Angel Heart, sorti en 1987, reste un film méconnu d'Alan Parker, auquel on pense le plus souvent pour ses films Birdy et Midnight Express. Pourtant, ce polar adapté du roman Falling Angel, publié en 1978 par William Hjortsberg, propose une ambiance rare, au cœur de la Nouvelle-Orléans et des inquiétants rites vaudous... Une version restaurée sera diffusée au cinéma dès le 18 septembre.

Deux ans après avoir obtenu le Grand Prix du jury au Festival de Cannes pour le poignant Birdy, le réalisateur britannique Alan Parker change radicalement de registre avec Angel Heart, polar obscur et fiévreux librement adapté d’un roman de l’Américain William Hjortsberg — écrivain et scénariste ayant notamment collaboré avec Ridley Scott (Legend, 1985).
Dans le rôle du détective bientôt dépassé par les événements, l’acteur Mickey Rourke livre une partition impeccable, digne de son illustre aîné Humphrey Bogart. Il fait face à un Robert De Niro plus inquiétant que jamais, meneur de ce jeu mortifère qui entraînera avec lui les personnages interprétés par les actrices Lisa Bonet et Charlotte Rampling.
Le synopsis du film est le suivant :
New York, 1955. Le détective privé Harry Angel est engagé par un certain Louis Cyphre pour retrouver la trace de Johnny Favorite, un ancien crooner qu’il avait contribué à lancer. Devenu invalide pendant la guerre, ce dernier croupirait dans une clinique psychiatrique de la région, mais M. Cyphre soupçonne l’établissement de couvrir sa mort. Harry Angel apprend bientôt que Favorite a été enlevé par deux personnes originaires du Sud des États-Unis, moyennant finance. L’enquête va s’avérer plus dangereuse que prévu, semant la mort sur son passage. Elle conduira également le détective sur les terres mystiques de La Nouvelle-Orléans...
D’abord pur film de suspense à l’ambiance urbaine, Angel Heart bascule ensuite dans le surnaturel lorsque l’intrigue se déplace en Louisiane. Grand cinéaste formaliste des années 1980, Alan Parker confère à son œuvre une réelle ambition esthétique : tourner un film en couleurs avec un climat proche du noir et blanc. Avec l’aide de son directeur de la photographie Michael Seresin, ils atténueront la couleur pour créer une ambiance inquiétante, voire anxiogène.
L’atmosphère moite et poisseuse de La Nouvelle-Orléans est non seulement ressentie par les personnages, mais également par le spectateur. Plus le film avance, plus cette chaleur devient (littéralement) infernale. Grand amateur de sujets dérangeants et originaux comme Midnight Express, Alan Parker évoque dans Angel Heart le monde mystérieux de l’occulte et du vaudou.
Il va aller jusqu’à recréer une authentique cérémonie vaudou dans les bayous : cette scène, d’une puissance visuelle inouïe, annonce la progressive descente aux enfers de son héros jusqu’au dénouement spectaculaire.
Le roman original de William Hjortsberg a été publié en France sous le titre Le Sabbat dans Central Park dans une traduction de Rosine Fitzgerald, dans la série noire de Gallimard.
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Le sabbat dans Central Park
de William Hjortsberg