Berlin vit depuis quelques semaines au rythme des ventes d'un ouvrage fantasque qui non seulement fait couler beaucoup d'encre, mais suscite des polémiques diverses. Provacatrice, l'animatrice Charlotte Roche ne l'est pas dans le petit écran, où elle présente l'émission Tracks réalisée par MME pour la chaîne privée ZDF.
Et le tirage de son dernier livre, Feuchtgebiete, littéralement « zones humides » dans une allusion directe entre dans une mouvance littéraire et sociale pour le moins choquante. « Marre de ces corps de femmes aseptisés, on veut du poil, de l’apostrophe, des propos cochons », s'écrit Charlotte. Et l'illustration est cinglante, dès la première phrase du livre : « Tant que je peux penser, j'ai des hémorroïdes. » Ouch... On pourrait croire du Antonin Artaud.
« Je pue donc je suis », nouveau credo ?

En revanche, pas de pitié pour les parfums et autres artifices : ce n'est pas tant l'hygiène qui est remise en cause que la superficialité et le manque de naturel. Ce qui n'empêche pas un autre quotidien, Die Welt, de s'interroger sur la finalité : dénonciation de la beauté obsessionnelle, satire romanesque aux transgressions multiples, qui parodie son propre genre ? Le fait est que les médias demeurent la première cible, en ce qu'ils colportent, véhiculent le scandale et se repaissent de la quête de l'image.
Pas la famille...
Pourtant, Roche est mère de famille, et espère bien que sa fille ne lira jamais ce livre. Une lecture qu'elle a également interdite à ses propres parents. L'histoire de son héroïne, Hélène, qui après un rasage intime subit une opération des hémorroïdes, n'est donc pas à mettre entre toutes les mains.
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