L'auteur plagiait, sans mentionner ses sources
Le 10/01/2008 à 12:00 par Clément Solym
Publié le :
10/01/2008 à 12:00
Petit moment de détente avec l'histoire que cette Américaine va vous offrir ! Cassie Edwards s'est fait prendre en flagrant délit de copier-coller, s'appropriant du contenu « issu de livres référencés [NdR : des livres d'histoire, de fait] », sans citer ses sources. Selon elle « on n'a pas à le faire, quand on écrit des romans historiques », et son mari de préciser que sa femme « ne fait que prendre des idées » dans ces livres, « elle ne repompe pas des passages ».
Sur Internet, un site s'est fait fort de propager ces rumeurs. La comparaison se fit via le programme Google Books - on a enfin trouvé son utilité -, les extraits soupçonnés de Cassie. Eh bien assurément, on retrouve des marques évidentes de fortes inspirations.
Avec 100 romans ces 25 dernières années, et plusieurs récompenses, Cassie s'est forgé une réputation dans le domaine historique en racontant les événements marquants du pays (guerre civile, piraterie, etc.). Prolifique, donc, et manifestement aidée. Son éditeur considère « prendre très au sérieux le plagiat, et agirait rapidement pour démasquer si de telles accusations lancées contre un de ses auteurs sont fondées. Mais en l'occurrence, Mme Edwards n'a rien fait de mal ».
La loi autorise à reprendre « des extraits de taille raisonnable (sic !) et la paraphrase d'un auteur, en particulier s'il s'agit de réaliser quelque chose de nouveau ». Et Mme Edwards oeuvre justement dans la nouveauté en traquant, dans les livres d'histoires écrits avant elle. L'originalité de ses romans garantit donc sa juste utilisation de matériel. Et ses 71 ans, son intégrité morale ?
Pour autant, un spécialiste du droit d'auteur, qui a contribué à la création de logiciels de détection, pour lutter dans les facs contre ce phénomène s'interroge. Pour Sherry Lewis, présidente de la Romance Writers of America, les extraits utilisés « posent problème », sans qu'il parvienne à conclure sur la culpabilité de Mme Edwards. « Ce n'est pas clair pour moi. On constate effectivement de nombreuses similitudes dans les passages, mais je ne suis pas assez qualifiée pour affirmer quoi que ce soit ».
En France, la convention de Berne (10,1) stipule que « Sont licites les citations tirées d’une œuvre, déjà rendue licitement accessible au public, à condition qu’elles soient conformes aux bons usages et dans la mesure justifiée par le but à atteindre, y compris les citations d’articles de journaux et recueils périodiques sous forme de revues de presse. »
Par ailleurs, la directive 2001/29/CE de l'Union européenne prévoit « lorsqu'il s'agit de citations faites, par exemple, à des fins de critique ou de revue, pour autant qu'elles concernent une œuvre ou un autre objet protégé ayant déjà été licitement mis à la disposition du public, que, à moins que cela ne s'avère impossible, la source, y compris le nom de l'auteur, soit indiquée et qu'elles soient faites conformément aux bons usages et dans la mesure justifiée par le but poursuivi » (art. 5, d). (source wikipédia)
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