C'est à guichets très fermés que s'est déroulée la remise des insignes d'Officier de l'ordre de la Légion d'Honneur à Bob Dylan, hier, dans les salons du Ministère de la Culture. Le chanteur, écrivain et peintre américain a été distingué par Aurélie Filippetti, qui a souligné l'influence de l'homme aux 35 albums studios sur la culture et la scène artistique française.
Le 14/11/2013 à 12:39 par Antoine Oury
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14/11/2013 à 12:39
Bob Dylan et Aurélie Filippetti (© MCC / Didier Plowy)
De passage en France pour 3 dates au Grand Rex, dans le cadre de son Never Ending Tour, l'artiste, à 72 ans, a reçu les insignes d'Officier de l'ordre de la Légion d'Honneur après une série de polémiques liée à l'attribution de cette récompense. En mai dernier, Le Canard Enchaîné révélait que la Chancellerie de la Légion d'Honneur aurait vu d'un mauvais oeil le nom de Robert Zimmermann sur la liste : pacifiste, voire anti-militariste, fumeur de joints dans le passé... Voilà qui ne plaisait pas trop.
La Chancellerie avait tenu à rectifier le tir : « Tout d'abord, nous tenons à insister sur le fait que le général Georgelin ne décide pas seul des attributions de la Légion d'honneur, mais en concertation avec le Conseil de l'ordre. Ensuite, ce dernier n'a pas encore délibéré de la liste que le ministère de la Culture a transmise et qui contient effectivement le nom de Bob Dylan. Cette délibération est normalement confidentielle, et l'on ne communique que la liste des personnes retenues. Dans le cas de la liste avec Bob Dylan, rien n'a encore été fixé. »
Elle soulignait par ailleurs qu'elle n'était pas seule à décider des attributions, et Aurélie Filippetti elle-même faisait état de la volonté du ministère de mener à bien cette décoration : « Je pense que ça va s'arranger. En tous cas, ce serait un bon signe pour la France, et pour tous ceux qui adorent le rock and roll et la musique en général, qu'on rende hommage à Bob Dylan. »
C'est chose faite depuis hier, au cours d'un cérémonie et d'un discours où la ministre a pu citer Walt Whitman, qui « entend chanter l'Amérique », mais aussi la Beat Generation, Keats, Byron, Burroughs ou Rimbaud. Aurélie Filippetti est même allée jusqu'à citer Tarantula, recueil publié en 1971 mais depuis renié par le chanteur : « Les choses commençaient à virer au n'importe quoi. Je n'ai jamais eu l'intention d'écrire un livre », expliquait-il en 2001.
La ministre a également souligné les liens entre la société française et les chansons du poète folk :
Vous avez, cher Bob Dylan, une place toute particulière dans le cœur du public français. Parce que vous avez accompagné de vos titres, un mai 1968 dont nous aimons en ces lieux revendiquer une part d'héritage. Parce que vous avez durablement inspiré une scène artistique française qui se réclame de vous, comme Alain Bashung avec "C'est la faute à Dylan".
« Hey Mr Tambourine Man, play a song for Aurélie ? »
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