Le Grand Prix de Littérature américaine, créé cette année notamment à l’initiative de Francis Geffard – à qui l’on doit le festival America de Vincennes –, récompense un roman américain se distinguant par ses qualités littéraires. Et pour la grande première, c’est Laird Hunt qui ouvre le bal avec son roman Neverhome, qu’a traduit Anne-Laure Tissut.
Le 09/11/2015 à 17:59 par Cécile Mazin
Publié le :
09/11/2015 à 17:59
Les membres du jury ont ainsi souhaité distinguer le cinquième livre de Laird Hunt « qui offre le magnifique portrait d’une femme confrontée à la violence des hommes et du monde, ici celle de la guerre de Sécession. Les dialogues sont d’une grande modernité que la traduction d’Anne-Laure Tissut restitue à la perfection. Le texte est parcouru d’images saisissantes de beauté et de poésie, mais il est surtout porté par un vrai souffle romanesque. »
Dans une ferme de l’Indiana, Constance jouit auprès de son compagnon d’un bonheur tranquille. Mais lorsque la guerre de Sécession éclate, c’est elle qui, travestie en homme, prend la place de son époux à la santé fragile dans les rangs de l’armée de l’Union. Blessée, elle reprendra le chemin de la ferme, guidée par l’amour infini qu’elle porte à son bien-aimé, mais profondément hantée par la violence et l’étrangeté des aventures qui ont marqué sa périlleuse initiation à l’univers impitoyable des champs de bataille et à leurs sordides coulisses. Ce roman propose une impressionnante méditation en forme d’épopée sur la fragilité des certitudes et l’inconstance de toute réalité.
Laird Hunt est né en 1968. Après avoir vécu à Singapour, Tokyo, Londres, Paris – où il a fait ses études à la Sorbonne –, La Haye, New York, il réside désormais à Boulder dans le Colorado avec sa femme, la poétesse Eleni Sikelianos, et enseigne à l’Université de Denver. Il a suivi des études littéraires et a travaillé au service de communication des Nations Unies avant d’enseigner l’écriture littéraire à l’université de Boulder. Son style à la fois méthodique et innovant, dans la veine de Beckett ou Kafka, se retrouve dans ses romans traduits en français et déjà publiés par Actes Sud : Une impossibilité, Indiana, Indiana, New York n° 2, et Les Bonnes Gens.
Dans le sillage de William Faulkner et Ernest Hemingway, Jim Harrison ou John Irving, la nouvelle génération des écrivains américains surprend par son audace. Mobile et se renouvelant sans cesse, la littérature américaine captive de nombreux lecteurs à l’étranger et notamment en France. Le Grand Prix de Littérature américaine s’est imaginé comme un signal, un repère à offrir aux lecteurs.
Chaque année, au début de novembre, un auteur américain se verra donc couronné par le Grand Prix de Littérature américaine pour un roman traduit en français et publié depuis le 1er janvier.
Le jury se compose de neuf membres comprenant trois critiques littéraires, trois éditeurs et trois libraires : Philippe Chevilley (Les Échos), Olivier Cohen (L’Olivier), Bruno Corty (Le Figaro littéraire), Francis Geffard (Albin Michel), Emmanuelle Heurtebize (Stock), Orianne Jeancourt (Transfuge), Sylvie Loriquer (L’Attrape-Cœurs, Paris), Jean-Christophe Millois (Librairie de Paris) et Pascal Thuot (Millepages, Vincennes).
Commenter cet article