Le verdict est tombé pour un des premiers prix littéraires de l'année : le Prix des Deux Magots 2021 revient ainsi à Emmanuel Ruben pour son roman Sabre, publié par les éditions Stock. Il succède ainsi à Jérôme Garcin, lauréat du Prix des Deux Magots 2020 pour Le dernier hiver du Cid paru aux Éditions Gallimard.
« En ces temps particuliers pour le monde de la littérature et de la culture en général, il était important pour le jury et pour notre établissement de réaffirmer notre profond attachement au Prix des Deux Magots, qui fête cette année sa 88ème édition », a indiqué le jury du Prix des Deux Magots.
La récompense décernée à Emmanuel Ruben a été remise à Manuel Carcassonne, directeur général des éditions Stock, en présence du jury, de la présidente des Deux Magots Catherine Mathivat et du maire du 6ème arrondissement Jean-Pierre Lecoq.
Le résumé de l'éditeur pour Sabre :
Il était une fois. Comme dans tous les grands romans, c'est-à-dire qui sollicitent notre part d'enfance, cela commence par : « Il y avait autrefois dans la salle à manger des grands-parents, un sabre de modèle inconnu, que je n'ai jamais manié, jamais soupesé, pas même caressé. » Le revoilà, Samuel Vidouble, le narrateur, coincé dans une maison, poussiéreuse, mais encore hantée par les fantômes d'une famille provinciale, calviniste, « sans histoires, sans qualités, sans titres de gloire », dans « un cul-de-sac de la France et de l'Europe », au bout d'une ligne de train improbable et nocturne, le revoilà, ce Samuel Vidouble, professeur d'histoire désabusé, et amateur de cartes de géographie, qui décide d'enquêter sur ce souvenir d'enfance, guidé par tante Esther, libraire à la retraite : « Où était-il passé ce sabre ? Et si je l'avais rêvé ? » Ce n'est pas tant le sabre à la lame courbée, fêlée, couleur de Sienne, que les époques qu'il a pu traverser, les lignées d'hommes, de guerres, de morts, qui impressionnaient autrefois le jeune Samuel, lui qui appartient à la dernière génération ayant connu celles qui firent la guerre. Et puis à quel ancêtre revenait-il, ce sabre ? Qui était l'héroïque, ou au contraire, l'imposteur sans foi ni loi : VVRL, Victor Vidouble Rex Livorum ? Victor Vidouble roi des Lives, qui aurait jadis régné sur un archipel de la Baltique ? Un descendant d'huguenot confiné dans son pays de marais, d'étangs et de tourbières ? Un nobliau du XVIIIe siècle, amoureux des cartes de géographie, lui aussi, et qui mise sur elle pour l'arracher à sa province reculée ? Le baron Victor Vidouble de Saint-Pesant, mythe familial ou légende du grand dehors que les oncles-vétérans réinventent à tour de rôle, à la veillée ? Vaut-il mieux se vouer au réel, souvent décevant, que suivre l'aile de l'imaginaire, avec ses histoires d'îles perdues ou inventées ? À moins qu'une carte au trésor familiale nous permette de situer le lieu et l'époque d'où viendrait le fameux sabre ?
[Premières pages] Sabre - Emmanuel Ruben
Le roman de Ruben faisait face à deux autres titres :
David Le Bailly, L’Autre Rimbaud, L'Iconoclaste
Maël Renouard, L’historiographe du royaume, Grasset
Le jury du Prix des Deux Magots est présidé par Étienne de Montety et se compose de Laurence Caracalla, Jean Chalon, Jean-Luc Coatalem, Marie-Laure Delorme, Eric Deschodt, Louis Doucet, Pauline Dreyfus, Pierre Kyria, Marianne Payot et Anne Pons.
Le Prix des Deux Magots a été créé en 1933 pour se détacher du conformisme, encourager la création et susciter un nouvel esprit artistique. Il avait été attribué en 1933 à Raymond Queneau pour Chiendent.
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