Le ministère de la Culture a récemment publié, comme chaque année, l'édition 2020 de son Observatoire de l'égalité entre femmes et hommes dans la culture et la communication. Si des progrès s'observent dans les administrations et entreprises publiques, la répartition des postes à haute responsabilité et des plus hauts salaires reste défavorable aux femmes dans le secteur du livre, y compris les autrices.
Parue le 6 mars dernier, la dernière édition de l'Observatoire de l'égalité entre femmes et hommes dans la culture ne relève malheureusement pas de changements d'envergure quant à la situation des femmes dans le monde de la culture, et les inégalités qui persistent encore et toujours.
« Grandes bénéficiaires de la massification scolaire opérée depuis les années 1960-1970, les femmes sont désormais plus nombreuses que les hommes dans les formations de l’enseignement supérieur artistique et culturel, et leur part au sein des professionnels de la culture a progressé depuis 30 ans, bien qu’elle demeure minoritaire (46 %) » relève le rapport du département des études, de la prospective et des statistiques du ministère de la Culture.
Premières observations de l'étude, dans un domaine qu'il est plus facile à évaluer pour le ministère de la Culture : une loi d'août 2019 contraint l'État et les établissements publics administratifs à mener plusieurs actions pour réduire les inégalités entre les femmes et les hommes.
Aussi, de la direction du ministère de la Culture à celle de différents établissements publics, en passant par les conseils d'administration et les commissions, la part des femmes tend à approcher les 40 % dans la plupart des cas. Notons par exemple la situation au Centre national du livre (CNL), où la parité presque parfaite, déjà une réalité depuis plusieurs années, se maintient, avec des variations selon les commissions, évidemment.
Du côté des aides versées, le bilan est plus contrasté, ce qui s'explique en partie par la sélection sur dossier et selon les projets, dans laquelle, normalement, le genre n'entre pas en jeu. Toutefois, d'importants écarts s'observent aussi dans les aides allouées, selon les types d'aide, qui peut atteindre 110 % pour l'assistance culturelle.
Les écarts entre le salaire horaire moyen des femmes et des hommes dans les établissements publics du ministère de la Culture atteignaient 8 % sur l'ensemble des salariés, en défaveur des femmes, avec une tendance à s'intensifier avec l'âge. L'écart est ainsi de 8 % pour les salariés de 50 ans ou plus, contre 2 % en début de carrière, entre 18 et 29 ans.
Lorsque le rapport quitte l'encadrement récent de l'administration et des établissements publics, la situation se dégrade nettement : un examen de la direction des 100 plus grandes entreprises culturelles en France montre que celle-ci, dans le secteur du livre, n'est assurée par des femmes que pour 21 % des postes (3 femmes pour 11 hommes).
37 % des auteurs littéraires sont des femmes, selon les critères utilisés pour les identifier, qui représentent 66 % des actifs travaillant dans le secteur du livre.
Dans toutes les catégories d'artistes auteur·e·s affilié·e·s à l’Agessa et à la Maison des artistes prises en compte par le rapport, des écarts médians de revenus entre les femmes et les hommes s'observent, en défaveur des femmes et à hauteur de 14 % pour les écrivaines et les auteures d'œuvres dramatiques.
Depuis août 2018, le ministère de la Culture a mis en place une cellule d’écoute, AlloSexism, pour signaler des situations de violence ou de harcèlement sexuel : 10 femmes et 1 homme ont effectué des saisines, tandis que 3 hommes et 3 femmes ont signalé des faits via AlloDiscrim, qui gère les situations de discrimination liée au sexe.
L'observatoire complet est disponible ci-dessous.
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