russie - qui désormais sont nommés.
Medvedev, l'écrivain n'avait jamais eu l'occasion de le rencontrer, mais il pressentait en lui un homme en mesure de redresser le pays définitivement. Et l'ambassadeur américain de noter que l'hostilité vis-à-vis du régime communiste était probablement plus importante encore que ce que l'on pensait : « Les jeunes Russes n'ont pas assez bien compris les dangers du communisme soviétique. »
Et l'ambassadeur de conclure que l'homme gardait un oeil sérieusement rivé à l'actualité et qu'il avait gardé un esprit alerte sur ce qui se déroulait...
2 Commentaires
Gentiloup
05/07/2019 à 12:00
J'avais lu à l'époque les déclarations intégrales (et traduites en français) de Soldjenitsyne sur Poutine comme président de la Russie, elles étaient très élogieuses. Malheureusement je ne les retrouve nulle part. Ont-elles été supprimées en raison de la diabolisation actuelle de Vladimir Poutine ?
fxparis
05/04/2022 à 23:10
bref titre un peu fallacieux. Pas de connivence entre A. Soljénitsyne et Poutine, Surtout pas sur le plan des libertés et du jeu démocratique