Après un « coup de collier au cours des deux derniers mois », les jurés polyglottes du prix Virilo ont su se faire entendre. Une douzaine d’amateurs de lettres, « belles, comme malheureusement moins belles » s’est organisée pour produire une liste d’ouvrages. Ainsi, neuf romans sont retenus.
Le 30/10/2015 à 18:18 par Nicolas Gary
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30/10/2015 à 18:18
Fidèle à ses principes, le prix Virilo revient : depuis 2008, il n’avait presque jamais failli. « En même temps, cette année, nous avons vraiment cru qu’on n’y arriverait de nouveau pas », murmure-t-on dans sa lippe – laquelle est nécessairement à l’abri d’une touffue moustache. C’est que, déjà en 2014, un immense sentiment de vide avait accablé le jury.
C’est que, retrouver David Foenkinos dans la liste du Goncourt, ça les avait achevés, les gens du Virilo. Et puis, la médiocrité ambiante des publications avait achevé le juré : tout cela n’augurait rien de bon, et pour 2014, Virilo grommelait sous cape. Pas de prix pour 2014. Mais en 2015, « on a trouvé quelques bonnes raisons de s’amuser ». Et la sélection est, comme il se doit, croquignolesque.
Et cette année signe donc le retour du prix VIRILO qui vient récompenser le meilleur livre de la rentrée littéraire (sans rire) et d’un prix TROP VIRILO saluant comme chaque année la poussée de testostérone la plus vivace de la rentrée. Toujours sans rire. Ou alors dans les coins.
Pour le prix Virilo, sont donc retenus
Pour le prix Trop Virilo, on retrouve :
De nombreux accessits seront également remis, pour « saluer les plus beaux gestes de la rentrée littéraire, crises d’ego, ratures de génie et renvois d’ascenseurs inclus ». Et preuve que la Viriloté est bien de retour, les jurés indiquent que trois ouvrages ne figurent pas sur les listes, et à l’attention de qui veut bien, expliquent le pourquoi de leurs choix :
La 7ème fonction du langage : « Laurent Binet a écrit un livre de khâgneux, tout de connivences et d’allusions feutrées aux théories qui ont enchanté sa jeunesse. Il atteint son public, et rate probablement le reste du monde. »
Titus n’aimait pas Bérénice : « Il faut beaucoup de courage pour s’attaquer à l’adaptation d’un monument littéraire, mais aussi beaucoup de talent. L’un des deux manque ici. »
2084, la fin du monde : « Une désagréable sensation : si ce roman plaît, c’est parce qu’il dit tout haut ce que certains pensent tout bas. Boualem Sansal, qui est arabe, est totalement Charlie : sa souffrance personnelle devant l’état de son pays peut servir de costume bon teint à un anti-islamisme primaire caractérisé. »
Plus de renseignements sur le site Virilo.
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