#Economie

“Nous, éditeurs, sommes des horlogers du livre” Moïse Kissous (SNE)

À l’exception de rares interventions dans la presse, et d’un communiqué laconique, le Syndicat national de l’édition est resté très en réserve suite à la publication du rapport Racine. Des éditeurs qui seraient “vent debout” ? Dans un entretien accordé à ActuaLitté, Moïse Kissous, PDG du groupe Steinkis et président du groupe BD au SNE apporte un éclairage, par le prisme du 9e Art. 

Le 16/02/2020 à 14:23 par Nicolas Gary

4 Réactions | 2 Partages

Publié le :

16/02/2020 à 14:23

Nicolas Gary

4

Commentaires

2

Partages

Partager cet article sur Linkedin Partager cet article par mail Imprimer cet article
ActuaLitté

Volonté de dialogue, solutions concrètes, explications sur la crise de confiance : un tour d’horizon du marché BD et de la situation des auteurs… autant que des éditeurs.

ActuaLitté, CC BY SA 2.0

En avril 2014, Antoine Gallimard assurait que rares étaient les maisons à pratiquer moins de 10 % de droits d'auteurs. Où en est-on aujourd’hui ? Quid de la différence entre avances aux auteurs français et étrangers dans la BD ?

Moïse Kissous : J’ai lu dans une interview publiée sur votre site que les avances versées pour les achats de droits étrangers étaient très importantes. Je ne sais pas ce qu’il en est pour la littérature, mais je peux vous dire qu’en BD, l’avance que l’on verse aux éditeurs étrangers pour des achats de droit est le plus souvent très faible – quelques milliers d’euros. Certes, il y a des titres qui font l’objet d’enchères, et cela fait monter les prix, mais c’est minoritaire.

[NdR : référence à l’entretien avec Samantha Bailly : “Payer encore moins les auteurs pour produire encore plus” ]

Sur le pourcentage de droit, c’est pareil : sauf cas rares, il n’est pas plus élevé pour les auteurs étrangers que pour les Français.

Je prends un cas : les romans graphiques pour adolescents, un genre qui se développe en s’appuyant fortement sur des achats de droits à des éditeurs étrangers. Rares sont les titres avec des ventes significatives — quelques milliers d’exemplaires au mieux. Pourquoi verser des sommes trop importantes ? Les éditeurs ne disposent pas de capacités extensibles de versements d’avances, et s’interrogent aussi sur la situation.

Personne n’est insensible à ce que nous vivons ces dernières années. Mais, le côté solution magique au niveau des droits m’inquiète : ce type d'approche ressemble plus à des perspectives démagogiques. Imaginons : dans trois ans, on s’aperçoit que c’était de la poudre aux yeux, comment réagira la profession ? D’autant que, l’enquête présentée par les EGBD en 2015 indiquait plutôt que les auteurs étaient satisfaits de leur relation avec l’éditeur : il y avait encore une approche positive.

Alors, parlons de chiffres : sur la reddition de comptes, avez-vous des auteurs obligés de demander leurs ventes ?

Moïse Kissous : Chez les éditeurs membres du groupe BD du SNE, les relevés interviennent le plus souvent deux fois par an. Est-ce qu’il peut y avoir des retards, est-ce que des auteurs sont contraints de demander leurs relevés ? Cela peut arriver, quand un éditeur traverse une période de turbulence. Mais là aussi, il ne faut pas en faire une généralité : la majorité des structures font le nécessaire pour honorer leurs obligations et sans attendre d’être relancées.

Ce qui pose question, c’est l’image de l’éditeur qui aurait la vie simple, et se contenterait d’imprimer les livres et d’empocher les recettes des ventes. C’est bien méconnaitre notre travail. Avec des résultats qui varient, suivant les maisons, qui sont d’ailleurs très différentes les unes des autres. Nous sommes dans un écosystème où chacun apporte sa contribution : les maisons alternatives par exemple en défrichant, repoussant les limites, testant des approches…

Et certains auteurs aujourd’hui reconnus ont démarré dans ces maisons, avant d’évoluer vers d’autres, plus grandes, qui leur ont accordé plus de moyens.


© David Bou Aziz

Aujourd’hui, dénombre-t-on plus de personnes qui travaillent dans les maisons d’édition, alors que la production a considérablement augmenté en trente ans ?

Moïse Kissous : Je n’ai pas de chiffres sur le sujet, mais nous savons par contre que le nombre de maisons d’édition BD a progressé très significativement, donc on peut penser que oui. Cela ne signifie pas pour autant que tous parviennent à vivre de leur activité d’éditeur, il serait probablement intéressant de mener une recherche sur le sujet.

Comment accompagner correctement un auteur, alors qu’ils doivent multiplier les contrats chez différents éditeurs ? Un problème de cohérence se pose, non ?

Moïse Kissous : Il y a le désir, et la réalité : toute maison voudrait accompagner ses auteurs le plus longtemps possible. Seulement, les chemins peuvent diverger, sans que ce ne soit un désaccord ou une fâcherie. L’auteur souhaite orienter son œuvre vers d’autres horizons, qui ne correspondent plus à la ligne de son éditeur. Ou inversement.

Peut-être se retrouveront-ils sur d’autres projets d’ailleurs. Cela n’a, en somme, rien de malsain. Mais nous ne sommes plus dans une période où un auteur est certain de faire toute sa vie chez un même éditeur, que ce soit sa décision ou celle de l’éditeur.

Quelle est alors la stratégie du SNE ? Les dernières prises de paroles d’éditeurs ont mené les auteurs dans la rue…

Moïse Kissous : Certains d’entre nous ont pu faire preuve de maladresses ou avoir été mal compris. Mais nous sommes tous investis. Se rendre à la rencontre de jeunes talents, à Angoulême, à Lyon, c’est se tourner vers l’avenir. Parfois pour dire que le moment de la publication n’est pas venu, qu’il faut travailler encore. C’est là notre métier. Mais d'autres fois pour avoir le bonheur de découvrir un nouveau talent.

Autre chose : nous sommes dans une époque qui laisse accroire que tout le monde peut se lancer. Et l’offre est devenue très riche. Les éditeurs n’ont pas décidé du jour au lendemain de gonfler artificiellement leurs catalogues avec de nouveaux projets. Ce sont des propositions reçues qui nous ont séduits et ont modifié sensiblement ce qu’est la BD aujourd’hui. Aucun d’entre nous ne s’est dit, “Hop, je passe à 50 albums de plus !”. Il faudrait rappeler parfois combien de projets nous recevons, et combien nous en acceptons, cela représente à peine quelques pourcents du total…

Les auteurs s’inquiètent pourtant de ce que l’éditeur ne soutiendrait pas chacun des livres publiés. Tout le monde peut se regarder dans une glace en disant : “J’ai fait le maximum. Et tous les ouvrages publiés ont reçu un traitement égal !”

Moïse Kissous : Sauf qu’aucun livre ne peut recevoir le même traitement. Voilà un autre biais : chaque fois qu’un éditeur s’exprime, il est pointé du doigt, caricaturé, mis à l’encan, via les réseaux sociaux. Aucun dialogue sérieux n’est possible. Or, ce n’est pas parce que nous ne détaillons pas tout ce qui est fait que l’on ne fait rien. De même, comment passer notre temps à informer les auteurs, sans que cela ne se répercute sur le travail qui est à faire ? L’enjeu est de trouver un équilibre.

Revenons à l’accompagnement : une BD, du côté de l’éditeur, c’est de l’investissement, de l’analyse, une discussion d’équipe, de l’accompagnement… du temps. Les projets que nous retenons, le marketing, les relations presse les examinent, pour définir des stratégies. Ce n’est jamais parfait, mais nous réunissons des personnes avec des compétences et du talent : beaucoup veulent faire nos métiers, car ce sont des métiers qui portent du sens et, dans le domaine de la BD, intègrent une dimension artistique, mais ils ne sont pas accessibles à tous.

Quand des choses magnifiques ne trouvent pas leur public, est-ce systématiquement la responsabilité de l’éditeur ? Je ne crois pas : l’alchimie nécessite différents éléments, qui s’alignent, ou non.


Moïse Kissous - ActuaLitté, CC BY SA 2.0

Quant aux moyens, ils s’adaptent au cas par cas : un best peut nécessiter une campagne d’affichage. Un auteur inconnu, quel en serait le résultat ? Tous les éditeurs ont expérimenté un soutien promotionnel très fort à un livre qui fait un flop et inversement le livre inattendu qui fait son chemin dans le temps, il n’y a pas de recette toute faite du succès.

Par contre, le cocktail et les ingrédients, les éditeurs les connaissent : nous sommes des horlogers du livre, et n’importe qui ne peut pas faire ce que nous réalisons. Le métier implique de la précision, de l’apprentissage, quotidien presque et un dosage point par point. Or, même ainsi, on peut se planter.

D’ailleurs, il faut tordre le cou à l'idée que les livres vont et viennent dans le circuit : il y a effectivement des livres qui réussissent rapidement à trouver leurs lecteurs et d’autres qui repartent rapidement des librairies. mais il en existe un certain nombre qui trouvent leurs lecteurs sur la durée. Il ne faut pas minorer le rôle du libraire qui joue un rôle important dans la réussite de ce type de livres. Et moins encore, les pointer du doigt en disant qu’ils captent 30 à 40 % de la valeur d’un livre alors que leur rentabilité est faible.

Dans le même esprit, lorsqu’un éditeur BD tient le même discours sur une rentabilité pas si élevée, on doute de sa parole. Alors, lorsque le chiffre d’affaires est plus élevé, les bénéfices semblent plus importants, mais nos marges sont réinvesties. Je ne crois pas que beaucoup de dirigeants de maisons d’édition BD aient la possibilité de se verser des dividendes. En revanche, j’insiste, pourquoi mettrions-nous du temps, de l’argent, pour laisser un livre se planter ? Aucun éditeur sérieux n’a cette bêtise. Les auteurs peuvent en éprouver l’impression, mais c’est inconcevable.

Une seconde : pourquoi publier un livre si l’on n’est pas totalement certain de pouvoir l’accompagner ?

Moïse Kissous : L’idée est de le faire. J’ignore si tout le monde y parvient. Il peut surtout arriver qu’on n’y parvienne pas comme on le souhaiterait. Mais aucune maison ne mettrait de ressources de productions juste pour jouer au loto, en disant : “On verra bien...”

Dans le cas de séries installées – contre-exemple –, une certaine mécanique s’enclenche, un lectorat fidélisé, etc. Dans ce cas, les actions peuvent intervenir plus ponctuellement, et plutôt sur le fonds. Car n’oublions pas que le catalogue représente une assise importante — même s'il arrive qu'il ne corresponde plus aux attentes.

Bruxelles - la bande dessinée
ActuaLitté, CC BY SA 2.0

Bien entendu, il y a des choses à améliorer. Les éditeurs ne sont pas conduits par des intérêts catégoriels. Maladroits, oui peut-être parfois, discrets, aussi — parce qu’ils ont souvent le sentiment que, quoi qu’ils disent, ils ne peuvent pas être entendus. Nous devrions plutôt nous entendre sur des règles élémentaires de dialogue et sortir de la police de la pensée.

Comment comprendre la situation actuelle alors ?

Moïse Kissous : Voici quelques chiffres issus de la base GfK : en 2017, 260 titres avaient vendu plus de 10.000 exemplaires sur 3221 nouveautés parues dans l’année — nous parlons strictement de production dite franco-belge. Contre 217, en 2008, avec 3095 nouveautés. Depuis dix ans, la progression de l’offre est ralentie, et j’ai le sentiment que l’on se fourvoie sur les analyses : les maisons historiques ont agi avec responsabilité.

D’autant qu’entre 2008 et 2018, nous sommes passés de 80 éditeurs à 130 réalisant plus de 100.000 € de CA.

Parlons de ce fameux point mort par titre. Non pas celui de l’avance, mais celui des frais de structure…

Moïse Kissous : Il est tellement variable d’un livre à l’autre ! Et quand je rentre dans les détails, on me dit que c’est inaudible. Le groupe BD du SNE a le désir de partager des données sur la rentabilité des BD pour arrêter la propagation d’idées fausses qui entravent la bonne compréhension de ce qui se passe.

Parce qu’en réalité, il n’existe pas “les auteurs” et “les éditeurs” dans l’absolu. Tout cela revient à essentialiser les personnes, et figer la situation. Il faut avant tout tenir compte de ce qu’il y a une grande variété de situations et qu’il n’y a ni indifférence, ni cynisme de la part de la grande majorité des éditeurs BD.

Alors, on va tout se dire, les uns les autres ?

Moïse Kissous : Je suis partisan de la transparence sur les données de marchés, mais aussi que tout ne soit pas présenté comme noir et insupportable. Montrer un tableau équilibré. Rappelons que les grands groupes qui sont pointés du doigt par certains – et dont je peux d’autant mieux parler que je n’en dirige pas un – ont aussi mis au point des outils, comme la diffusion et la distribution, qui permettent à des éditeurs plus petits de pouvoir diffuser leurs titres. Ils ont pour grandir pris des risques avec des auteurs, français comme étrangers, et ont participé à donner à la BD l’importance qu’elle a aujourd’hui.


© Rémy Catt

Mais dire que le secteur est dur, quand il y a des rachats (ie : Seuil/La Martinière, par Média Participations), c’est une drôle de pilule à avaler… Si les rachats de maisons se font par croissance externe, c’est qu’il y a des marges qui se dégagent. Si ce sont des investisseurs qui interviennent, c’est qu’ils croient aux marges à dégager…

Moïse Kissous : Plusieurs structures ont tenté de se développer dans la BD sans y parvenir, vous avez fait l’écho dans Actualitté cette semaine d’une maison qui a dû déposer le bilan. [Ndr : les éditions du Long Bec]

Pour ce qui est de la croissance externe, très peu de maisons en ont les moyens, et encore moins d’investisseurs extérieurs au métier s’intéressent à l’édition en général et à la BD, ils préfèrent investir dans des activités bien plus prévisibles et à potentiels de croissance plus limpides à court terme. On ne choisit pas l’édition pour faire fortune et très rares sont celles qui se sont construites dans l’édition BD au regard du nombre de maisons d’édition qui ont pu exister ou existent encore.

[NdR : lors de ses vœux, Vincent Montagne a évoqué les difficultés des éditeurs en France. 74 % des maisons d’édition sont en difficulté, et sur les 720 qui sont membres du SNE, la moitié réalise moins de 350.000 € de chiffre d’affaires. De quoi inviter à réfléchir à la création d’un « fonds d’aide aux éditeurs défaillants à l’égard de leurs auteurs », indiquait-il]

Que penser de ces éditeurs qui aujourd’hui n’ont plus peur d’affirmer que ce sont les contrôleurs de gestion qui font leur boulot ?

Moïse Kissous : Je ne peux pas m’exprimer pour les autres. Dire que le financier décide, c’est aller loin. Et les éditeurs sont humains : leur propos peut dépasser leur pensée. En revanche, négliger le financier est impensable : personne ne fait n’importe quoi. Les éditeurs qui trient, cela n’a rien d’une plaisanterie. La philosophie n’a pas changé : publier, c’est choisir.

Que les auteurs demandent une relation forte avec leur éditeur, c’est normal, et nous tentons de satisfaire tout le monde. À ce titre, je ne crois pas que passer de 10 à 5 titres améliorerait les relations, au contraire. En fait, la liberté de publier est un objet à chérir, et les logiques malthusiennes n’ont aucun sens. Quand un éditeur publie, il sait ce qu’il fait. D’ailleurs, qui déciderait de contingenter les livres ?

Enfin, les lecteurs ont changé : les séries tout public de jadis ont laissé place à des séries plus variées, à destination de lecteurs diversifiés. Le collectionneur homme d’avant correspondait à une offre. Depuis, on produit plus de titres, parce que l’on s’adresse à des publics plus segmentés.

En somme, on passe dans les années 90 de 500 BD, une offre « triste », mais assurant de meilleurs revenus, à 5500 en 2019, mais qui font vivre moins d’auteurs ?

Moïse Kissous : À cette époque, l’album représentait une récompense, parce que même sur le déclin, les journaux qui prépubliaient étaient encore forts. Nous avons désormais beaucoup plus d’auteurs et de toute évidence, on ne peut pas se satisfaire de la situation. Je ne sais pas si désormais, moins d’auteurs gagnent leur vie que trente ans auparavant : la réalité, c’est que des centaines d’autres ont du mal à boucler leurs fins de mois, et nous n’avons pas encore de solution pour cela.

Sauf qu’il est trop simple de pointer la responsabilité sur les éditeurs. Et au final, la croissance des titres n’est pas si grande, en regard du nombre de maisons nouvelles.

 © TB & Wikto 

C’est moins une question de responsabilité que d’avenir : les auteurs demandent ce qui va être fait, proposé concrètement…

Moïse Kissous : Personnellement, je refuse les solutions trop faciles sur le papier et trop évidentes. Dire oui à une hypothèse dont on se rendra compte dans trois ans des méfaits, ce n’est pas élogieux. Nous avons, avec mes confrères, décidé de monter les Assises de la bande dessinée. Ce n’est pas une solution à tout, mais elle peut apporter un échange constructif.

Que penser du refus du SNE de légiférer sur une rémunération minimum ?

Moïse Kissous : Il faut poser votre question à Vincent Montagne qui préside le SNE. [NdR : Vincent Montagne n’aurait pas refusé la rémunération minimum : il sous-entendrait que les échanges peuvent se dérouler entre auteurs et éditeurs, comme dans le cadre des négociations entre CPE et SNE. Le passage législatif ne serait pas utile.]

Évoquer le CPE revient à parler de la représentativité des artistes auteurs, au cœur du rapport de Bruno Racine.

Moïse Kissous : Oui. À ce sujet, il n’existe pas de position monolithique. Les éditeurs qui souhaitent s’exprimer le font, pas au nom de tous. Chacun a la faculté de présenter son point de vue et sa position. Mais il est faux de dire comme je l’ai lu que nous serions tous vent debout contre ce rapport. Comme tous les rapports, il présente des aspects avec lesquels on peut être d’accord et d’autres qui en l’état sont peu compréhensibles ou discutables et doivent être a minima étayés.

Alors, revenons sur l’une des déclarations. Publier moins reviendrait à donner moins à lire, estime Antoine Gallimard.

Moïse Kissous : Quand on choisit d’accompagner un auteur et de publier son livre, on ignore son avenir. Ce qui importe, c’est l’envie de publier. Mais une donnée existe : quatre livres, avec des genres et des publics différents, toucheront plus de lecteurs que trois livres de genres et publics distincts. En réalité, supprimer l’un des quatre ouvrages ne fera pas augmenter les ventes des trois autres. Parce qu’en délaissant un segment, les lecteurs se dirigeront vers d’autres formes d’activités, de l’ordre du divertissement. Dire que l’on publie trop est une rengaine ancestrale…

Antoine Gallimard
Antoine Gallimard, ActuaLitté, CC BY SA 2.0

Alors, on revient à un système de loterie ?

Moïse Kissous : Absolument pas. Contrairement au hasard de la loterie, nous accompagnons les ouvrages. On ne sait pas ce qui va marcher, c’est certain, mais le loto est une image totalement fausse.

Ce serait plutôt une course hippique, où chacun investit sur son poulain, en croisant les doigts ?

Moïse Kissous : Je n’aime pas non plus cette image, d’autant que gagner, cela revient à quoi ? L’enjeu, c’est que ce que l’auteur a fait soit partagé avec le plus grand nombre, que le résultat soit satisfaisant pour lui et nous. Et si ce n’est pas le cas au premier livre, ce le deviendra au suivant, ou après, ou chez un autre éditeur. Mais chacun aura contribué à apporter sa pierre.

Mandela disait : « Je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j’apprends. » C’est le cœur de notre métier, et de la relation. Partenaire, ami, psychologue, défouloir… l’éditeur écoute, guide, ou pas, selon les besoins du créateur. Il est complexe pour tout le monde de trouver sa place, il ne faut pas pour autant renoncer à trouver une solution. Sauf qu’elle doit arriver dans un climat de respect, sans que l’on brocarde sans cesse.

Qu’en est-il de la question de la dédicace rémunérée ?

Moïse Kissous : Sujet délicat. Nous sommes défavorables, pas pour être dans le plaisir du blocage. D’ailleurs, nous avions formulé des propositions alternatives, dont on nous a répondu [NdR : le Snac BD], qu’elles n’intéressaient personne. En l’occurrence, nous pensions que dans certains salons, il serait préférable que l’on octroie aux auteurs des espaces pour vendre leurs planches au public, une action qui compléterait leurs revenus.

Manifestement, nos interlocuteurs étaient accrochés à leur idée, et nous n’avons pas pu avancer. Pour un éditeur, le coût d’une manifestation est déjà extrêmement élevé, en termes de déplacement, logistique, etc.

Alors, tout le monde est payé, sauf l’auteur qui fait venir le public ?

Moïse Kissous : Je comprends ce point, bien entendu. Sur le fond, si nous éditeurs n’étions pas persuadés des effets retors, nous pourrions avancer. Mais j’aimerais trouver d’autres solutions.

Par effet retors, c’est l’invitation des seuls best-sellers, critique qui fut formulée par les organisateurs de manifestations, quand le CNL a conditionné ses aides à la rémunération des auteurs… Mais Cassandre s’est trompée pour le coup.

Moïse Kissous : Alors, oui, dans ce cas de figure, cela se comprend aussi. Mais si la Sofia et le CNL apportaient des garanties sur une période longue, alors nous pourrions l’imaginer plus sereinement. Sauf qu’un détail demeure : les organisateurs de festivals ne sont pas des vendeurs de livres. Leur offre éditoriale prime, quand les maisons, dont les stands sont souvent tenus par des libraires, ont aussi des objectifs de ventes. Le risque est plus réel de ne voir que des bests — et la question s’est sincèrement posée au groupe BD du SNE.

Comment analysez-vous la crise contemporaine, plus globalement ?

Moïse Kissous : Dans le rapport Racine, l’unanimité se fait sur la question sociale : la responsabilité de l’État et sa légèreté dans le traitement de l’Agessa sont évidentes. D’ailleurs, les éditeurs ont toujours été aux côtés des auteurs sur cette question. Comme quoi, nous ne rejetons pas en masse le document.

Mobilisation des auteurs - FIBD 2020
ActuaLitté, CC BY SA 2.0 - manifestation lors du FIBD d'Angoulême 2020

Corollaire : les gouvernements se succèdent, et les ministres de la Culture ont du mal à se faire entendre de leurs collègues des Affaires sociales et des Finances. Nous ne pouvons qu’espérer de réelles annonces ce 18 février — et on comprend bien que ces problématiques ont largement contribué à agacer les auteurs et créer des tensions.

Sur la surproduction, j’ai déjà évoqué le point. Nous sommes dans un métier de prototype, plus que par le passé. S’il continue de se produire des séries, c’est particulièrement vrai en jeunesse, le one shot prend une place de plus en plus importante.

Sur la standardisation de la production, là, je suis en désaccord : aujourd’hui, il faut présenter de beaux albums. Les frais de production ont peut-être baissé par rapport à il y a 30 ans, mais les fabrications doivent être plus soignées qu’avant, par exemple la couverture présenter une dorure, un vernis ou une découpe, pour se faire remarquer en librairie. Les livres se ressemblent de moins en moins et ne permettent plus d’avoir les économies de standardisation que l’on pouvait trouver il y a 20 ou 30 ans.

Et s’il semble sur le papier plus simple de créer des séries, cela n’entraîne pas une plus grande prévisibilité : l’attention doit être constante.

Nous parlions en début d’entretien de crise de la confiance : d’où tire-t-elle ses racines ?

Moïse Kissous : Elle existe, et je la déplore. Les Assises permettront d’ouvrir quelque chose. Personnellement j’aimerais bien avoir une idée claire de ses origines. Je constate tout de même que les éditeurs n’ont pas assez communiqué, individuellement aux auteurs et collectivement, sur leurs actions.. En revanche, j’ai des pistes de réflexion à partager, mais je n’ai pas d’idée arrêtée sur les solutions à apporter.

Pourtant, les États généraux de la BD en de 2015 avaient largement alerté, sans aucune réaction du SNE. En 2020, la situation a empiré…

Moïse Kissous : Plusieurs exemples attestent que nous ne sommes pas restés totalement inactifs. À titre personnel, j’ai initié en 2013 les 48 H BD, suivies cette année par 13 éditeurs, dans 1500 librairies. Le projet est simple : trouver de nouveaux lecteurs, avec des auteurs systématiquement rémunérés pour les animations proposées. Pour 2015, je ne peux pas dire : je venais de rejoindre le groupe BD du SNE, et pas en responsabilité.

En revanche, le constat reste le même : collaborer avec les libraires généralistes pour accorder plus de place à la BD. C’est un axe-clé, et nous avons échangé avec la profession lors des Rencontres nationales de la librairie, proposant des études sur l’évolution du lectorat, la féminisation, et d’autres sujets. Peut-être la BD n’avait pas alors la place qu’elle méritait chez les généralistes. Mais tout cela est de longue haleine, avec des résultats qui n’interviennent pas du jour au lendemain.

La Marche des auteurs
ActuaLitté, CC BY SA 2.0 - manifestation au Salon du livre de Paris, mars 2015

Ce serait simplement un manque de communication ?

Moïse Kissous : Les éditeurs ont fait aussi un gros boulot pour développer les cessions internationales et audiovisuelles : création de la French comics association pour développer les cessions aux US (qui ont une belle progression, mais je n’ai pas les chiffres avec moi là), participation à davantage de salons dans le monde, encouragement et soutien à l’extension du centre de droits à Angoulême. C’est un bon moyen de compenser la baisse ou stagnation des ventes pour les segments de la BD qui n’ont pas fait partie de la hausse des ventes (vs manga, bd jeunesse, romans graphiques).

Pour le volet scolaire, nous avons mis en place un guide, suite au rapport remis à l’Éducation nationale, pour montrer comment la BD peut servir en classe. Voilà deux ans, nous les avions approchés, sans aucun résultat : ils ne voulaient pas en entendre parler. Cette fois, la réussite du guide montre qu’il y a une écoute et une excellente réception chez les enseignants.

Comme Bruno Patino l’avait souligné durant les assises de l’édition numérique, l’économie de l’attention est brusque, elle évolue rapidement. Élargir le lectorat et donner envie de lire n’est pas si simple. Surtout qu’au cours des dernières années, c’est avant tout le manga qui a apporté une grande partie de la création de valeur.

L’avenir serait donc à l’importation et la traduction ? Pourquoi les éditeurs étrangers ne le feraient pas eux-mêmes ?

Moïse Kissous : Attention, un éditeur de manga a une vraie valeur ajoutée, dans l’identification, le repérage et l’accompagnement des ouvrages. La BD est un genre en très forte croissance, mais si on enlève Astérix, la jeunesse, le roman graphique et le manga, le reste souffre — et pas d’un manque d’effervescence.

Même si on augmente le nombre de lecteurs de mangas, il n’est pas assuré qu’on opère par ruissellement sur les autres genres. Et si l’on n’avait pas le manga, on perdrait une grande partie du jeune lectorat ado/jeune adulte

Comment l’aspect économique ne vient-il pas en premier lieu, pour expliquer cette crise de confiance ?

Moïse Kissous : Nous souhaitons travailler à une meilleure information sur les réalités économiques de la BD. Parmi les axes de progrès et qui débordent du cadre de la BD, le SNE travaille en faveur d’un accès des auteurs en temps réel aux données d’écoulement.

L’aspect économique, c’est aussi la chute de la rémunération et des avances…

Moïse Kissous : Nous manquons d’informations précises en réalité…

Sauf que le système de prêt bancaire, que représente l’avance fournie par l'éditeur, s’étiole…

Moïse Kissous : Sur la comparaison avance et prêt, il y a une différence majeure, c’est que l’avance est amortissable sur les droits, mais elle est non remboursable : c’est le risque pris par l’éditeur, et il n’est pas neutre puisque beaucoup de titres ne couvrent pas les avances, variable d’un éditeur à l’autre selon les avances qu’il consent. L’éditeur doit trouver le juste équilibre entre point mort de l’ouvrage (qui inclut ses frais de structure) et niveau d’amortissement de l’avance. Nos contrats stipulent d’ailleurs “non remboursable”.

[NdR : le rapport Racine souligne que « le régime juridique de l’à-valoir n’est pas clair. Théoriquement, il constitue une avance sur les droits que l’artiste-auteur pourrait tirer de l’exploitation de son œuvre. Aussi, en cas d’abandon du projet ou d’un nombre de ventes inférieur aux projections réalisées, l’éditeur serait en droit de demander à l’artiste-auteur de rembourser cette somme ».]

Marche des auteurs à Angoulême
ActuaLitté, CC BY SA 2.0 - manifestation au FIBD, janvier 2015

Le risque de vivre une année avec une avance qui représente moins qu’un SMIC mensuel n’est pas moins important, et touche directement à la dignité humaine.

Moïse Kissous : On l’a évoqué, il y a environ 250 titres BD par an qui se vendent à plus de 10.000 Exemplaires. Il y a une polarisation des ventes de BD qui se traduit aussi par une polarisation des revenus des auteurs. La situation est un peu différente du côté des éditeurs où les plus importants ont perdu depuis 10 ans des parts de marché au bénéfice de nouveaux éditeurs ou d’éditeurs de taille moyenne qui se sont développés.

L’accroissement très fort de la concurrence entre éditeurs a ceci d’intéressant qu’elle joue en faveur des auteurs dont la singularité, le talent est repéré et/ou dont les ventes de livres commencent à passer au-dessus de la moyenne. Elle peut amener à une polarisation des moyens des éditeurs en faveur de ceux-ci. On retrouve cela dans tous les métiers de création et ce n’est pas nouveau.

La question est de savoir quelles solutions peuvent être identifiées pour accompagner ceux qui ne sont pas encore dans cette situation. C’est une question de solidarité qui est posée et en cela elle fait écho à de nombreux sujets posés aujourd’hui dans nos sociétés.

L’implication des auteurs ne serait-elle pas meilleure, avec des pourcentages revus à la hausse et un seuil de progression plus rapide ?

Moïse Kissous : C’est à chaque éditeur de décider de sa politique en la matière, en fonction entre autres de ses capacités économiques, sachant que c’est un atout compétitif dans un univers concurrentiel. Mais la question des droits concerne avant tout ceux dont les ventes permettent de dépasser les avances, ce qui n’est pas la majorité des cas en BD. Cela ne répondra pas en tout cas à l’enjeu des auteurs dont les œuvres n’ont pas atteint les lecteurs.

Ndlr : Franck Riester, ministre de la Culture, a annoncé qu'il présenterait ce 18 février les mesures découlant du rapport Racine. 

4 Commentaires

 

Solzasco

17/02/2020 à 12:38

Merci pour les relances insistantes et les questions précises, de la Rédaction. Auxquelles cet expert en langue de bois se garde bien de répondre sinon en prétextant des maladresses de certains éditeurs... sans doute les mêmes que les "n'importe qui " incapables de faire "notre métier" et patin couffin. Quant à la comparaison avec le métier d'horloger, elle vient à point nommé souligner le vrai changement d'époque en cours: de même que jadis l'horlogerie traditionnelle a disparu avec l'arrivée des circuits électroniques, de même l'édition doit impérativement s'adapter à l'arrivée du numérique. Ce ne sont pas seulement les éditeurs, mais tout autant les libraires les diffuseurs et les distributeurs qui vont devoir évoluer, volens nolens, face à l'irruption annoncée - et déjà en cours - des moyens numériques permettant notamment l'impression à la demande...

Jean-Paul NADDEO

17/02/2020 à 15:56

Un des gros problèmes est que aujourd'hui, on publie près de 65.000 titres par an
L'Edition est le seul métier ou on augmente l'offre quand la demande diminue.
A la fin des années 70 on publiait 17.000 titres/an En 2000 on passait le cap des 30.000 titres/ans…Aujourd'hui près de 65 000 titres /an. Pas un libraire est capable ''d'absorber'' un tel flux Comment les éditeurs peuvent t'il défendre une telle quantité de nouveautés et s'occuper de leurs auteurs ? Le taux des retours d'invendus flirte souvent avec les 40%, quelle gabegie ! Si j'en crois ma libraire les acheteurs de livres ont en majorité plus de 55 ans, les jeunes sont sur les tablettes,les téléphones très chronophage et ne prennent plus le temps d'ouvrir un livre. Il serait temps que l'on ai une vrai politique envers la lecture que l'on redonne l'envie de lire Sujet pas simple je vous l'accorde !

Black Bullet

01/03/2020 à 07:02

C'est pas seulement le livre mais aussi le Cinéma : https://alain.le-diberder.com/cinema-en-salles-tout-va-tres-bien-madame-la-marquise/

la vidéo souffre :down: : https://www.zdnet.fr/blogs/digital-home-revolution/la-video-physique-limite-la-casse-en-2019-39899519.htm

(je juge pas, je suis largement au dessus de 3h14 mais rien sur portable (j'en ai pas)) mais Internet : le mobile prend le pouvoir : https://www.zdnet.fr/blogs/digital-home-revolution/internet-le-mobile-prend-le-pouvoir-39899787.htm

Je me demande quel est le bilan du Pass Culture :question:

Black Bullet

01/03/2020 à 07:13

Enterrer le Pass Culture mais pas son diagnostic : https://www.franceculture.fr/emissions/la-theorie/la-theorie-du-jeudi-06-fevrier-2020

Plus d'articles sur le même thème

ActuaLitté

Géopolitique, conspirations : “XIII est un survivant” (Yves Sente)

AnniversaireXIII – Le plus amnésique des héros apparut en 1984, sous l’impulsion du scénariste Jean Van Hamme et du dessinateur William Vance : à la recherche d’un passé fuyant, accusé d’assassinat d’un président des États-Unis et toujours pris dans une conspiration politique sans fin, XIII fête ses quarante années d’aventures, de manipulation et de faux-semblants. Retour avec Yves Sente, le scénariste qui prolonge depuis 13 ans déjà cette épopée américaine avec le dessinateur Iouri Jigounov.

14/03/2024, 15:43

ActuaLitté

Nancy Huston : “Tout romancier qui se respecte est trans”

L'autrice française d'origine canadienne, Nancy Huston et l'écrivain, réalisateur, poète et militant écologiste, Cyril Dion, se connaissent, ils sont amis. Ils éprouvent l’un pour l’autre de l’affection et de l’estime. Les éditions Actes Sud ont proposé une rencontre pour parler de Francia, le dernier texte de Nancy Huston, publié par la maison le 6 mars dernier. Propos recueillis par Estelle Lemaître.

14/03/2024, 15:24

ActuaLitté

À Madagascar, Karné offre une évasion aux jeunes insulaires

Tout sourire et pleine d’entrain, Ravaka a l’air de fonctionner à mille à l’heure. Dès qu’elle s’exprime, on sent un grand enthousiasme et une vraie curiosité. Une envie de comprendre et d’agir se dégage d’emblée de sa personnalité positive. Elle a créé Karné, un concept unique : un magazine bilingue (malgache-français), coloré, vivant, instructif, ludique qui sait prendre sa place sur ce marché. Propos recueillis par Agnès Debiage, fondatrice d’ADCF Africa.

14/03/2024, 13:17

ActuaLitté

Frédéric Taddeï : "L’âge est un sujet qui n’existe pas"

« Quand on vous dit que François Ier a gagné la bataille de Marignan en 1515 on ne vous dit pas quel âge il avait, il avait 20 ans ». Le présentateur Frédéric Taddeï a une obsession qu’on ne lui connaissait pas encore : l’âge. Nous l’avons rencontré pour la sortie des Birthday books le 6 mars 2024, l’occasion de discourir sur ces « quartiers de la vie que l’on habite tous ensemble ».

29/02/2024, 15:46

ActuaLitté

“Nos points communs sont simples : le territoire et le livre.”

#Noshorizonsdesirables – Durant cinq années de librairie au Québec chez Pantoute, Benoît Vanbeselaere est passé de la communication et de l’événementiel à la direction générale d’une des deux succursales. Depuis avril 2023, il a pris ses fonctions comme coordinateur de l’Association des éditeurs des Hauts-de-France. En marge des Rencontres régionales du Livre et de la Lecture 2024, à Boulogne-sur-Mer, il revient avec nous sur les actions menées et à mener.

26/02/2024, 15:13

ActuaLitté

Partage de la valeur : cette étude “apporte des éléments de compréhension” (SNE)

L'étude du Syndicat national de l'édition (SNE) consacrée au partage de la valeur entre auteurs et éditeurs, présentée au début de ce mois de février, a été accueillie froidement par les organisations d'auteurs. Ces dernières reprochaient une approche « biaisée » et des résultats qui masquaient la situation économique des écrivains. Renaud Lefebvre, directeur général du SNE, répond aux critiques.

22/02/2024, 11:49

ActuaLitté

Barbara Kingsolver, Prix Pulitzer 2023 : “Je ne crois pas au talent”

Le Prix Pulitzer de la fiction, qui récompense un roman qui raconte cette démente Amérique, a été décerné à deux auteurs ex-aequo en 2023 : Hernan Diaz pour son texte sur les coulisses de la Grande Dépression des années 30, Trust, et Barbara Kingsolver. D’un côté, le gros argent, de l'autre, les prolos d'une campagne des Appalaches, à travers les aventures de Demon Copperhead. Un David Copperfield contemporain dans les terres contrariées de l'OxyconTin et des champs de tabac…

21/02/2024, 16:00

ActuaLitté

Pour le livre de Turin, "un salon qui aide au dialogue"

Du 9 du 13 mai, le Salon international du livre de Turin incarne un événement majeur autour du livre sur le territoire italien. Entre défis antérieurs et direction nouvelle, Annalena Benini, directrice du Salon pour cette édition, fait part à Actualitté des conditions à réunir, pour mener à bien les ambitions prochaines, notamment quant à la jeunesse. 

19/02/2024, 12:07

ActuaLitté

“Le livre et la lecture comme biens communs”

Noshorizonsdesirables – Dans le paysage littéraire des Hauts-de-France, une révolution jusqu’alors silencieuse entend faire grand bruit. François Annycke, directeur de l’Agence Régionale du Livre Hauts-de-France (AR2L), inaugurera les 21 et 22 février deux journées professionnelles. Objectif : collaborer, en redéfinissant le rôle de l’Agence et de ses partenaires, pour plus d’efficacité.

16/02/2024, 12:00

ActuaLitté

“Le lecteur français veut comprendre l'Italie à travers sa littérature”

Dans une interview menée par Federica Malinverno, Florence Raut revient sur la création de La libreria, librairie-café parisienne cofondée aux côtés d'Andrea De Ritis en 2006, se définissant comme un « espace petit mais riche dédié à l’Italie, situé dans le cœur du IXe arrondissement de Paris ».

13/02/2024, 11:38

ActuaLitté

“Pour être un libraire, il faut porter la casquette d’agent culturel”

Pleine d’énergie et toute souriante, Prudientienne Gbaguidi est une figure de la librairie francophone en Afrique de l’Ouest. Très engagée pour faire rayonner son métier, elle suit tout ce qui se publie dans la sous-région. A la tête de la librairie Savoir d’Afrique (Bénin), elle est aussi présidente de l’Association des Libraires professionnels du Bénin (ALPB) et vice-présidente de l’Association internationale des Libraires francophones (AILF). Propos recueillis par Agnès Debiage, fondatrice d’ADCF Africa.

06/02/2024, 13:07

ActuaLitté

Statut européen des artistes-auteurs : “C'est un nouvel espoir”

Depuis plusieurs semaines, des organisations françaises d'auteurs de l'écrit se sont lancées dans une campagne de soutien à une initiative législative du Parlement européen. L'objectif ? Inciter la Commission européenne à agir pour améliorer les conditions de vie des artistes-auteurs, notamment par la création d'un statut. 

18/01/2024, 15:15

ActuaLitté

Résolument ancré dans la Fantasy, Leha crée Majik sa collection poche

ENTRETIEN – Apparu en 2017 dans le paysage des Littératures de l’Imaginaire, Leha Editions amorce 2024 avec un gros dossier : la création d’une collection de poche, Majik. Un pari audacieux, autant qu’une nouvelle corde à l’arc de cet éditeur, installé à Marseille depuis quelques années. 

17/01/2024, 10:08

ActuaLitté

Louise Boudonnat : traduire, “c’est aussi une rencontre avec soi-même”

Dans une interview menée par Federica Malinverno, Louise Boudonnat revient sur son travail de traduction (de l'italien) de l'ouvrage Absolutely Nothing. Histoires et disparitions dans les déserts américains, de Giorgio Vasta et Ramak Fazel, paru aux éditions Verdier en 2023.

02/01/2024, 14:52

ActuaLitté

Line Papin et les Lettres Zola : "Cette démarche me garde constamment en éveil"

LaLettreZola — La première Lettre Zola est toujours disponible à la prévente sur la plateforme KissKissBankBank. La première romancière à offrir aux futurs lecteurs un texte inédit, entre réel et fiction, est Blandine Rinkel. Mais chaque mois est l'occasion de découvrir une nouvelle plume, et pour ce faire, Louis Vendel, créateur de ce singulier et enthousiasmant concept, a dû façonner une véritable équipe autour de lui. Une trentaine de trentenaires, parmi lesquels Line Papin, qui triche un peu, puisqu'elle a 27 ans, mais déjà six ouvrages derrière elle.

26/12/2023, 17:06

ActuaLitté

David Duchovny : “Les écrivains ont le devoir d'écrire tout ce qu'ils veulent”  

David Duchovny, pour les plus anciens, c’est l’agent Fox Mulder, pour les plus au fait, le romancier Hank Moody de Californication. L’enfant de New York est aussi un écrivain : son premier texte fut un conte animalier, Oh la vache ! (trad. Claro, Grasset) « entre Georges Orwell et Tex Avery », rien que ça. Le second publié en France, La Reine du Pays-sous-la-Terre, est un texte étonnant, riche, non sans humour et d'un beau romantisme suranné.

20/12/2023, 18:08

ActuaLitté

Main à plume : la résistance surréaliste sous l'Occupation

Épisode aussi bref qu’intense, aujourd’hui oublié, l’aventure de la « Main à plume » constitue pourtant un des éléments majeurs de l’histoire du surréalisme. En 1940, suite au départ d’André Breton, plusieurs jeunes créateurs se regroupent pour résister à l’occupant, tout en poursuivant une intense activité créatrice, avec la publication de plaquettes, aujourd’hui introuvables. Huit de vingt-trois membres périront : déportés, fusillés, ou tombés au front. Docteure ès Lettres, mais aussi traductrice et autrice, Léa Nicolas-Teboul a retracé le parcours du groupe. Propos recueillis par Étienne Ruhaud.

06/12/2023, 15:37

ActuaLitté

L'édition jeunesse au Maroc : rencontre avec Nadia Essalmi

Nadia Essalmi est une femme de cœur et d’engagement. Une fonceuse qui ne se pose pas mille questions en amont mais qui agit pour faire bouger les lignes et surtout pour apporter aux autres.  C’est aussi une grande rêveuse qui suit son cœur, mais n’est-ce pas le moteur pour innover et avancer ? Editrice jeunesse, promotrice culturelle, militante associative, Nadia est sur tous les fronts quand il s’agit de défendre et valoriser le livre et la lecture au Maroc. Propos recueillis par Agnès Debiage, fondatrice d’ADCF Africa.

05/12/2023, 13:07

ActuaLitté

Malaise dans l'Éducnat : “Mes élèves me donnent matière à espérance”

Qu’est-ce que la précarité ? Qu’est-ce que le démantèlement méthodique du service public ?  Qu’est-ce qu’être un professeur précaire dans le secondaire, de surcroît « (grand) remplaçant » dans les territoires abandonnés de la République ? Qu’est-ce qu’enseigner et transmettre ? Autant de questions qui interpellent notre temps. Propos recueillis par Faris Lounis.

04/12/2023, 14:54

ActuaLitté

“Stig Dagerman va plus loin que Camus : il supprime l’espoir”

Claude Le Manchec, essayiste et traducteur français,  nous parle de l’œuvre de Stig Dagerman (1923-1954), de sa place et de sa réception en France, en évoquant son étude Stig Dagerman, la vérité pressentie de tous (Éditions du Cygne, Paris, 2020). Propos recueillis par Karim El Haddady

04/12/2023, 12:22

ActuaLitté

Pour une industrie du livre plus forte en Italie

Dans un entretien accordé à ActuaLitté, le président de l'Associazione Italiana Editori dévoile ses objectifs pour l'industrie du livre en Italie. Il aborde la nécessité d'une croissance culturelle, la promotion de la lecture, l'internationalisation de l'édition italienne et les défis du dialogue avec les institutions.

27/11/2023, 15:29

ActuaLitté

Tom Buron : "Le danger est un élément central de mon travail"

Jeune poète francilien, Tom Buron pratique la boxe, écoute du jazz, écrit de brefs recueils percutants. Dernier en date, La Chambre et le Barillet (éditions « Angle mort », 2023), présente une suite de vers-libres, souvent rageurs, parfois énigmatiques. Familier de l’univers urbain, guidé par un certain rythme incantatoire, habitué des scènes poétiques, l’auteur semble refuser la tyrannie du sens, de l’intelligibilité, tout en favorisant l’oralité. Propos recueillis par Étienne Ruhaud.

27/11/2023, 10:04

ActuaLitté

Anarchie en Haïti : “Que les Américains nous lâchent un peu”

Gary Victor, « le romancier haïtien le plus lu dans son pays » selon son éditeur Mémoire d'encrier, ne peut plus aujourd'hui vivre dans sa maison, dans le quartier de Carrefour-Feuilles à Port-au-Prince, pris dans la guerre des gangs. La situation dans le pays de Dany Laferrière est cataclysmique, mais il faut continuer de vivre, et pour le Prix littéraire des Caraïbes 2008, cela passe par l'écriture : à la rentrée, il a fait paraître en France Le Violon d'Adrien, où il s'appuie sur un épisode de son enfance qui l'a particulièrement marqué...

14/11/2023, 11:40

ActuaLitté

Tikoulou : un héros mauricien qui unit les cultures

À l’Ile Maurice, Pascale Siew est devenue indissociable du personnage qu’elle a créé : Tikoulou, le petit Mauricien. Cette éditrice passionnée est depuis longtemps une référence sur l’île mais, dans ce cadre idyllique, Pascale Siew avoue se sentir très isolée professionnellement. Elle nous raconte cette belle aventure des éditions Vizavi qui dure depuis trois décennies. Propos recueillis par Agnès Debiage, fondatrice d’ADCF Africa.

13/11/2023, 10:42

ActuaLitté

De l'ombre du 93 à la lumière littéraire : “Je lui serai toujours redevable” (Olivier Norek)

Le décès de Huguette Maure, survenu ce 29 octobre, a assombri un week-end déjà maussade. Parmi les écrivains que la responsable éditoriale avait soutenus, Olivier Norek lui rend hommage. « Elle a façonné mon parcours : elle représente les fondations de l'écrivain que je suis devenu. » Notamment grâce à la confiance qu'elle fut la première à lui témoigner, en choisissant de publier son premier roman, Code 93.

30/10/2023, 11:04

ActuaLitté

“La consommation de l’actualité s’opère sans prise de conscience”

Benoît Couzi, directeur des éditions Le Lys bleu, avait dernièrement lancé une pétition pour attirer l’attention sur le coût croissant des livres en France. Malheureusement, malgré une diffusion à près de 200.000 personnes, seulement 4 000 ont choisi de signer. Une réalité qui, selon Benoit Couzi, « dit quelque chose de l’implication de l’individu dans la société ».

26/10/2023, 17:02

ActuaLitté

Les chiens ne se baignent jamais deux fois dans la même Rivière

Décalé, mystérieux, Les chiens nus nous parle, comme son nom l’indique, de nos amis quadrupèdes. Mais loin d’avoir rédigé un (banal) traité d’éthologie, ou un énième guide sur les chiens, Alain Rivière nous embarque pour un déroutant voyage, dans lequel l’animal semble essentiellement nous renvoyer à nous, à notre condition mortelle. Propos recueillis par Étienne Ruhaud.

26/10/2023, 11:24

ActuaLitté

“La réécriture par les ayants droit, ce n'est plus la même oeuvre”

Déposée en mai 2023 à l'Assemblée nationale par le député Les Républicains Jean-Louis Thiériot (Seine-et-Marne), la proposition de loi visant à protéger l’intégrité des œuvres des réécritures idéologiques a fait son retour, au mois d'octobre. Un texte inchangé, mais cette fois soutenu par d'autres représentants de la droite, Éric Ciotti en tête.

23/10/2023, 12:24

ActuaLitté

Elias Khoury : héraut d'un monde arabe en quête de modernité

Le romancier libanais Elias Khoury publie chez Actes Sud L’Étoile de la mer, son dernier roman, et deuxième partie d’une trilogie (trad. Rania Samara). Farouk Mardam-Bey, directeur chez Actes Sud de la collection Sindbad, se souvient avec émotion de sa première rencontre avec l'écrivain, à Paris. 

10/10/2023, 12:06

ActuaLitté

Frédéric Pillot, un Roland passionnément furieux

LEP23 – Dès son enfance, Frédéric Pillot a trouvé du plaisir dans le dessin. Avec le temps, cette passion s'est transformée en une évidence : allier le dessin à la narration. La réflexion s'est alors orientée vers une activité génératrice de revenus. Une constellation d'idées s'est formée, mêlant le plaisir de raconter à celui de dessiner. Malgré des doutes et des impasses, Frédéric a persévéré. Aujourd'hui, il est un illustrateur reconnu, inspirant ceux qui souhaitent transformer leur passion en métier.

08/10/2023, 17:18

ActuaLitté

Ange Mbelle : “Tisser des liens pour le livre africain”

Une approche pragmatique du marché, un parler franc et une vraie dynamique entrepreneuriale, Ange Mbelle a créé GVG, une structure de distribution. Basée à Douala (Cameroun), elle rayonne dans plusieurs pays de la région. Attentive aux pratiques des éditeurs, elle encourage les libraires et autres points de vente à développer leur offre de livres. Propos recueillis par Agnès Debiage, fondatrice d’ADCF Africa.

02/10/2023, 15:01

ActuaLitté

La Lettre Zola : redéfinir le lien entre écrivains et lecteurs

LaLettreZola – Dans le monde de l'édition, il est rare de trouver des projets qui marient avec autant de finesse la littérature et le journalisme. Louis Vendel, fondateur de la revue "La Lettre Zola", nous parle de cette initiative unique qui fait la jonction entre ces deux univers.

28/09/2023, 15:38

ActuaLitté

Aux Deux Magots, “la littérature est éternelle”

#PrixdesDeuxMagots2023 – Le Prix des Deux Magots, l'une des récompenses littéraires les plus prestigieuses de France, a célébré son 90e anniversaire dans une ambiance festive et solennelle. Étienne de Montety, président du jury, a partagé avec nous l'essence de cette édition mémorable.

25/09/2023, 17:36

ActuaLitté

Kevin Lambert : l’architecture, 1er art et miroir de l'époque

Le jeune romancier Kevin Lambert fait l’actualité de cette rentrée littéraire : d’abord en s’inscrivant avec son troisième roman publié au Nouvel Attila, Que notre joie demeure, dans plusieurs listes de prix, dont celle du Goncourt. Le lauréat 2018 de la plus prestigieuse récompense française, Nicolas Mathieu, a remis une pièce dans la machine en s’étonnant de l’ « orgueil surprenant » avec laquelle l’éditeur du Québécois affirme que son auteur a eu recours à une « Sensitivity reader », « comme s’il s’agissait tout à la fois d’un gage de qualité littéraire, de modernité (rire) et de vertu ».

19/09/2023, 17:36

ActuaLitté

“Je suis sans cesse rattrapé, happé par la vie.”

Né en 1964 au Havre, Jean-François Jacq vit actuellement à Vierzon, où il poursuit une intense activité théâtrale et littéraire. Auteur de plusieurs biographies de rock-stars, de groupes, l’homme dévoile également un parcours de vie à la fois chaotique et douloureux à travers plusieurs livres autobiographiques, aux titres évocateurs (Heurt-limite, Hémorragie à l’errance, etc.). Propos recueillis par Etienne Ruhaud.

19/09/2023, 11:38

ActuaLitté

L'Homme des Mille Détours, ou l'odyssée intérieure d'Agnès Martin-Lugand

Avec son onzième roman, L'Homme des Mille Détours (Michel Lafon), Agnès Martin-Lugand signe aussi ses dix années de carrière depuis Les gens heureux lisent et boivent du café (Michel Lafon). En empruntant à Homère le premier vers de son Odyssée, elle s’est elle-même engagée dans un long voyage. La confiance se déplie dans les histoires racontées. Focus sur son roman L'Homme des Mille Détours, et plus encore, retour sur son parcours d'écrivaine. 

18/09/2023, 17:37

Autres articles de la rubrique À la loupe

ActuaLitté

Pour une traduction humaine : “Il en va de l'avenir de nos professions”

Quelques jours après la présentation du rapport de la commission IA au Président de la République, qui en salue les recommandations prônant le tout-IA dans de nombreux domaines, le collectif En Chair et en Os, « pour une traduction humaine », s'adresse aujourd'hui à toute l'édition, et appelle le monde du livre et de la culture à se mobiliser pour préserver le geste humain, sans céder au technosolutionnisme.

18/03/2024, 11:42

ActuaLitté

De l'Altaï russe à la Mongolie en passant par l'édition kirghize

#AVeloEntreLesLignes — Zoé David-Rigot et Jaroslav Kocourek ont entrepris un voyage en vélo entre Paris et Oulan-Bator en août 2022, avec l'objectif de visiter le maximum de librairies sur leur route. ActuaLitté documentera cette expédition en publiant le récit intitulé "À vélo, entre les lignes".

17/03/2024, 12:13

ActuaLitté

Expression, publication, lecture : des libertés à défendre

Depuis la Foire du Livre de Londres, cinq organisations internationales représentant les auteurs, éditeurs, libraires et bibliothécaires cosignent une déclaration. Ce texte, reproduit en intégralité ci-dessous, constitue un appel aux gouvernements et aux sociétés dans leur ensemble à veiller sur des libertés fondamentales autour des textes et de leurs auteurs : expression, publication et lecture.

14/03/2024, 11:14

ActuaLitté

Traduire par l'IA, le risque d'“un appauvrissement sensible de la langue”

Face à la montée de l'intelligence artificielle dans le domaine de la traduction, l'Association des Autrices et Auteurs de Suisse (AdS) tire la sonnette d'alarme. Lors de son 15e Symposium suisse, l'association a publié une prise de position vigoureuse, soulignant les limites de l'IA en matière de traduction littéraire et réclamant une régulation claire pour protéger les droits et la valeur du travail humain.

06/03/2024, 12:54

ActuaLitté

Moon Knight, justicier lunaire et passablement tordu

L’identité secrète est le propre du super héros – ça et les collants trop moulants. Apparu dans Werewolf by Night #32 en 1975, Marc Spector fêtera ses 50 ans de lutte contre le crime à New York : il protège les voyageurs, chers au dieu égyptien qui l’a choisi pour avatar. Non sans l’avoir sauvé de la mort. Mais ce personnage, atteint d’un trouble dissociatif, coexiste mentalement avec trois autres personnes. De quoi en faire un justicier atypique, dont les méthodes effraient.

06/03/2024, 12:16

ActuaLitté

Où en est la lecture dans les campagnes françaises de 2024 ?

En février 1967, l'ORTF diffusait un numéro de sa Bibliothèque de poche, dans lequel le journaliste disparu en 2012, Michel Polac, partait à la rencontre de bergers pour discuter de leurs lectures. ActuaLitté reprend le principe à l'occasion du Salon de l'Agriculture, en interrogeant des acteurs du secteur primaire, afin de vérifier : où en est le rapport au livre dans les campagnes de 2024 ?

01/03/2024, 18:53

ActuaLitté

Plutôt BFM que CNews : Isabelle Saporta, bientôt la porte ?

Dans quel monde une salariée dénigrerait publiquement l’une des sociétés de son employeur, sans se faire tirer l’oreille ? Mieux : présenterait comme plus brillante une entreprise concurrente, du même secteur d’activité ? Eh bien… soit les anti-Bolloré reverront leur copie quant aux “méthodes” (censure, liberté de parole brimée, etc.) chez Vivendi… Soit Isabelle Saporta prépare son départ de chez Fayard ?

29/02/2024, 15:42

ActuaLitté

"Les IA génératives menacent aujourd’hui l’activité des auteurs des arts visuels"

L'ADAGP l'affirme : « Les systèmes d’intelligence artificielle (IA) générative, capables de produire instantanément des contenus visuels à la demande des utilisateurs, menacent aujourd’hui l’activité des auteurs des arts visuels. » En réaction à ce constat, la société de perception et de répartition des droits d'auteur a publié une déclaration générale d’opposition. Elle s'explique dans un communiqué, reproduit ici par ActuaLitté.

23/02/2024, 17:08

ActuaLitté

Librimania : le jeu que toute l'édition va s'arracher

#Noshorizonsdesirables – Foin des IUT et autres Masters pros Métiers du livre : voici le futur compagnon et prochain best-seller en librairie — s’il est un jour commercialisé — Librimania plonge les joueurs dans l’univers impitoyable… du monde du livre. Accrochez-vous à un dictionnaire ou une encyclopédie, ça décoiffe !

21/02/2024, 19:22

ActuaLitté

Mort d'Alexeï Navalny : “Il n’a jamais reculé devant le pouvoir”

Le décès d’Alexeï Navalny, survenu ce 16 février au centre pénitentiaire de Kharp à l'âge de 47 ans, provoque un soulèvement — et les regards fusent vers Vladimir Poutine, qui se serait définitivement débarrassé d’un opposant. Le Pen Club français a diffusé un hommage, ici proposé en intégralité.

17/02/2024, 10:49

ActuaLitté

Une nuit dans une yourte kirghize, bercés par la pluie

#AVeloEntreLesLignes — Partis à la conquête de nouveaux horizons, Zoé David-Rigot et Jaroslav Kocourek pédalent à travers une odyssée littéraire. Leur défi ? Explorer le plus grand nombre possible de librairies sur un itinéraire qui les mène à vélo de Paris jusqu'à Oulan-Bator. Ils partagent avec ActuaLitté leurs aventures et découvertes dans ce journal de voyage.

16/02/2024, 15:24

ActuaLitté

L'étude sur le partage de la valeur du SNE, “un éclairage partiel et biaisé”

Dévoilée le 1er février dernier, l'étude sur le partage de la valeur du livre, commandée par le Syndicat national de l'édition, n'a pas vraiment convaincu. La quasi-totalité des organisations d'auteurs ont dénoncé ses résultats, assimilés à une pure et simple tentative de manipulation. L'Association des traducteurs littéraires français (ATLF) ajoute sa voix revendicative, dans un texte reproduit ci-dessous.

15/02/2024, 10:03

ActuaLitté

Une étude sur les revenus qui “ne reflète en rien la réalité” des auteurs

Le Syndicat national de l'édition, organisation patronale du secteur, a présenté le 1er février les données de son étude sur le partage de la valeur du livre entre les maisons d'édition et les auteurs. Une étude dont les méthodes et la présentation des résultats ont été largement décriées par les auteurs et leurs représentants. Le Conseil Permanent des Écrivains (CPE), dans un texte reproduit ci-dessous, signifie ses propres réserves, mais aussi ses attentes vis-à-vis du ministère de la Culture.

14/02/2024, 11:46

ActuaLitté

À vélo entre les montagnes et les yourtes

#AVeloEntreLesLignes — Zoé David-Rigot et Jaroslav Kocourek se sont lancés dans une aventure exceptionnelle, celle de parcourir la distance entre Paris et Oulan-Bator à vélo. Tout au long de leur parcours, ils font escale dans autant de librairies que possible. Leur odyssée est couverte par ActuaLitté, qui partage leurs histoires au fur et à mesure.

14/02/2024, 10:33

ActuaLitté

Livres audio : saga, c'est plus fort que toi

Dans un nouvel article, Nathan Hull, responsable de la stratégie de Beat Technology, s'intéresse aux sagas littéraires et à leur capacité à captiver les lecteurs sur le long terme. Comment expliquer ce succès durable ? Et, surtout, comment le reproduire dans un domaine bien particulier, celui du livre audio numérique ?

13/02/2024, 12:48

ActuaLitté

“Il faut tenir sur le fil, à la frontière, et c’est de là que nait la littérature”

#PrixFrontieres2024 – L'édition 2024 du prix Frontières a été lancée, avec la liste des 10 titres retenus. La lauréate de 2023, la romancière Dima Abdallah avait été été saluée pour son deuxième roman Bleu nuit aux éditions Sabine Wespieser. Présidente d'honneur du jury de cette édition 2024, elle nous délivre un texte, en exclusivité pour ActuaLitté, sur ce terme étrange... frontières...

12/02/2024, 16:35

ActuaLitté

Durant les JO, il est important de rester à Paris... en télétravail

Les usagers occasionnels du métro parisien n’ont pas manqué la campagne de communication orchestrée dans les rames : l’invitation au RTT – Reste chez Toi Travailler. À l’approche des Jeux olympiques, les injonctions contradictoires pleuvent : rester ou ne pas rester sur Paris, prendre ou ne pas prendre les transports, travailler ou ne pas travailler… On ne fait pas d’Hamlet, sans casser des noeuds….

12/02/2024, 14:46

ActuaLitté

“La juste rémunération des auteurs et autrices est cruciale”

La Ligue des auteurs professionnels a pris connaissance de l'étude du Syndicat National de l'Édition (SNE) publiée le 1er février dernier. Dans une tribune adressée à ActuaLitté, l'organisation remet en cause la méthodologie, déjà amplement pointée. Leur texte est ici diffusé dans son intégralité.

06/02/2024, 11:03

ActuaLitté

L'étude irréelle où “les éditeurs sont moins payés que les auteurs”

Au moment même où l’Europe envisage de légiférer sur un statut professionnel pour les auteurs, incluant notamment de meilleures rémunérations et une lutte contre les contrats abusifs, le Syndicat national de l’édition a publié une enquête sur « le partage de la valeur entre auteurs et éditeurs ». Or, la présentation des données a révélé un biais tel qu’il laisse entendre que les éditeurs sont moins bien payés que les auteurs. La Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse réagit dans les colonnes de ActuaLitté.

04/02/2024, 10:15

ActuaLitté

L'industrie du livre redoute le projet européen sur les délais de paiement

En Belgique, l'interprofession s'est regroupée pour interpeller les députés européens, sur la question des retards de paiements. Le projet qu’examinent en effet le Parlement et le Conseil ramènerait à 30 jours le délai maximum. Une modification que l’industrie du livre ne supportera pas sans de lourdes conséquences.

31/01/2024, 10:19

ActuaLitté

“Nutri-score du livre” et autres projets d’avenir pour une édition écologique

D’après Erri de Luca, l’impossible caractérise « ce qui n’a pas encore été fait » (trad. Danièle Valin). La chaîne du livre — mais par cette dénomination, ne réduit-on pas ses acteurs à des maillons ignorants les uns des autres ? — était conviée à une journée de réflexion, ce 29 janvier. Dans les locaux du groupe Bayard, on se réunissait pour « décarboner le livre et l’édition ». 

29/01/2024, 20:08

ActuaLitté

Au-delà de la polémique Tesson, “faire vivre le Printemps des poètes”

« Au-delà des polémiques de toutes sortes, il nous appartient de faire vivre cette édition du Printemps des Poètes coûte que coûte, et de penser d'abord au public », déclarent les cofondateurs des éditions Doucey. Cette réaction intervient peu après l'annonce de la démission de Sophie Nauleau, directrice artistique du Printemps des Poètes. 

27/01/2024, 12:21

ActuaLitté

Vers le Kirghizistan, à la recherche de la fraicheur perdue

#AVeloEntreLesLignes — C'est l'aventure de Zoé David-Rigot et Jaroslav Kocourek, deux cyclistes qui se sont donné pour challenge de rejoindre Oulan-Bator depuis Paris, à la force de leurs cuisses. En chemin, ils visitent autant de librairies qu'ils peuvent. ActuaLitté suit ce périple en publiant leurs récits.

26/01/2024, 14:40

ActuaLitté

IA : les industries culturelles veulent rencontrer Attal “sans délai”

Quelques jours après une missive adressée à Rachida Dati pour l'exhorter à garantir « l'avenir du droit d'auteur » face au développement de l'intelligence artificielle, les industries culturelles maintiennent la pression. Elles communiquent cette fois avec Gabriel Attal, directement, pour faire part de leurs inquiétudes et solliciter « un échange sans délai ». Nous reproduisons ci-dessous le courrier envoyé au Premier ministre, ce 25 janvier 2024.

25/01/2024, 15:38

ActuaLitté

“Il faut être un idiot majuscule pour écrire de la poésie”

La protestation virera bientôt au Tessongate, tant opposants et défenseurs de Sylvain Tesson en parrain du Printemps des poètes s’écharpent. Poliment. Avec le récent soutien de la ministre de la Culture, Rachida Dati, le débat se colore définitivement de politique. Le romancier et poète Patrick Varetz suggère ce qui serait une alternative à la discorde ambiante.

22/01/2024, 13:35

ActuaLitté

“Icône réactionnaire” : parrain du Printemps des poètes, Sylvain Tesson dérange

Le printemps des poètes, manifestation qui se déroule chaque année à Paris – du 9 au 25 mars 2024 –, a choisi Sylvain Tesson comme parrain de son édition 2024. Un coup pour l’événement poétique, puisqu’il s’agit par ailleurs de la 25e édition. Le choix, que la directrice artistique depuis 2017, Sophie Nauleau, a amplement salué… mais que nombre de poètes et artistes contestent vivement.

17/01/2024, 18:52

ActuaLitté

Pas de visa, pas de chocolat

#AVeloEntreLesLignes — Zoé David-Rigot et Jaroslav Kocourek se sont lancés dans une aventure folle : rallier Paris et Oulan-Bator à vélo, visitant au passage des librairies dans chaque pays, périple qu'ils racontent pour ActuaLitté. Cela faisait quelques semaines que les deux cyclistes pédalaient en silence, nous les retrouvons aujourd'hui à Samarcande, au bout de l'Ouzbékistan.

17/01/2024, 17:02

ActuaLitté

Québec : l’industrie du livre se prononce sur l’intelligence artificielle et le droit d’auteur  

Dans le cadre de la consultation publique en cours sur l'intelligence artificielle générative et le droit d'auteur, les associations du milieu du livre rappellent au gouvernement canadien l’importance cruciale de favoriser un développement responsable de l’intelligence artificielle et de promouvoir le respect du droit d’auteur.

15/01/2024, 16:22

ActuaLitté

Pendant la crise, “c’est avant tout la création qui trinque”

Consacrée à la littérature contemporaine, la maison d'édition Onlit, « reposant exclusivement sur une petite équipe d’indépendants », nous informe de la fin de ses activités. Pierre de Mûelenaere, à la tête de la structure, en explique les raisons, et en profite pour remercier tous ceux qui ont participé au projet, ou l'ont soutenu.

15/01/2024, 11:35

ActuaLitté

Livre audio : détourner la loi des séries, à son avantage

Secteur des plus dynamiques depuis plusieurs années, le livre audio numérique est porteur de mille promesses pour les éditeurs. Mais serait-il déjà calcifié dans des habitudes tirées de l'âge de la lecture imprimée ? Nathan Hull, responsable de la stratégie de Beat Technology, revient sur l'intérêt, pour l'éditeur et l'auditeur, de faire un peu de découpage...

10/01/2024, 09:06

ActuaLitté

Domaine public : Disney a fini par se faire “Mickey”

Dans les studios Disney, la poule aux œufs d’or serait plutôt un rongeur, qui après un siècle de bons et loyaux services a bien mérité une retraite non commerciale. Car ce 1er janvier 2024, Mickey Mouse entrera dans le domaine public. Autrement dit, la plus grande entreprise de divertissement de la planète perd l’exclusivité de sa manne financière. Émouvants adieux…

30/12/2023, 12:35

ActuaLitté

AI Act : les industries culturelles sollicitent Elisabeth Borne

L'Union européenne tente d'encadrer le secteur des intelligences articielles, avec un texte inédit, travaillé depuis plusieurs mois, l'IA Act. La France fait partie des pays où une opposition à une régulation trop stricte s'exprime, ce qui n'est pas pour satisfaire les représentants des industries culturelles, attentifs au respect du droit d'auteur. Dans un courrier à la Première ministre reproduit ci-dessous, ils font part de leurs inquiétudes.

22/12/2023, 16:33

ActuaLitté

Face à la loi immigration, les bibliothèques et “l’accueil inconditionnel”

L'adoption de la loi immigration marque un tournant dans le second quinquennat d'Emmanuel Macron, avec un texte qui penche très à droite et remet en question quelques acquis en matière d'accueil et de traitement des étrangers. L'Association des bibliothécaires de France (ABF) répond à cette actualité dans une tribune tournée vers l'engagement, le partage et la solidarité à l'égard des nouveaux arrivants sur le territoire français.

22/12/2023, 12:32

ActuaLitté

Vers une modernisation des outils de gestion pour les éditeurs de livres

Les industries culturelles ont toujours été au premier plan des innovations de rupture — IA Générative, streaming audio, NFT — se positionnant même au centre des débats sur l’intelligence artificielle. Pour autant, leur gestion des flux de données s’appuie encore sur des infrastructures des années 2000. Cela a tendance à freiner leur propre évolution au sein des changements sociétaux et technologiques. Une tribune de Crealo.

21/12/2023, 10:36

ActuaLitté

Centenaire de la République de Turquie (1/2) : La librairie d'Efy 

Le 23 octobre dernier, les turcs célébraient le centenaire de la République turque, fondée par Mustafa Kemal Atatürk sur les ruines de l'Empire ottoman. À cette occasion, ActuaLitté propose un diptyque à Istanbul, où l'Orient rencontre l'Occident. Ville monde, trois fois née, au sept collines, vibrante d'histoires, de cultures, et de saveurs, étendue majestueusement sur les rives du Bosphore.

15/12/2023, 19:46

ActuaLitté

Thierry Fraysse (Éditions Callidor) : passés recomposés

Pour quiconque les croise en librairie, les ouvrages siglés Callidor sont de ceux que l'on n'oublie pas. Couvertures illustrées, titres calligraphiés, dessins cryptiques et intrigants cisèlent un écrin de choix pour des textes exhumés avec la patience d'un chercheur d'or par Thierry Fraysse, qui dirige la maison. Avec de la suite dans les idées, et une obsession assumée.

15/12/2023, 16:07