
Tout d’abord, une impression diffuse, mais surtout confuse se dégage. Des personnages viennent de partout, ils nous submergent, ils nous enivrent, ils nous plongent dans un autre monde. D’emblée, Burroughs nous noie du feu de son histoire. Tout semble mélanger, qui est réel, qui ne l’est pas. Est-ce un rêve ? Sommes-nous dans un film ou dans un film à l’intérieur du film ? On s’y perd, et on ne sait pas vraiment si on aime ça… Les interactions entre les protagonistes sont obscures et semblent absurdes. Globalement, on peut parler de gros bordel organisé. Immanquablement, il y a une atmosphère que David Lynch n’aurait pas repoussée bien au contraire.
Rapidement, on se doute que quelqu’un va mourir, c’est normal après tout me direz-vous, c’est dans le titre. Bien sûr, mais c’est Burrough, et à vrai dire, on ne sait jamais à quoi trop s’attendre. Il s’agit donc des derniers moments de Dutch Schultz, personnage incontournable de la ville ténébreuse décrite ici, mais aussi l’un des plus redoutés… Sa vie ou plutôt des épisodes reviennent en flash-back sans dessus ni dessous, sans vraiment que l’on y trouve un sens. Normal quand on meurt.

On ressent la violence, la beauté, l’inconscience, le mal de vivre, mais jusqu’où, jusqu’à quelle fin et quand ? Tout cela laisse mal à l’aise. C’est la vie d’un malfrat ordinaire en définitive… on voit, on vit son existence, on se sent même poursuivi dans les méandres de son esprit… puis, soudain… on subit la rupture vers un autre report de sa vie, puis une autre, après l’autre… c’est absurde, mais c’est poétique. L’histoire d’un bandit qui apprend à mourir, se souvient de ce qu’il a fait et apprend à vivre avec pour quelque temps…
Retrouvez Les derniers mots de Dutch Schultz, sur Place des libraires
Commentaires
Pas de commentaires
Poster un commentaire