ActuaLitté : Quelles sont les principales actions menées par Normandie Livre et Lecture à destination des maisons d’édition ?
Le 22/03/2019 à 10:12 par Antoine Oury
Publié le :
22/03/2019 à 10:12
Installée à Caen et à Rouen, l'agence de coopération des métiers du livre en Normandie, Normandie Livre et Lecture (ou N2L pour les intimes), mène comme les autres agences régionales une action de soutien à l'ensemble de la chaine du livre. Nous avons interrogé Valérie Schmitt, chargée de projets édition, Dominique Panchèvre, directeur de Normandie Livre & Lecture, et Sophie Fauché, chargée de projets librairies & manifestations littéraires, pour mieux cerner les tenants et aboutissants des missions de l'agence.
Valérie Schmitt : Nos actions à destination des éditeurs comprennent un volet sur l'accompagnement individuel :
L'autre volet porte sur un accompagnement collectif :
Valérie Schmitt : Certaines problématiques vont intéresser plusieurs acteurs, par exemple, récemment, les deux journées d'information sur la rémunération des auteurs, en partenariat avec la SGDL, qui ont rassemblé auteurs et éditeurs autour de cette question. La question de l'accès des librairies indépendantes aux marchés publics du livre est également une problématique qui regroupe libraires et responsables de bibliothèques.
Dominique Panchèvre : La principale conséquence a été la réorganisation des missions nécessaires à la couverture équitable des 5 départements, en conservant les actions individuelles (expertise, accompagnement, conseil) et collectives (Boréales, concours de nouvelles, Livre Paris, foire de Francfort) en direction des professionnels du livre et des personnes placées sous main de justice. Nous avons du prendre en compte des orientations nouvelles : l'observation de la filière, la coordination de parcours de formation et le développement de la vie littéraire, mais aussi renforcer l’accompagnement des éditeurs dans les grandes manifestations (Livre Paris, Francfort, etc.). Enfin, l'implication de Normandie Livre & Lecture dans l’attractivité du territoire normand que la Région développe s'est accrue.
Quelles sont les principales caractéristiques du territoire sur lequel travaille désormais l’agence ? La répartition des acteurs de la chaine du livre est-elle équilibrée dans la région Normandie ? Existe-t-il des zones blanches en matière d’accès à la lecture ?
Dominique Panchèvre : Selon les données de l'INSEE, on constate une concentration de l’activité économique et de la population autour de l’axe Seine et des trois grandes villes (Le Havre, Rouen et Caen). La répartition des acteurs du livre suit le même schéma (par exemple, 60 % des maisons d’édition indépendantes sont en Seine-Maritime et dans le Calvados). Le territoire bénéficie d'un bon maillage des librairies indépendantes et des bibliothèques, notamment grâce au réseau des médiathèques départementales.
Zones blanches, je récuse ce terme. Il y a simplement des espaces géographiques qui, n’ayant que très peu de population et d’activité économique, ont forcément moins de services et d’équipements. L’équité territoriale est un enjeu (pas l’égalitarisme), l’aide à la mobilité des habitants est un des facteurs de cette équité, qui ne peut reposer que sur la multiplication des infrastructures culturelles (même si les bibliothèques publiques ont réussi le pari d’une bonne couverture du territoire).
Quelle est la situation des librairies en Normandie ? Quelle aide N2L apporte-t-elle ?
Sophie Fauché : C’est une situation stable. Toujours environ 90 librairies en Normandie, et les ouvertures compensent les fermetures. Des librairies ont été créées ou reprises en 2018 à Elbeuf, Évreux, au Havre et à Cany-Barville, d’autres sont à venir en 2019 à Mesnil-Esnard ainsi que des reprises à Falaise et Louviers.
N2L accompagne les porteurs de projet, les conseillent et les mets en relation avec les acteurs du territoire et les instances nationales leur permettant de mener au mieux leur projet. L'agence a aussi un rôle de veille et d’information en direction des libraires, c’est un lieu de ressources, et les aide enfin dans la construction de leur dossier de demande au FADEL [Fonds d’aide au développement à l’économie du livre], fonds régional et les préinstruit.
Valérie Schmitt : La Normandie dispose d'une grande diversité éditoriale où tous les champs sont représentés. À ce titre, il n'y a pas de particularité normande et les différents champs littéraires ont les mêmes atouts et faiblesses et rencontrent les mêmes problématiques que partout ailleurs sur le territoire national.
Valérie Schmitt : Les deux anciennes agences avaient leur propre revue, Livre/Échange pour le CRL de Basse-Normandie et Publication(s) pour l'ARL de Haute-Normandie. Ces deux revues valorisaient la vie littéraire, les auteurs et éditeurs en région, proposaient des coups de cœur de libraires et abordaient aussi des problématiques professionnelles.
Le numéro 1 de Perluète, accessible à cette adresse
Une enquête de satisfaction avait été faite par Livre/Échange qui confortait le choix des rubriques souhaitées par les lecteurs. Perluète veut poursuivre cette valorisation des acteurs du livre en région, en modernisant l'objet pour correspondre plus à une revue littéraire. Elle a aussi un site internet qui n'est pas un simple miroir de la version papier, mais a un vrai contenu enrichi avec des chroniques de livres inédites, des interviews vidéos d'auteurs et d'acteurs du livre, etc. La diffusion totale est de 6400 exemplaires, ainsi que des dépôts dans les lieux culturels.
Dominique Panchèvre : La Région finance, principalement avec la DRAC, le fonctionnement de N2L. Les événements que N2L organise sont financés sur notre budget de fonctionnement.
Par ailleurs, N2L porte et organise Les Boréales, festival pluridisciplinaire des cultures nordiques et baltiques, dont le cœur est la valorisation de la création littéraire. La Région finance de manière dédiée le festival à hauteur de 90.000 €, sur un budget de 312.000 €. Le financement restant est abondé par les pays du Nord (66.000 €), la ville de Caen (35.000 €), les autres collectivités territoriales (11.000 €), et le budget de fonctionnement de N2L (110.000 €).
La Région contribue aux actions autour du livre, menées en direction des personnes placées sous main de justice (3300 €, pour un budget de 27700 €).
L’organisation n’en est pas plus délicate, elle doit prendre en compte la contrainte budgétaire qui affecte l’ensemble des collectivités et l’État, qui sont nos principaux financeurs.
Dominique Panchèvre : L’évaluation des actions de N2L a lieu lors de l’assemblée générale, qui se déroulera au printemps 2019.
Dominique Panchèvre : Un travail, déjà actif avant la fusion des structures, existe avec Normandie Images (l’agence régionale pour le cinéma), l’ODIA (spectacle vivant), pour des rencontres professionnelles croisées, des journées d’information et de formation, le théâtre et l’artothèque de Caen, ainsi que de nombreux établissements culturels d’autres villes, pour les actions en direction des personnes placées sous main de justice.
Concernant Les Boréales, le principe même de la programmation du festival repose sur le partenariat avec les structures culturelles et touche l’ensemble des secteurs artistiques : 60 partenaires culturels pour 150 événements ; notamment dans l’agglomération caennaise avec la Bibliothèque Alexis de Tocqueville, le Musée des Beaux-Arts, le Centre dramatique national, le Théâtre, le Conservatoire de musique, l’Artothèque, le Café des images, le Cargö, le FRAC, le cinéma Lux, etc. Des partenariats sont par ailleurs tissés avec les lieux culturels de Cherbourg, Lisieux, et ceux de nombreuses communes de plus petite taille.
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