Né au Canada en 1927, l'éditeur et écrivain John Calder est mort le 13 août dernier à l'âge de 91 ans : fondateur de sa maison d'édition Calder Publishing en 1949, proche de Samuel Beckett, Calder était une figure incontournable de l'édition britannique. Son engagement aux côtés de nombreux auteurs lui aura valu quelques procès, mais Calder n'aura jamais cessé de combattre la censure.
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Les éditeurs britanniques viennent de perdre un modèle, ou du moins un maitre à penser, de l'avis de toute une profession que rapporte l'Associated Press. L'éditeur John Calder est mort ce lundi 13 août, a révélé Alessandro Gallenzi, de la maison Alma Books, qui a repris les ouvrages de Calder Publishing il y a quelques années.
Fondée en 1949 par un jeune éditeur âgé de 22 ans, Calder Publishing se consacre d'abord à la publication de textes classiques d'auteurs européens, d'Anton Tchekhov à Émile Zola. Calder fait ensuite la connaissance de Samuel Beckett, ce qui scelle les débuts de leur collaboration professionnelle et de leur amitié : Calder publiera les romans et essais du dramaturge, ainsi que plusieurs livres consacrés à son œuvre, signés de sa propre main.
Creusant cette veine européenne, Calder fera bientôt paraître les premières traductions d'auteurs français du Nouveau roman, comme Alain Robbe-Grillet, Nathalie Sarraute, Claude Simon et Marguerite Duras.
De même, c'est chez Calder que des auteurs américains voient leurs livres atteindre pour la première fois l'Europe, William S. Burroughs en tête. Calder publiera également le sulfureux Tropique du Cancer d'Henry Miller, avec l'aide de sa collaboratrice Marion Boyars, qui travaillera avec lui jusqu'aux années 1970.
John Calder fera face à la censure après la publication, en 1966, de Last Exit to Brooklyn, le roman d'Hubert Selby Jr. : accusé d'obscénité, l'éditeur défendra son cas au tribunal. Condamné, il fera appel, et le remportera en 1968, un verdict qui fera considérablement progresser la liberté d'expression et de publication au Royaume-Uni.
Calder Publishing avait sa propre librairie, The Calder Bookshop & Theatre, qui abritait des lectures, débats et autres performances théâtrales. Partagé entre Paris et Londres, John Calder avait pris sa retraite il y a quelques années, après la vente de sa maison d'édition à Alma Books.
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