ÉTUDE – On ne juge pas un livre à sa couverture, affirme le dicton. Mais alors à quoi ? Son bandeau ? Le résumé qui en est fait sur la quatrième de couverture ? Comment attirer l’attention des lecteurs, pour s’assurer de susciter l’envie de la lecture ? Éléments de réponse...
Une étude présentée par le réseau Babelio a permis de mettre en exergue quelques habitudes des lecteurs. Un public majoritairement féminin cependant, puisque 81 % des 6284 répondants sont des femmes. Et à 46 %, les personnes sollicitées ont entre 25 et 44 ans (25 % et 21 %).
Lisant entre 3 et 4 livres par mois (41 %), ce lectorat se déclare particulièrement attaché à la librairie à 47,8 % – et donc assez logiquement aux livres papier, à 65,7 %.
Bien, bien : mais comment ses lecteurs se lancent-ils dans l’achat de leur prochaine lecture ? La moitié d’entre eux réagit par impulsion – mais plus on avance dans l’âge, moins c’est le cas. À l’exception des 45-54 ans qui aiment manifestement se faire surprendre.
En revanche, quand ils achètent sur internet, il s’agit plus souvent de choix très identifiés. 69,4 % des répondants assurent qu’en achetant en ligne, ils savent déjà ce qu’ils souhaitent.
En revanche, la quatrième de couverture semble particulièrement intéresser – 94 % la consultent –, mais surtout, 87 % vont regarder intégralement.
C’et principalement pour ne pas en apprendre trop sur le livre que les lecteurs se montrent réticents. Ils considèrent également qu’en quelques lignes, ils savent déjà s’ils sont intéressés. Chose intéressante, les lecteurs se méfient de ce qui est écrit : « On sait que l’éditeur cherche à vendre son livre... », indiquent les répondants. Ou encore : « Trop souvent écrite par des professionnels du marketing qui exaltent les thèmes abordés plutôt que de permettre au lecteur de saisir l’essence du texte. »
Amusant, quand on connaît la réalité de l’écriture des 4es...
Chose paradoxale, le résumé du livre importe particulièrement : 95 % des répondants en sont convaincus. L’extrait du livre compte pour 48 % des lecteurs alors que la photo de l’auteur selon 59,20 % des interrogés, ne sert à rien...
La quatrième de couverture déçoit cependant 76 % des lecteurs, principalement parce que les promesses qu’elle avance sont excessives. « Comme quand on veut acheter un ballotin de chocolats et que l’on se retrouve avec un paquet de pâtes de fruits », expliquent les lecteurs.
De là, on comprend que l’intérêt des jeunes lecteurs se porte assez logiquement vers les auteurs en soi : pour 71 % des répondants de 12-17 ans, c’est celui ou celle qui écrit qui est le/la plus à même de parler de son livre.
Habitude de consommation oblige, ces lecteurs préfèrent que les bonus d’un livre leur soient communiqués en fin d’ouvrage – sur la quatrième, ils ne sont que peu satisfaits.
Et les bandeaux alors ? Radical : pour 51 %, cela attire l’attention, mais, pour 34 %, c’est racoleur. L’important c’est qu’ils puissent être retirés estiment 85 % des lecteurs. De toute manière, c’est avant tout pour les prix littéraires, affirment-ils – et finalement, c’est l’unique information qu’ils en attendent.
Car c’est bien toute l’esthétique du livre qui importe, assurent les lecteurs : la moitié d’entre eux attend de certaines maisons ou collections un type de couverture spécifique. Mais c’est avant tout le titre et le nom de l’auteur qui poussent les lecteurs à revenir vers l’ouvrage.
La charte graphique de certaines maisons est particulièrement importante – et voilà qui fera certainement mal aux éditions Gallmeister. Leur ligne précédente était spécifiquement identifiée : le changement sera possiblement dommageable.
L'ensemble de l'étude est à consulter ci-dessous.