Massimo est un enfant comme tant d’autres. D’ailleurs, à l’école, il est malmené et brutalisé par un certain Vito. Et rapidement, se retrouve pris comme bouc émissaire. Lorenza Ghinelli passe de la littérature adulte à la jeunesse avec Heureusement que le chien, lui, est un type bien. Un plaisir.
Mais revenons à nos moutons : surnommé Minimo dans son collège, Massimo, jeune adolescent, n’est pas particulièrement heureux. Ni épanoui. Et la faute revient presque entièrement à Vito, qui lui a dégoté cet horrible surnom – à une époque de la vie où la différence, même infime, est toujours mal vécue.
Passer sa vie à redouter les mauvaises manières du despote qui vous tyrannise, cela n’a rien pour rendre le quotidien plus léger. Et l’on se plie plus facilement à la volonté de cet agresseur, pour éviter d’en être la victime trop récurrente.
Pourtant, Massimo et ses amis décident de riposter, et d’affronter leur ennemi... pour finalement découvrir un terrible secret. Le père de Vito est lui-même violent, mauvais, et très porté sur la bouteille. Une information qui servirait au mieux leurs intérêts, s’ils se décident à y recourir pour se venger du despote.
Autour de cette première intrigue, on retrouve les difficultés d’autres personnages : celles de Vito, évidemment, ou encore de la petite Celeste, qui voudrait être un peu plus libre. Elle s’habille en jeune fille pour faire plaisir à ses parents, mais ne trouve pas cela très conforme à sa personnalité. Ou Stefania, qui aimerait être plus mince, encore un peu plus... Et Margo, elle aussi un peu dérangée – et qui, parlant de sa famille, donne également le titre au livre. C’est dire...
Adultes, certes, mais surtout enfants, se retrouvent dans des spirales quotidiennes, où il faut affronter ses peurs et les difficultés de l’existence.
Passant en revue des thèmes contemporains – l’altérité, la violence, l’intimidation, les problèmes d’alcool et la crise au sein une famille – ce roman choral virevolte malgré tout avec un style vif et ironique très plaisant. Le tout articulé autour d’une approche simple, lisible et parfaitement audible pour de jeunes lecteurs.
Sans stéréotype ni facilité, Lorenza Ghinelli manipule l’ironie, voire le sarcasme, pour évoquer des sujets importants, quand on a cet âge, et qu’on les découvre. De ces quotidiens somme toute assez probables, banals, elle fait une grande fresque, toute de diversité et de bienveillance.
Avec La Colpa, roman pour adulte, Lorenza Ghinelli avait remporté le prix Strega, l’équivalent du Goncourt en Italie, en 2012.
Lorenza Ghinelli, trad. Anaïs Bouteille-Bkobza – Heureusement que le chien, lui, est un type bien – Thierry Magnier – 9791035201722 - 14,90 €
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Pour approfondir
Editeur : Thierry Magnier
Genre :
Total pages : 232
Traducteur : anais bouteille-bokobza
ISBN : 9791035201722
Heureusement que le chien, lui, est un type bien
de Lorenza Ghinelli