L’argent en littérature et littérature de l’argent 

Littérature et argent semblent au premier abord ne pas faire bon ménage. Considérons d’un côté un art immortel, propre à mettre à nue les tréfonds de l’âme humaine, et de l’autre un grossier outil mercantile, source de bassesse et de mesquineries routinière. Mais une brève plongée dans l’histoire des lettres suffit pour mettre à jour les liens étroits qu’entretiennent certaines œuvres avec des considérations pécuniaires.

Le 21/01/2021 à 15:12 par Partenaire

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21/01/2021 à 15:12

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Tous les écrivains n’ont pas eu le talent de bien naître, et au fil des siècles, bien des auteurs ont dû composer avec des problèmes financiers. Parmi ceux-là on compte Balzac. La chose est connue, toute sa vie le créateur de la Comédie Humaine a eu besoin d’argent.

Son addiction au café ne peut ainsi seule expliciter son extraordinaire productivité. L’auteur, harcelé par ses éditeurs, et sans cesse criblé de dettes, noircissait frénétiquement ses feuilles avec à l’esprit des sommes sonnantes et trébuchantes.

Les écrits de beaucoup de génies littéraires sont donc logiquement remplis d’intrigue où fortune et pauvreté prennent une place centrale. Pour explorer ce sujet, on ne saurait que trop vous conseiller de vous plonger dans Les écrivains et l’argent, un ouvrage collectif dirigé par Olivier Larizza publié aux éditions Orizons.

Le livre propose d’étudier ce thème sous divers angle : de la mise en scène de l’argent dans l’œuvre au rapport direct entre l’auteur et son éditeur

Quelles relations les écrivains ont-ils avec l’argent ? Pourquoi Jack Kerouac faisait-il l’éloge de la pauvreté ? De quels privilèges jouissaient les auteurs soviétiques à la botte du pouvoir communiste ? Quelles étaient les coulisses du fabuleux système Sulitzer ? Avec des chapitres sur Goldoni, Jane Austen, Flaubert, Maturin, Wilde, Léautaud, London, Breton, Genet…, ce collectif montre comment les conditions matérielles infléchissent la création littéraire, de la Renaissance au début du XXIe siècle. Un ouvrage fondateur et stimulant.

Mais si l’argent fait partie de la littérature, il existe également une littérature de l’argent dont le succès n’est pas anodin.

Littérature de l’argent 

En 2005 paraissait Comment devenir riche, un ouvrage écrit par un certain Donald Trump, traduit ici par Pascal Raciquot-Loubet. Dans la plus pure tradition méritocratique américaine, l’héritier millionnaire devenu un self-made-man milliardaire prodiguait ses conseils pour amasser rapidement des sommes conséquentes.

L’œuvre a la particularité d’avoir un auteur devenu président des États-Unis, mais s’inscrit dans une longue tradition d’ouvrage censé augmenter le compte en banque du lecteur. Ce type d’œuvre qui rencontre parfois d’importants succès en librairie remonte à plusieurs siècles.

Au XIXe était par exemple publié Le Manuel du spéculateur à la bourse de Pierre-Joseph Proudhon. Le célèbre auteur socialiste répondait alors à une commande, ayant lui aussi des problèmes financiers… Sans trop nous attarder sur l’ironie de la situation, notons que cet ouvrage a eu plusieurs éditions, pour finalement devenir une critique du marché boursier.

Aujoud’hui on ne compte plus le nombre de livres qui propose de comprendre les mécanismes de la bourse et du trading. On notera par exemple les œuvres du milliardaire Warren Buffets, dont la générosité littéraire est impressionnante...

Si ces lectures ne feront pas forcement de vous un prodige de la finance, on vous conseil d’y jeter un œil avant de vous plonger sur des sites web pour investir en bourse.

 

Crédit photo : Hans Splinter- money- CC BY-ND 2.0

 
 
 

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