Selon des chercheurs autrichiens, l'éducation prolongerait jeunesse et santé du cerveau. Analysant les résultats obtenus sur des personnes d'une soixantaine d'années qui avaient bénéficié de l'allongement de la scolarité obligatoire, ils ont mis en évidence ces bienfaits. « Une année d'études augmente le score de mémoire, environ quatre décennies plus tard, d'environ 0,2, ce qui correspond à 10 % d'un écart-type », expliquent les auteurs du livre
Le 14/03/2014 à 13:02 par Louis Mallié
Publié le :
14/03/2014 à 13:02
Demography dans lequel est publiée l'étude.
Urek Meniashvili, domaine public
« Nous trouvons en outre les preuves de l'effet protecteur de la scolarité contre le déclin cognitif, en termes d'aisance verbale », ont-ils précisé. Ces résultats font écho à d'autres résultats originaires cette fois-ci de Corée du Sud. Selon eux, l'usage outrancier des nouvelles technologies empêcherait le développement normal des adolescents. Baptisée « démence digitale » par les médecins coréens, elle empêcherait le développement de la partie droite du cerveau, entraînant un sous-développement émotionnel, et pourrait même, dans 15 % des cas engendrer des signes de démence précoce.
En l'absence de moyens encore réellement efficaces pour lutter contre ces types de dégénérescence chez les personnes âgées, de nombreuses expériences sont menées. Toutes semblent corroborer l'étude autrichienne. En effet, au Royaume-Uni, où prés de 800 000 personnes sont touchées par la maladie d'Alzheimer, les personnels hospitaliers de certaines institutions ont recours à la lecture de poésie pour tenter d'endiguer le développement des maladies.
L'organisation Kissing it Better organise ainsi régulièrement « des séances de réminiscence » dans les hôpitaux et les maisons de retraite. « Lire une poésie familière, pour quelqu'un atteint de démence ou d'autres lésions cérébrales, apporte de grands résultats, non seulement parce qu'ils se remémorent les mots, mais également les endroits où ils les ont entendus », explique Jill Frasier de l'association. Cet usage de la lecture rappelle l'étude du Mindlab Internantional, de l'autre côté de la Manche. Menée sur quarante personnes, elle avait montré que six minutes de lecture silencieuse permettaient de diminuer de 60 % le stress… Plus que la musique ou la marche à pied.
Entre autres actions originales, on se souviendra également de celles l'écrivain Terry Pratchett. Atteint depuis 2007 d'une forme rare de la maladie d'Alzheimer, celui-ci est parvenu à étonner les médecins par sa capacité à ralentir le développement de la maladie. Tenant un blog à ce sujet, il a notamment organisé en 2013 une vente de housses pour liseuse Kindle au profit de la recherche contre Azheimer au Royaume-Uni. Chaque housse était illustrée par une couverture d'un de ses livres.
Contre la maladie, l'étude des Autrichiens approuve donc l'idée que la lecture serait un bon remède… À l'heure où le culte du divertissement croise l'inquiétude face aux dégénérescences, la culture apparaît une fois de plus comme une antique et éternelle pharmacie.
Commenter cet article