La poète et romancière anglaise Helen Dunmore, décédée le 5 juin 2017, a été récompensée de manière posthume d'un des plus prestigieux prix en Angleterre. Son recueil de poème, Inside The Wave, a été élu Costa Book Of The Year. Dans cet ouvrage a été ajouté son dernier poème, écrit alors qu'elle souffrait d'un cancer en phase terminale : Hold Out Your Arms.
Le 31/01/2018 à 17:35 par Laure Besnier
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31/01/2018 à 17:35
Sept mois après sa mort, Helen Dunmore a été élue auteure du Costa Book Of The Year pour son quatrième et dernier recueil de poèmes Inside The Wave. L'année dernière, c'était Sebastian Barry qui avait remporté le prestigieux prix.
Inside The Wave est marqué par la maladie de son auteure. Helen Dunmore commence à l'écrire après avoir été diagnostiquée d'un cancer. Le premier poème lui est venu alors qu'elle était allongée sur une table d'opération.
Mais c'est un poème en particulier qui a marqué les esprits : Hold Out Your Arms, écrit le 25 mai 2017, deux semaines avant le décès de la poètesse. Ajouté lors de la réédition d'Inside The Wave, son histoire est singulière et il est représentatif de la personnalité et du courage d'Helen Dunmore.
En effet, cette dernière l'a envoyé par mail à sa fille, Tess Charnley, quelque temps avant son décès. Le poème parle de la mort qui l'attend.
« Death, hold out your arms for me
Embrace me
Give me your motherly caress
Through all this suffering
You have not forgotten me. »
Pour sa fille, c'est un soulagement : « On est tellement inquiet quand quelqu'un qu'on aime est en train de mourir – qu'il soit effrayé, ou on s'inquiète seulement que ce soit une chose horrible pour eux. Mais elle nous a montré à tous que ça allait. »
« Je suppose que c'est parce que je suis assez jeune, peut-être naïve, j'ai toujours vu la mort comme quelque chose de très effrayant » explique Tess Charnley à la BBC « Ma mère vient de me montrer que ça n'a pas à l'être. Je pense que même si son monde a diminué, elle ne pouvait pas sortir trop loin, elle a continué à voir la beauté dans tout - ce que je trouve très inspirant. Elle a profité de chaque jour jusqu'à sa mort. »
Elle ajoute que, pour sa mère, écrire n'a jamais été un travail. Ainsi la poésie « était une partie d'elle-même, et elle n'aurait jamais cessé d'écrire. Nous étions tous énormément fiers du travail qu'elle faisait et, l'année d'avant sa mort, elle avait publié Inside The Wave et Birdcage Walk, son roman, et un de ses romans jeunesse aussi. Donc c'était un peu une énorme année pour elle en tant qu'écrivain. »
C'est le fils de la poètesse, Patrick Charnley, qui est venu accepter le prix ainsi que les 30 000 £ lors de la cérémonie qui se déroulait à Londres. « La poésie était dans l'âme de ma mère » a-t-il conclu.
« As you push back my hair
- Which could do with a comb
But never mind -
You murmur
"We’re nearly there". »
Via BBC.
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