« Pour une Littérature-monde en français » : en 2007, 44 auteur.es signent un manifeste dans Le Monde des Livres, dans la foulée de Michel Le Bris et Jean Rouaud, qui appellent de leurs vœux une littérature française libérée des idéologies. En 2014, le Prix Littérature-Monde voyait le jour, créé par l’association Étonnants Voyageurs, présidée par Michel Le Bris, et l’agence Française de Développement. Cette année, Anna Moï et Abdelaziz Baraka Sakin sont lauréats.
Le 24/05/2017 à 16:40 par Antoine Oury
Publié le :
24/05/2017 à 16:40
Depuis la création du Prix Littérature-monde en 2014, l’Agence Française de Développement et Étonnants Voyageurs confirment chaque année leur volonté commune d’offrir aux lecteurs une littérature soucieuse de « dire le monde » en remettant deux prix : l’un destiné à un ouvrage écrit en français, l’autre à un roman traduit, publiés dans les 12 derniers mois.
Le jury composé des écrivains Paule Constant, Ananda Devi, Nancy Huston, Dany Laferrière, Michel Le Bris, Atiq Rahimi, Jean Rouaud et Boualem Sansal a souhaité distinguer cette année Anna Moï pour Le Venin du papillon (Gallimard) et Abdelaziz Baraka Sakin pour Le Messie du Darfour, traduit par Xavier Luffin (Zulma).
Anna Moï est une styliste et romancière originaire de Saïgon au Vietnam. C’est en 1992, lorsqu’un journal francophone local lui commande quelques récits qu’elle se lance dans l’écriture. Rassemblées en 2001 en un recueil, ces chroniques constituent L’Echo des rizières, son premier livre. Après deux romans inspirés par des épisodes sombres de l’histoire du Vietnam, elle publie Violon, un ouvrage plus léger, et un essai sur la langue, Espéranto, désespéranto. En 2006, elle est faite Chevalier des Arts et des Lettres puis se joint aux signataires du Manifeste pour une littérature-monde. Après une dizaine d’années de silence elle revient avec deux titres inédits, Le pays sans nom et Le venin du papillon, et une réédition, Nostalgie De La Rizière.
Le résumé de l'éditeur pour Le Venin du papillon :
Pendant une année de sa vie, Xuân caracole à travers une adolescence qui s’achève en accéléré, sur fond d’ère postcoloniale française et de guerre américaine, dans un pays qui pourrait être le Vietnam. Elle se joint à une bande incontrôlable qui s’adonne aux rodéos à moto dans la ville et à tous les excès : drogue, alcool, sexualité débridée. Loin du climat nostalgique propre aux réminiscences de la jeunesse enfuie, le ton à la fois caustique et sensuel, très tonique du récit le rend particulièrement attachant. Chez Anna Moï, la jeunesse a raison de tout, même des désastres historiques et des tragédies guerrières.
Abdelaziz Baraka Sakin est né en 1963 au Soudan, ses racines sont au Darfour et au Tchad voisins. Publiée en Égypte ou en Syrie, son œuvre très appréciée des lecteurs soudanais circule clandestinement au Soudan. Quand il reçoit en 2009 le prestigieux prix Tayeb Salih, remis à la Foire du livre de Khartoum, tous ses livres sont aussitôt saisis et détruits par les autorités. Il s’exile alors en Autriche où il obtient l’asile politique. Le Messie du Darfour est son premier roman traduit en français.
Le résumé de l'éditeur pour Le Messie du Darfour :
Le Messie du Darfour, roman sur fond d’une guerre civile dont on ne connaît souvent que le nombre de victimes et les images de villages en ruine, plonge le lecteur dans la vie de Abderaham, une jeune femme prête à tout pour venger les siens des milices Janjawid. Formidable épopée d’une amazone de circonstance dans un monde en plein chaos, Le Messie du Darfour est une histoire d’aventure et de guerre, une histoire d’amitié et de vengeance qui donne la part belle à l’humour et à la magie du roman.
Ils recevront leur récompense le samedi 3 juin en ouverture du Café littéraire du festival Saint-Malo Étonnants Voyageurs. Les deux lauréats se verront attribuer une dotation d’une valeur de 3.000€.
Retrouver la liste des prix littéraires français et francophones.
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