Le jury du Prix Sade s’est réuni ce samedi 14 septembre 2019 et a délibéré. Il ne restait que neuf ouvrages lors de la précédente sélection, présentée ce 5 septembre. Et cette année, ils seront deux à se partager le trophée.
Le 15/09/2019 à 09:49 par Victor De Sepausy
Publié le :
15/09/2019 à 09:49
À l’issue des votes de ce jour, le Prix Sade 2019 est en effet attribué à la majorité, conjointement, à
Querelle de Kévin Lambert (Le Nouvel Attila)
Une grève éclate dans une scierie du Lac St Jean, dans le nord canadien. Derrière une apparente solidarité ouvrière, l’ennui et la dureté de la lutte, que seules rompent les nuits dans les bowlings et karaokés, révèlent les intérêts plus personnels de chacun. Parmi ces ouvriers, il y a Querelle, magnifique colosse venu de la capitale, et Jézabel, issue d’une lignée rebelle de mère en fille. Doux et charnels, ces héros incarnent la liberté, la jouissance et la joie sauvages, hors des lois du marché et de l’aliénation familiale ou sexuelle. Au gré des sabotages, des duels et des ivresses, la colère s’empare des grévistes et les événements se conjuguent dans un conflit généralisé aux allures de vengeance sociale.
Le jeune auteur québécois reçoit là son premier prix alors qu’il était retenu dans quatre récompenses de la rentrée littéraire. Originellement paru chez Héliotrope, maison d’édition basée à Montréal, il est encore en lice pour le Wepler et le Médicis.
« C’est plus que je n’aurais jamais espéré penser avoir. Quand on m’a appris la nouvelle, j’avais l’impression que c’était une blague. Que soit on se trompait de personne, soit on se trompait de livre… », avait-il assuré à La presse.
Métaphysique de la viande de Christophe Siébert (Au Diable Vauvert)
« En écrivant ce livre, je voulais déclarer la guerre aux stylistes actuels car je pense que l'écriture, la vraie, c'est la recherche de la justesse contre le style, que le style c'est ce qui se voit et que ce qui se voit c'est ce qui est faux, et que les écrivains que je tiens pour les plus grands, et ceux qui m'ont le plus influencés, représentent la mort du style et donc la victoire de la justesse et donc celle de la littérature ;
je voulais aussi déclarer la guerre aux bonnes intentions, aux bons sentiments et aux livres qui sont là pour distraire, parce que je pense que la littérature doit être animée de mauvaises intentions, de mauvais sentiments, et qu'elle n'est pas là pour vider la tête mais au contraire pour la prendre, que la littérature est là non pas pour tenir le lecteur éloigné des soucis mais pour lui en fournir d'autres encore, et davantage, et davantage encore, et même des soucis auxquels personne n'avait pensé, et que la source du plaisir littéraire se situe là précisément et nulle part ailleurs, et sûrement pas, surtout pas, dans une quelconque élégance formelle ou dans une manière docile de tenir le lecteur éloigné de l'enfer. »
Le Prix Sade 2019 est cette année doté d’une œuvre inédite de Jean-Claude Meynard et a été remis à la galerie Suzanne Tarasieve.
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