Trop de termes étrangers dans une langue peuvent la menacer, à terme, surtout lorsque les représentants publics usent et abusent d'expressions empruntées. C'est la conclusion de l'Académie française qui intime les pouvoirs publics à agir, en commençant par respecter eux-mêmes le français et à veiller à leurs bons usages de la langue...

Dessin de Morvandiau (photo d'illustration, ActuaLitté, CC BY SA 2.0)
La présidence d'Emmanuel Macron a été marquée, dès les premiers mois, par des expressions utilisant des termes souvent empruntés au vocabulaire de l'entreprise, à l'image du fameux « start-up nation » que le président alors candidat avait prononcé.
En octobre 2018, le président de la République avait même prononcé un discours émaillé de franglais juste avant de se rendre... au 17e Sommet de la francophonie. Ces expressions n'étaient pas passées inaperçues, alors que l'avenir de la langue française et de ses locuteurs devait être abordé peu après.
Le rappel signifié par l'Académie française dans un communiqué semble donc s'adresser, notamment, au chef de l'État, mais aussi à l'ensemble des pouvoirs publics. L'Académie se dit ainsi « gravement préoccupée par le développement du franglais. Les violations répétées de la loi Toubon, qui a posé les règles de l’emploi du français dans la sphère publique, dénaturent notre langue, autant par l’invasion des termes anglo-saxons que par la détérioration qu’ils entraînent de sa syntaxe ».
Cette loi Toubon, adoptée en juillet 1994, vise à l'enrichissement de la langue, mais impose aussi une obligation d'utiliser des termes français aux personnes morales de droit public (autrement dit, les administrations) et les personnes de droit privé dans l'exercice d'une mission de service public (élus, fonctionnaires et autres). Ainsi, elle s'applique bien au président, comme aux membres du gouvernement et autres ministères.
Aussi, l'institution « alerte solennellement les pouvoirs publics et les invite en premier lieu à respecter eux-mêmes la loi », peut-on lire dans le communiqué. « Si ceux-ci ne réagissent pas vigoureusement, si l’opinion ne prend pas la mesure du danger qui le menace, le français cessera d’être la langue vivante et populaire que nous aimons », termine l'institution...
Commentaires
NAUWELAERS, le 23/11/2019 à 00:16:14
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Marie, le 23/11/2019 à 08:57:48
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NAUWELAERS, le 23/11/2019 à 18:11:00
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Jujube, le 23/11/2019 à 18:29:36
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NAUWELAERS, le 23/11/2019 à 18:34:08
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Ribiata, le 25/11/2019 à 19:03:01
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