Toute la rue de Valois s’est retrouvée émue, lors de la passation entre Audrey Azoulay et Françoise Nyssen. La première transmettait tout un ministère « à nul autre pareil, qui nous dépasse ». Et dans les salons, entre les applaudissements et le sourire touchant de la future ministre, le changement de mains s’est déroulé presque entre amis.
Le 17/05/2017 à 18:55 par Nicolas Gary
Publié le :
17/05/2017 à 18:55
Françoise Nyssen - ActuaLitté, CC BY SA 2.0
Ministère qui les réunirait tous, « c’est ce qui fait sa force et sa différence », estime Audrey Azoulay. Avec une enveloppe qui est désormais passée à 1 % du budget de l’État, c’est un lieu porteur d’espoir que l’ex-ministre entendait transmettre. Et d’espérer que « les membres de mon cabinet ont eu autant de bonheur que moi d’aller à la rencontre des artistes ».
François Nyssen ne dissimulait ni le plaisir de la responsabilité à venir ni la joie que le poste lui inspire. Un sourire presque timide lui restait durant toute l’intervention d’Audrey Azoulay. Mesurant à son tour « la tâche considérable qui m’attend », elle souhaite « privilégier la discussion pour prendre connaissance des points importants, et je sais qu’il y en a ».
Si à aucun moment les deux femmes n’ont caché la sympathie et le respect mutuels qu’elles se portent, c’est avec un sens du devoir que Françoise Nyssen prend les commandes de la rue de Valois. « J’ai été appelée pour servir mon pays, un pays qui m’a accueillie », rappelle-t-elle. Arrivée en France « voilà 40 ans, j’ai pris la nationalité française pour m’engager », insiste-t-elle. Car « pouvoir voter est un acte essentiel ».
On se souviendra qu’avant le second tour, la présidente du Directoire d’Actes Sud avait publié une tribune affirmant qu’elle voterait « avec détermination et joie pour Emmanuel Macron ».
Ainsi, ce ministère, « je le prends » et de garantir de « travailler pour enchanter la vie des citoyens », en poursuivant les actions jusqu’à lors menées. « Je suis convaincue que c’est en œuvrant au plus près des gens que l’on peut changer les choses. » Elle n’aura donc pas le temps de lecture qu’elle souhaitait, mais « accepte ce que la République m’a confié : il est normal qu’aujourd’hui j’essaye de la servir ».
Bien entendu, elle reconnaît, en dépit des actions menées à Arles pour favoriser l’essor culturel, « pas beaucoup de pratique de la chose. Je vous demande beaucoup d’indulgence : je vais m’y atteler. Mais pour l’heure, il est urgent de prendre le temps ».
Et d’invoquer les mots d’Edgar Morin, parlant de la nécessité d’avancer vers l’essentiel, à son rythme — une sorte de Festina lente d’Auguste : « À force de sacrifier l’essentiel pour l’urgence, on finit par oublier l’urgence de l’essentiel. » Promesse est faite par la nouvelle ministre de ne pas oublier l’essentiel.
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