Pour sa 14e édition, le prix Fetkann ! Maryse Condé, a dévoilé ses lauréats, pour les différents thèmes, mémoire, recherche, jeunesse et poésie. Créé par José Pentoscrope, Président du CIFORDOM, il intervient dans le cadre de l’application de la loi Taubira du 10 mai 2001 qui reconnaît la Traite négrière et l’Esclavage comme crimes contre l’Humanité.
Le 25/11/2017 à 08:29 par Victor De Sepausy
Publié le :
25/11/2017 à 08:29
Mémoire des pays du sud/Mémoire de l’humanité, le prix récompense cinq auteurs — quatre hommes et une femme, à travers quatre catégories.
Dans un cimetière de Port-au-Prince, Valencia, portant son bébé dans les bras, mendie et se vend aux hommes au milieu des tombes. Lorsque Carl Vausier, en pleine dépression après une douloureuse rupture, la rencontre, il ressent une étrange attraction pour la très jeune femme, qui n’est ni amoureuse ni sexuelle. Il croit voir en elle la possibilité de sa propre rédemption. Ce chemin se révélera cependant périlleux pour lui, car il le reliera à deux épisodes difficiles de son passé auxquels sa mémoire tente de donner d’autres contours.
Grâce à une maîtrise parfaite des rouages romanesques, Gary Victor va tisser ces trames pour faire surgir un final inattendu. Les vives tensions de la société haïtienne n’épargneront aucun personnage, et Carl se verra tour à tour instrument et victime de cette cruauté qui exerce une bien étrange fascination sur le lecteur.
Au XVIIIe siècle, Saint-Domingue est le fleuron de l’empire colonial français. Dans cette société composite, les inégalités sont criantes. Attachés au maintien du système esclavagiste, les planteurs blancs souhaitent une plus grande autonomie de la colonie. Les « libres de couleur », fils d’esclaves affranchis, interdits d’égalité politique, investissent quant à eux les fonctions militaires, devenues une voie privilégiée d’ascension sociale. Les esclaves, enfin, sont prêts à la rébellion. Avec les bouleversements de 1789, ces intérêts contradictoires entrent dans une phase de conflit ouvert, inaugurant plus d’une décennie de terribles violences. Viols, pillages, massacres, incendies participent, de part et d’autre, d’une stratégie réfléchie dont la finalité est l’anéantissement total du camp adverse. Ce chaos perdurera jusqu’à l’accession de l’île à l’indépendance, en 1804. Sur le long terme, ces affrontements paroxystiques et cette décomposition de la société ont laissé des séquelles dans le paysage politique et l’identité haïtienne, jusqu’à aujourd’hui.
À travers une approche objective et factuelle la plus visuelle possible, les auteurs montrent comment notre monde est source d’inégalités, qu’elles soient économiques, géographiques, démographiques... Veillant à éviter les clichés, le texte s’appuie sur des données factuelles. Julien Castanié a conçu des illustrations, des cartes et des graphiques qui sont de véritables supports pédagogiques permettant d’expliquer les chiffres et les informations statistiques uniquement par l’image.
– 250 000 enfants à travers le monde grandissent avec les armes
au poing à défaut d’avoir accès à l’école.
– L’eau douce à partager entre tous les hommes représente moins de 1 % du volume d’eau présent sur Terre.
– Un adulte a besoin pour se nourrir de 2 400 calories par jour. En Amérique du Nord, la consommation moyenne atteint 3 600 calories.
Un tour du monde des inégalités, sources de tensions entre les peuples, et des solutions
L’homme est fait pour plusieurs voyages. Fils d’émigré, marqué par l’Occupation, sa solitude disloquée au sortir de l’enfance trouvera finalement son expression personnelle dans le théâtre, lieu de découverte, espace de rencontre.
D’une génération fondatrice, culturelle, d’entreprises et de public, c’est la marge qui l’intéressera : la banlieue et la Francophonie, avec le Théâtre de la Commune d’Aubervilliers, premier pari contemporain et permanent à longueur d’année de la périphérie. Puis ensuite le Théâtre International de Langue Française (TILF) en explorant l’étonnante vitalité scénique jaillie hors de nos frontières.
Ce que nous ignorions de lui, c’est qu’en parallèle, il ne pouvait s’empêcher d’écrire, faisant naître ainsi son roman
autobiographique Géographie française (Flammarion). Et qu’il était par ailleurs porteur d’un univers intime et poétique qu’il n’avait de cesse de garder devant lui. Et que l’on commence enfin à reconnaître.
Gary Victor – Les temps de la cruauté – Editions Philippe Rey – 9782848765778 – 16 €
Bernard Gainot – La révolution des esclaves, Haïti, 1763-1803 – Editions Vendémiaire – 9782363582591 – 22,50 €
Stéphane Frattini, Stéphanie Ledu, Elodie Balandras, Julien Castanié – L'atlas des inégalités – Editions MIlan – 9782745980656 – 16 €
Gabriel Garran – Filiation – coédition Riveneuve / Archimbaud – 9782360134465 – 12 €
Paru le 02/02/2017
168 pages
Philippe Rey
16,00 €
Paru le 02/03/2017
300 pages
Editions Vendémiaire
22,50 €
Paru le 12/04/2017
45 pages
Editions Milan
16,00 €
Paru le 06/07/2017
113 pages
Riveneuve éditions
12,00 €
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