Les DRM sont morts. Ce n'est qu'une question de temps, mais la chose est inéluctable. Déjà en France, les éditeurs migrent : le Diable Vauvert est le dernier en date, mais Bragelonne l'avait précédé, et bien avant eux, Publie.net propose des ebooks dépourvus de DRM.
Le 10/01/2011 à 17:27 par Clément Solym
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10/01/2011 à 17:27
Le tout, au grand dam d'Adobe, qui empoche de belles sommes, d'un côté en vendant des outils pour créer des DRM dans les fichiers, de l'autre en vendant aux fabricants de lecteurs ebook ou développeurs d'applications, afin qu'ils puissent lire des ePub DRMisés. Dans tous les cas, ce n'est plus qu'une question de temps. Allez, parions : fin 2011, le mouvement sera massif vers des fichiers vendus sans verrous.
Le piratage, aucune donnée
Pour Brian O'Leary, interrogé par Radar O'Reilly, l'incidence du piratage de livres sur l'édition est encore absolument impalpable. « Aucune des perspectives n’est fondée sur des données solides », que ce soit pour dire que le piratage tuera l'édition ou lui cause déjà du tort.
Le fondateur de Magellan Media revient sur une étude menée avec O'Reilly, voilà deux ans. Celle-ci démontrait que les ventes de livres piratés avaient augmenté. C'était une époque ancienne et lointaine : le marché de l'ebook était quasiment inexistant. Mais cette étude ciblait les ouvrages de O'Reilly, particulièrement spécialisés, et ne valait donc pas pour l'édition dans son intégralité.
Les gardiens du temple
Ce qui est certain, c'est que des sociétés comme Attributor, à laquelle Hachette US a fait appel pour surveiller ses fichiers, ne convainquent pas Brian. Non seulement les méthodes sont étranges, mais surtout, impossible, comme Attributor le certifie, qu'une oeuvre piratée représente une vente systématiquement perdue. « Certaines le sont, mais il ya a au moins un probabilité que les titres piratés aient favorisé les ventes, ou représentent un téléchargement qui n'aurait jamais abouti à une vente de toute façon. »
L'autre point, c'est que si l'ebook est téléchargé depuis la Roumanie et publié par un éditeur de New York, c'est peut-être le signe qu'il faut négocier rapidement les droits... Et ceux qui apposent des DRM sur leurs fichiers se collent le doigt, l'avant-bras et le bras dans l'oeil : non seulement le DRM se retire en quelques instants, mais surtout, leur présence ne diminue absolument pas, ni le risque de piratage, ni le piratage lui-même.
Alors, de là à considérer le piratage comme une menace... Oui et non, estime Brian. Et de répéter que l'industrie de l'édition devrait plutôt travailler à des modèles économiques nouveaux, plutôt que de perdre son temps à de tels coups d'épée dans l'eau. En payant des sociétés comme Attributor, l'argent est plus gaspillé qu'investi. Les choses intéressantes se trouvent d'abord dans l'investissement que l'on peut mettre à proposer de nouvelles oeuvres...
Amen !
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