le président du SNE est également propriétaire d'une librairie et d'une maison d'édition - assez logiquement. Et que ladite maison a ouvert voilà deux ans et demi un service... de vente en ligne, par le biais de IziBook.
Le 02/05/2010 à 11:25 par Clément Solym
Publié le :
02/05/2010 à 11:25
Les conseilleurs ne sont pas les payeurs, la phrase est connue, mais il est doux de se la remémorer de temps à autre. Ainsi, il ne sera peut-être pas inutile de revenir sur la table ronde qui se déroulait cette semaine au Sénat. Elle réunissait différents acteurs majeurs de l'édition et du livre plus généralement.
Si dans son ensemble, l'intervention de M. Eyrolles, président du SNE, était intéressante - allant même jusqu'à évoquer que le livre numérique peut-être vendu moins cher... si une TVA réduite s'applique - il nous avait laissés pantois avec sa déclaration sur les livres « qui n'ont pas besoin d'être lus dans leur intégralité ». Ce qui reviendrait à envisager que des maisons spécialisées dans les ouvrages universitaires ou professionnels, par exemple, pourraient adopter une logique de vente différente, en proposant un chapitre, une section... et ainsi de suite.
D'un autre côté, le président du SNE expliquait bien que si l'on avait toujours besoin de libraires, ces derniers devaient s'adapter aux nouveaux modes de diffusion, afin que « chacun s'y retrouve ». (voir son intervention)
Fascinante posture. Que ZDNet n'a pas manqué de souligner, en appuyant la déclaration du président, dont la crainte est que les éditeurs ouvrent tous leur boutique de vente en ligne.
Eh oui : comment feraient les libraires dans ce cas ? Si d'un côté on ajoute un canal de diffusion du livre numérique, on prend aux librairies une partie de leurs clients potentiels. Le marché n'est pas encore très important, mais les faits seront incontestables.
Ce qui l'est, de contestable, c'est que On y retrouve l'intégralité du catalogue numérique de la maison Eyrolles, en fichier PDF sans DRM, pour ce qui est des ouvrages professionnels.
Intéressant, non ? Que d'un côté le président du SNE redoute l'éclosion de multiples plateformes de vente ouvertes par les éditeurs... alors que de l'autre, le PDG du groupe Eyrolles ne s'est pas privé de mettre la sienne en ligne voilà un petit moment.
Mais ce qui est bon pour l'entreprise de l'un, et son développement, n'est peut-être pas valable pour tous...
Un poste riche en aventures
On comprendra mieux les enjeux autour du titre de président du SNE, que nous soulevions peu avant la nomination un peu mystérieuse d'Alain Kouck.
« En effet, le président du SNE, c'est tout de même la personne qui va discuter directement avec le ministre de la Culture (ou la ministre... et de même la présidente du SNE, etc.). Alors forcément, on ne peut pas placer à la tête du syndicat une personne qui serait tout à la fois juge et partie. Et trop partie, justement. »
Facile à comprendre et à appréhender, pour le cas de M. Kouck, mais tout aussi problématique aujourd'hui avec la position adoptée par M. Eyrolles.
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