L’historienne féministe britannique Catherine Hall, de l’University College de Londres, a décliné le prestigieux prix israélien Dan David qui lui était attribué. Pour reprendre ses mots, elle ne pouvait accepter pour cause de « raisons politiques et de nombreuses discussions à propos du conflit israélo-palestinien ». La professeure d’histoire moderne sociale et culturelle britannique auteure de plusieurs ouvrages n’a pas assisté à la cérémonie de remise de prix qui se déroulait à l’université de Tel Aviv (Israël) ce dimanche pour marquer son soutien à la campagne de boycott des institutions israéliennes.
Le 24/05/2016 à 08:28 par Orianne Vialo
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24/05/2016 à 08:28
(UCL / CC BY 2.0)
D’après le journal Haaretz, Catherine Hall devait recevoir le prix pour son « impact sur l’histoire sociale, en tant que pionnière dans l’histoire du genre, de la race et de l’esclavage. Active dans le mouvement de libération des femmes, son travail était axé sur l’histoire des femmes dans les années 1970 ».
Également auteure, elle a écrit huit livres au cours de sa carrière qui ont connu un grand succès au Royaume-Uni, dont White, Male and Middle-Class: Explorations In Feminism and History (1992, éd. Broché), Gendered Nations : Nationalismes and Gender Order In The Long Nineteenth Century (2000, éd. First Edition) ou encore Family Fortunes : Men and Women of the English Middle Class 1780-1850 (1987, éd. Broché).
Le comité britannique pour les universités de Palestine (The British Committee for Universities of Palestine, BRICUP) a décrit l’action de Catherine Hall comme « une reconnaissance significative de la campagne pour mettre fin à des liens avec les institutions israéliennes » ajoutant que son refus de recevoir le prix de 1 million $ était davantage motivé par « le principe que pour le gain financier ».
L’organisation dont l’objectif est de soutenir les universités, le personnel et les étudiants palestiniens, et boycotter les universités israéliennes a également posté sur Facebook une déclaration formulée par Catherine Hall, dans lequel elle annonce : « Ce fut un choix politique indépendant, entrepris après de nombreuses discussions avec ceux qui sont profondément impliqués dans la politique Israélienne et Palestinienne, mais avec différents points de vue concernant la meilleure façon d’agir. »
Les déclarations de Catherine Hall publiées par l'organisation British Committee for Universities of Palestine sur Facebook.
Ariel David, le fils du créateur de la fondation Dan David a annoncé que les 300.000 $ (chaque année, 10 % de la somme gagnée par les lauréats est reversée aux universités pour aider les étudiants) qui devaient initialement être alloués au financement des frais de scolarité pour les doctorats seraient tout de même reversés pour alimenter des bourses de financement pour les étudiants de l’université.
Entrepreneur tardif et philanthrope, Dan David a créé le prix du même nom en 2002 pour « reconnaître et encourager la recherche innovatrice et interdisciplinaire qui coupe à travers les frontières et les paradigmes traditionnels ». L’université de Tel Aviv administre annuellement trois prix de 1 million $ chacun, à trois lauréats des trois dimensions du prix (Past, Present et Future).
Comme décrit sur le site internet de l’organisation, cette récompense vise à « promouvoir les valeurs universelles de l’excellence, la créativité, la justice, la démocratie et le progrès et de promouvoir les réalisations scientifiques, technologiques et humanistes qui permettent de faire avancer et d’améliorer notre monde », comme présenté sur le site de la fondation.
(via Haaretz, Dan David Prize)
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