Depuis le 1er janvier 2018, les employeurs de la République tchèque peuvent faire un beau cadeau à leurs salariés : une loi désormais en application leur permet en effet de proposer des chèques livre, nets d'impôts et de cotisation sociale, à leurs employés. Des bons d'achat, sur le modèle des titres restaurant, qui devraient donner un coup de pouce à l'édition locale.

L'Union des éditeurs et des libraires tchèques, la Svaz českých knihkupců a nakladatelů (SČKN), se félicite des mois de travail passés à mettre au point la récente législation. Une nouvelle disposition fiscale, en vigueur depuis le 1er janvier 2018, permet aux employeurs de fournir à leurs salariés des bons d'achat pour des livres, sur un modèle qui s'approche des titres restaurant en France.
« À la suite de cette modification de la loi, nous espérons un changement sur le long-terme, avec un effet positif sur le marché du livre. Nous attendons une hausse de 2 à 3 % des ventes annuelles », assure Martin Vopěnka, président de l'union des éditeurs et libraires. Ces chèques livre permettent aussi à l'État, indirectement, de subventionner le secteur en leur appliquant des conditions fiscales avantageuses.
L'objectif est bien sûr d'inciter à l'achat de livres, particulièrement pour les travailleurs aux salaires les plus faibles. « Cette disposition pourrait soutenir le développement du jeune lectorat, qui est vraiment en souffrance », insiste Vopěnka, qui assure que les chèques pourraient encourager l'achat d'ouvrages destinés aux plus jeunes, par exemple, par leurs parents.
Le gouvernement tchèque a accepté la proposition de l'Union, mais refuse toujours de diminuer la taxe sur la valeur ajoutée appliquée au livre, actuellement fixée à 10 %. En 2016, le prix moyen du livre a considérablement diminué en République tchèque, pour atteindre 261 couronnes, soit 10 € environ, perdant au passage 4,7 % de sa valeur.
Parallèlement, les ventes de livres ont augmenté, pour atteindre un montant de 7,8 milliards de couronnes, une hausse de 4 % (soit 305 millions €).
La mesure fiscale s'inspire d'une loi similaire qui, en Slovaquie, a fait passer ces chèques livre à la troisième position des avantages les plus réclamés en entreprise, derrière les congés et les médicaments. Les éditeurs et libraires tchèques espèrent bien entendu un succès similaire...
via Publishing Perspectives