Créé en 2001, le Prix des cinq continents consacre un texte de fiction narratif, roman, récit, ou nouvelles d’un écrivain témoignant d’une expérience culturelle spécifique enrichissant la langue française. Chaque année, l’Organisation internationale de la Francophonie invite les éditeurs à faire parvenir les candidatures pour leurs auteurs, et s'attache à diffuser le plus largement possible le texte primé.
Le 12/12/2015 à 10:22 par Antoine Oury
Publié le :
12/12/2015 à 10:22
Le drapeau de l'Organisation Internationale de la Francophonie
(photo d'illustration, France in New England, CC BY-NC-ND 2.0)
Une fois les candidatures reçues, une première sélection est effectuée par cinq comités de lecture : l’Association du Prix du Jeune écrivain francophone (Muret, France), l’Association des écrivains du Sénégal (Dakar), le Collectif d’écrivains de Lanaudière (CEL) Canada-Québec et l’Association Entrez lire (Bruxelles, Belgique) et l’Association Culture elongo (Brazzaville-Congo). Dix titres sont sélectionnés, et confiés au jury du Prix des cinq continents.
Cette année, ce jury rassemblait Lise Bissonnette (Canada-Québec), Ananda Devi (Maurice), Hubert Haddad (Tunisie-France), Monique Ilboudo (Burkina Faso), Paula Jacques (France-Égypte), Vénus Khoury-Ghata (Liban), Pascale Kramer (Suisse), René de Obaldia (Hong-Kong), Lyonel Trouillot (Haïti) et Kamel Daoud (Algérie), sous la présidence de Jean-Marie Gustave Le Clézio (Maurice), Prix Nobel de littérature.
La cérémonie, initialement prévue à Bamako, a finalement été organisée le 9 décembre dernier au siège de l'OIF. Un hommage a été rendu aux victimes des attentats terroristes, notamment ceux qui ont touché Bamako en novembre.
Le lauréat de la récompense 2015 est In Koli Jean Bofane, pour Congo Inc. le testament de Bismarck, publié par Actes Sud. Paru en avril 2014, le titre a déjà reçu de nombreux prix, comme celui des bibliothèques de la Ville de Bruxelles et le Grand Prix du roman métis.
Le jeune Isookanga, Pygmée ekonda, piaffe dans son village de la forêt équatoriale où un vieil oncle prétend régir son existence. Depuis qu’il a découvert l’Internet et les perspectives d’enrichissement immédiat que promettent mille variantes de la mondialisation, il n’a plus qu’un objectif : planter là les cases, les traditions, la canopée millénaire et le grincheux ancêtre pour monter à Kinshasa faire du business. Il débarque donc un matin dans la capitale, trouve l’hospitalité auprès des enfants des rues et rencontre Zhang Xia, un Chinois qui fait commerce de sachets d’eau potable et dont il devient l’associé. L’avenir est à lui ! Pendant ce temps, à Kinshasa et ailleurs, le monde continue de tourner moyennement rond : des seigneurs de guerre désoeuvrés aux pasteurs vénaux, des conseils d’administration des multinationales aux allées du Grand Marché, les hommes ne cessent d’offrir des preuves de leur concupiscence, de leur violence, de leur bêtise et de leur cynisme. Qui sauvera le Congo, spolié par l’extérieur, pourri de l’intérieur ? L’innocence et les rêves, les projets et la solidarité. La littérature, bien sûr, quand elle est comme ici servie par un conteur hors pair, doté d’un humour caustique et d’une détermination sans faille.
Le jury a tenu à décerner une mention spéciale à Miguel Bonnefoy, pour Le Voyage d’Octavio (Rivages).
Les tribulations épiques d'Octavio, un paysan analphabète vénézuélien qui va se réapproprier son passé et celui de son pays, grâce à Alberto Perezzo, un médecin de village, et surtout grâce à la belle Venezuela, qui va lui apprendre à écrire. Mais le destin voudra qu'il soit enrôlé par la bande de brigands "chevaleresques" du charismatique Guerrero, qui organisera un cambriolage précisément au domicile de sa bien-aimée Venezuela...
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