Petit scandale dans la ville de Castres, que nous évoquions vendredi dans nos colonnes : la mairie semble avoir décidé de favoriser les espaces culturels Leclerc, au détriment des librairies indépendantes, en imposant aux instituteurs l'achat de leurs manuels scolaires dans ces boutiques.
Le 20/06/2010 à 12:07 par Clément Solym
Publié le :
20/06/2010 à 12:07
Selon une note de service - dont la mairie n'a pas souhaité pour le moment nous confirmer la teneur - Leclerc proposant une remise de 23 % contre 20 % chez les libraires indépendants, le gain substantiel pèserait alors dans la balance.
Prenons la chsoe concrètement. Dans le cadre d'un marché public, si Leclerc avait fait une proposition financièrement plus intéressante, personne n'y aurait trouvé à redire. Or, ici, aucun marché public. On pourrait ainsi presque évoquer un délit de favoritisme. (en savoir plus)
Or, le problème ne serait par ailleurs pas du tout juridique, mais bien plutôt politique, nous explique-t-on. Et à ce titre, les librairies de la ville étudieraient avec le SLF la réponse la plus adéquate à formuler.
Ne pas rester impassible
Anne Valette-Domejean, de la librairie castroise Coulier, apporte également son regard sur la situation. C'est tout d'abord, « une très grande surprise, du fait que les enseignants soient obligés de se rendre chez Leclerc », qui l'a frappée. En effet, dans le cadre des ventes de manuels scolaires, « nous avons fait une proposition,cette proposition a été faite en suivant la remise faite sur une ville comme castres au niveau national, nous avons même rencontré, madame Galissard adjointe déléguée pour le maire ».
Les responsables scolaires de son établissement s'étant par ailleurs investies dans cette situation, Mme Valette-Domejean considérait que l'offre faite serait conforme aux souhaits de la mairie - « que les enseignants pourraient choisir la librairie de leurs choix au coeur de notre ville ».
La réaction ne sera donc pas surprenante, dans de telles conditions : il faut s'aligner sur les tarifs de Leclerc, mais attendu que leur offre relevait de la proposition commerciale, et non du marché public, plusieurs questions restent en suspens. « Nous pensions sincèrement avoir toujours fait le nécessaire afin de donner un service de qualité aux enseignants, de la ville de Castres, cette décision est dure pour nous, car c'est désavouer notre travail de librairie indépendante scolaire et générale depuis plus de 50 ans sur la ville et ses environs, mais aussi désavouer nos collaborateurs nos outils de travail et nos catalogues... »
Sans désirer de polémique autour de ces questions, la libraire ajoute qu'en 50 ans d'activité, jamais elle n'avait vécu cela. « La tournure des événements ne nous ressemble pas. » Cependant, « avec la crise, la concurrence, notre devoir est de ne pas rester impassible devant de telles décisions, afin de sauvegarder notre librairie indépendante avec le label “LIR” depuis 2009, et son équipe volontaire, dynamique au service du client ».
Rendez-vous prochainement...
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