Alors qu'Encyclopaedia Britannica vient d'annoncer qu'elle arrêtait son édition papier pour n'être présente qu'exclusivement sur le Net, Goodreader a interrogé Mark Gross, le directeur de Data Conversion Laboratory, sur ce que ce type de développement signifie pour le monde universitaire et la perception de la valeur d'un livre imprimé aujourd'hui.
Le 16/03/2012 à 13:26 par Clément Solym
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16/03/2012 à 13:26
Selon lui, Encyclopaedia Britannica suit la tendance de nombreux ouvrages de référence, qui, au cours des dernières années, sont passés au tout numérique dans leur grande majorité.
« Data Conversion Laboratory a converti une demi-douzaine d'encyclopédies spécialisées au cours de l'année dernière seulement » explique-t-il. « Pour les encyclopédies générales et les ouvrages de référence, consultés majoritairement par des étudiants, ils ne sont plus lus que sur le net. En ce qui concerne les ouvrages de référence spécialisés, les avantages du Net sont sans précédent : ils peuvent être mis à jour régulièrement, et le coût de l'impression à court tirage est éliminé. C'est une aubaine pour les éditeurs. Ça signifie qu'ils peuvent présenter un large éventail de contenus pour atteindre des marchés qui étaient jusque-là inaccessibles, et se permettre de publier des contenus moins populaires pour lesquels ils ne trouvaient pas assez de clients auparavant ».
Il estime par ailleurs que le passage au numérique de ces encyclopédies et ouvrages de références aura des conséquences plus importantes sur la hiérarchisation des contenus que sur le média de lecture lui-même, pour les institutions universitaires et les bibliothèques concernées.
Mark Gross affirme que les contenus changeront moins vite que les évolutions des outils de lecture technologique dans ce domaine. Si ce type d'ouvrages demande des mises à jour régulières, il y aura toujours une demande concernant des documents plus anciens, tels des mémoires ou texte de guerre : « Ce qui est clair pour moi est qu'il ne s'agit pas que d'une création automatique de contenu. À vrai dire, plus l'information arrive à flots, plus le rôle de l'éditeur à trier et identifier ce qui est important de ce qui l'est moins deviendra important. »
Et selon lui, la décision de Britannica n'est qu'un exemple d'une nouvelle organisation qui se met en place pour briser des traditions centenaires et se lancer dans le marché des nouvelles technologies.
Il juge inévitable que le monde universitaire passera au tout numérique très bientôt : les marques pages sur ebooks seront plus sophistiqués, les textes, lisibles en plusieurs langues, disposeront de fonctionnalités audio et vidéo, lieront interactivement les étudiants, les auteurs, les professeurs, ou encore les sites Internet.
« D'ici deux à trois ans, tous les outils de références seront électroniques (…) On dit que les personnes âgées ne s'adapteront pas, ou que les professeurs ne voudront pas changer leurs méthodes. Mais ce n'est pas vrai. La fin de l'édition chez Britannica n'est qu'un exemple d'une nouvelle organisation qui se met en place pour briser des traditions centenaires et se lancer dans le marché des nouvelles technologies ».
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