Le 18/03/2019 à 10:41 par Camille Cado
Publié le :
18/03/2019 à 10:41
Le site est vite devenu la possibilité pour ces migrants de renouer avec une certaine vie sociale. Souvent partis seuls, et souffrant de l'absence de leur famille et de la solitude qui pèse, ils se rencontrent et échangent, retrouvant ainsi un peu de réconfort auprès de leurs semblables.
« Il y a des Guinéens, des Syriens, des Afghans, des Soudanais, des Pakistanais, des Ivoiriens qui viennent ici. La bibliothèque est devenue un lieu de rencontres pour nous. On discute, on utilise le matériel disponible », confie Boubacar à l’AFP.
Boubacar est arrivé en France il y a un an et demi et il attend toujours le résultat de sa demande d'asile. Il a fui son pays pour « pour des raisons politiques ». « Mon voyage a duré 18 mois. J’ai traversé le Mali, le Burkina Faso, le Niger, la Libye, l’Italie et la France », raconte-t-il.
« Je viens surtout pour passer le temps et utiliser le wifi pour mon téléphone portable » explique Afsidi. Ce pakistanais de 20 ans a fui les menaces des talibans il y a deux ans. Pour le moment, il vit dans la rue près de la Cité des sciences et de l'industrie et se nourrit aux Restos du cœur. Il est, lui aussi, toujours en attente de sa demande d'asile.
Afsidi fait partie de ces 730 à 1.370 migrants qui dorment aujourd'hui dans les rues de la Capitale (chiffres de l'Association France terre d'asile).
« Leur téléphone reste l’un des seuls moyens qu’ils ont pour communiquer avec leur famille », relève Annie Chenot, qui travaille depuis plus de trente ans à la bibliothèque.
Bibliothèque : lieu d'accompagnement et de savoir
Face à ces nouveaux usagers, la Bibliothèque de la Cité des sciences et de l'industrie, elle, s'adapte. « Depuis à peu près deux ans, les migrants sont nombreux à venir », reprend-elle. Et si « l’effet de masse peut créer un sentiment d’insécurité, notamment chez les filles. Certaines étudiantes sont venues m’en parler », indique Annie Chenot, « Il n’y a jamais eu de réel problème », poursuit-elle.
Le personnel s'est aussi accoutumé à la présence des migrants. « Il m’arrive de les aider dans leurs démarches administratives », rapporte la bibliothécaire. Elle explique ensuite comment elle a réussi à mettre en place des ateliers de langue française, mais aussi des cours d'initiation informatique à visée professionnelle. Des ateliers qui font salle pleine, indique-t-elle.
L'association BAAM (Bureau d'accueil et d'accompagnement des migrants) a elle aussi voulu participer à l'intégration des migrants au sein de cette bibliothèque. Elle a ainsi créé des cours pour apprendre le français. L'Association avait déjà mis en place ce genre d'ateliers, baptisés « Bienvenue chez toi, dans la Capitale », en particulier dans le nord-est de Paris.
D'autres associations organisent aussi des cours gratuits dans plusieurs bibliothèques parisiennes, notamment pour les jeunes migrants non scolarisés. L’association Paris d’Exil par exemple dispense des cours de français pour tous niveaux les jeudis et vendredis de 10h à 12h pour 80 jeunes à la bibliothèque de Couronnes. Des cours avancés sont aussi organisés le mercredi à la bibliothèque Louise Michel dans le 20e arrondissement.
Via Epoch Times
Commenter cet article