À Baltimore, la bibliothèque Enoch Pratt Free vient de déclarer une amnistie pour tous les usagers ayant des documents en retard. L’établissement va renoncer à 186.000 $ qui touchent 26.000 personnes et 13.000 emprunteurs dont les cartes ont été bloquées. Mais on ne s’arrête pas en si bon chemin...
Enoch Pratt Free - Andrea Wright, CC BY 2.0
Avec 100.000 $ par an générés par les amendes, la présidente de l’établissement, Heidi Daniel, estime qu’il vaut mieux renoncer à l’argent, pour garantir la mission de la bibliothèque. « J’espère que cela aura un impact profond sur la ville de Baltimore. J’espère vraiment que cela réengagera les gens et leur rappellera tout ce que nous avons à offrir à tous les quartiers de la ville. »
De fait, les analyses de la situation, ici ou ailleurs, indiquent que les amendes affectent de manière disproportionnée les usagers à faibles revenus. Et dans le même temps, punit les enfants inutilement. En somme, les amendes sont autant de barrières qui empêchent les gens de venir emprunter des livres.
« Nous voyons des familles qui entrent et doivent repartir les mains vides, sans avoir pris de livres », reprend Heidi Daniel. Une forme d’engagement vis-à-vis de toute la communauté et des habitants, en faveur d’un service public véritablement ouvert à tous.
Cette tendance se généralise, par ailleurs : à Nashville, alors qu’elles rapportaient 159.000 $ annuels, la bibliothèque a renoncé à collecter les amendes. La fin du modèle de sanction, pour simplifier et généraliser l’accès : le pari gagnant-gagnant ?
« Dans la bibliothèque, collecter les amendes est l’expérience la plus négative, tant pour les usagers que pour les personnels », estime Peter Bromberg, de la bibliothèque de Salt Lake City, qui a également franchi le pas. « Supprimer les amendes devient une aubaine dans notre service auprès des visiteurs. »
via Baltimore Sun
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