Fondé en 1955, le Prix des Libraires célèbre sa 62e édition, en sélectionnant des ouvrages sur l’ensemble de la production littéraire française. Un jury de libraires se réunit entre septembre et janvier pour procéder à la sélection de trois romans. Fidèle à l’esprit des fondateurs, Gustave Barry, Jacques Van Moe, Georges Mea et Jean Bannier, le jury actuel sélectionne des auteurs francophones qui n’ont pas encore obtenu de prix littéraires majeurs.
Le 10/05/2016 à 05:25 par Cécile Mazin
Publié le :
10/05/2016 à 05:25
« Cette année notre Prix décerné désormais fin mai, permet aux romans français parus en début d’année d’entrer en sélection. Les 3 000 libraires sollicités peuvent ainsi faire un choix encore plus en phase avec l’actualité littéraire récente... Le Prix des libraires 2016 n’en sera que plus vivant ! Que ce choix qui est celui de toute la profession soit le meilleur possible », explique Thierry de la Fournière, Président du Prix.
Cette année, les trois finalistes sont :
Antoine vit au bord de la mer, où il travaille dans une librairie... mais Antoine a passé son enfance et son adolescence en banlieue parisienne. Cette banlieue des pavillons des classes moyennes dont sa famille est la parfaite illustration. Un scandale va faire éclater cette dernière et faire basculer le destin de tous ses membres. Était-il dans le déni ? Lui qui n’a rien vu, et n’a pas su protéger son jeune frère....Le sénateur-maire de sa ville était pourtant l’amant de sa mère depuis longtemps ! Avec lucidité, finesse et style, Olivier Adam nous raconte ici une histoire d’aujourd’hui qui nous tient en haleine car jusqu’aux dernières pages le lecteur ignore si Antoine pourra se reconstruire.
Début des années 70, Olivio, huit ans et sa mère fuient la dictature portugaise après la mort du père dans les geôles de Salazar. Accueillis dans la banlieue lyonnaise où la mère fait la connaissance de Max, rapatrié algérien, chez qui ils s’installent dans l’espoir d’une vie meilleure. Mais Max accepte mal l’adolescent qui se lie avec Ahmed, un immigré algérien de son âge, auprès de qui il trouve tendresse et réconfort
Si l’histoire sensible et intense fait écho à notre actualité (exil, difficulté d’intégration) ce qui compte ici est la façon de le dire. Brigitte Giraud née en Algérie parle en connaissance de cause et nous relate le destin de cet enfant avec sobriété, son regard aigu ne juge pas. Le récit se construit d’éclats d’images, de sensations tout en clairs obscurs.
Le texte est tissé de silences, comme en musique, ils donnent relief et intensité à ce roman dont la fin réserve une grande surprise au lecteur... Du grand art.
Détroit, 2008, la capitale de l’automobile n’est plus qu’une friche urbaine. De ce paysage urbain dévasté émane grâce au style de T. Reverdy une poésie mélancolique et surprenante. Entre la disparition de Charlie adolescent adoré par sa Grand-mère, le lieutenant Brown chargé de l’enquête, nous suivons plusieurs intrigues et destins qui sont autant de parcours dans Détroit qui bien plus qu’un décor est un personnage du roman. Ainsi Candice la serveuse, Eugène le jeune ingénieur français manipulé par son entreprise contribuent à l’évocation de cette réalité où les codes du roman noir sont habilement et poétiquement maîtrisés pour le plus grand bonheur du lecteur.
Remise du prix le jeudi 26 mai 2016 à partir de 18 h 30 Librairie L’Imagigraphe
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