Mysticlolly est institutrice, et dessinatrice – elle-même se présente volontiers comme « gribouilleuse amatrice ». Depuis son blog, elle propose des dessins. Elle n’avait que des relations courtoises avec l’enseigne Carrefour, jusqu’à ce qu’elle découvre l’un de ses dessins repris pour animer des têtes de gondoles. Gloups ?

photo reçue par l'auteure attestant d'une utilisation abusive
C’est manifestement depuis un magasin de Brive qu’est partie cette contrefaçon. Une PLV (Publicité sur Lieu de Vente) se servant d’un ancien dessin de Mysticlolly était largement affichée et visible – de respectables dimensions de 100x40 cm. Le dessin de cette jeune fille qui lit allongée porte, qui plus est, la signature même de l’auteure @Mysticlolly, qui garantit ne pas avoir été contactée par l’enseigne.
Faisant avec les moyens du bord dans un premier temps, elle lance un appel sur les réseaux sociaux, pour tenter d’attirer l’attention de Carrefour France.
Oyé oyé Twitter... Besoin d'aide pour faire entendre mes droits auprès de @CarrefourFrance dont un des magasins (peut être +) s'est donné le droit d'utiliser un de mes dessins en tête de gondole de leur rayon librairie, sans autorisation ni rémunération ! https://t.co/YOhykpKnOn
— Mysticlolly (@Mysticlolly) July 21, 2018
Ses dessins sont pourtant disponibles en licence Creative Commons, mais sous des conditions qui interdisent l’exploitation commerciale – CC BY NC SA. Elle offre également à ses confrères et consœurs de pouvoir se servir de ses œuvres, avec un lien et une mention de la source. « Toute autre utilisation de mes illustrations est strictement interdite sans mon autorisation », indique-t-elle clairement.
Mais voilà, la campagne prend feu : du 21 juillet, date à laquelle le message est posté sur Twitter, le message est partagé plus de 2200 fois, et le ton monte. En l’absence de réponse de la part du groupe, les partages et mouvements de solidarité se multiplient. Elle-même se fend d’un billet sur son blog.
« Parce que oui, je fais le choix de partager mes dessins gratuitement avec mes collègues, mais non, je ne fais pas dans l’altruisme avec un grand groupe commercial qui brasse des millions ! La moindre des choses est de respecter le droit d’auteur ! Mon dessin leur plaît ? C’est vrai qu’il va bien en tête de gondole, mais ils me doivent une juste rémunération ! »
En 2017, Carrefour a réalisé 2,006 milliards € de chiffre d’affaires de fait – avec un ralentissement de son économie – pour plus de 530 millions € de bénéfices.
Il n’aura fallu que quelques heures à ce rythme pour que le magasin fautif finisse par la contacter, pour reconnaître « une boulette », et lui confirmer que « le dessin a été retiré de la gondole ». Mais la dessinatrice ne « compte cependant pas [se] contenter du retrait ». Et ce 23 juillet, on lui a même promis des réponses.