Rendez-vous était pris entre éditeurs et équipes des éditions Rivages et libraires et blogueurs en cette fin du mois de juin. Après un accueil d'Adèle Leproux, directrice commerciale, lors de cette soirée animée par Sophie Quetteville, la rencontre avec les auteurs présents plaçait la soirée sous le signe des combats singuliers et des revendications, à la liberté des personnages, et à celle souveraine des écrivains.
Le 22/08/2018 à 13:15 par Christine Barros
Publié le :
22/08/2018 à 13:15
« Un magicien d’Oz, côté gore! » s’exclame Jeremy Fel pour parler d’Helena, son prochain roman à paraître. Avec l’ambition d’écrire un « grand roman américain français », il représente une génération « imprégnée de culture américaine, par le biais de la littérature, du cinéma, des séries », et revendique une vision qui ne soit pas « carte postale ».
Et l’on en est loin en effet : entre Tommy, le « psychopathe de service » tueur de chiens, qui va s’avérer plus complexe que prévu, Hayley, « pimbêche douloureuse plus que pauvre petite fille », le chevalier blanc et générateur du cataclysme Graham, et Norma, personnage kasischkien, mère parfaite, étriquée, jusqu’à ce que..., tous concourent à ce que les frontières du bien et du mal soient plus que poreuses. « Jusqu’où une mère peut-elle aller pour protéger sa portée de loups? » Et l’auteur de conclure : « Humains trop humains ».
Pour « capter l’humanité par le conte », Thi Thu, primoromancière de cette rentrée Rivages, a voulu jouer des contes japonais et vietnamiens. La narratrice, photographe (comme l’auteur), se place en retrait derrière son objectif, captant au fil de ses déambulations les bribes du réel, dans des « scènes réalistes traitées de manière fantastique, jouant d’un ralentissement du temps par des descriptions plus fouillées », où les personnages du quotidien « font émerger le beau et le merveilleux » dans un jeu de piste sous-jacent, et font de Presque une nuit d’été « un audacieux roman à tiroirs ».
1994. Alors qu’Alger est à feu et à sang, en plein cœur de la guerre civile, ils sont 4, lycéens, et vont décider d’agir contre les terroristes. À cette date charnière, deux ans près l’insurrection islamiste, les civils s’arment, et le FIS, les autorités et les civils s’affrontent. Que fait-on devant la violence ? Comment survivre à tout ça ?
Dans cette « guerre sans front clair, asymétrique, qui défigure et fait tout éclater, y compris les familles », les protagonistes du roman d’Adlène Meddi sont « trop jeunes, trop tout, pour l’amour et le reste ». Les aller-retours incessants entre 1994 et 1962, (« passer par l’indépendance est nécessaire pour comprendre les années 90 »), la paranoïa qui tient le livre en tension (« elle était le premier outil de travail des services secrets ») permettent de rendre compte de « l’effritement du bien social, l’un des prix les plus forts payés » et de soulever la question fondamentale : « la guerre peut-elle être propre? La violence légitime? »
Dans une petite station balnéaire anglaise en décadence, Mr Al est agressé par une étrange bête. Il n’en faut pas plus pour que resurgissent légendes locales et peurs enfouies. Alors qu’il s’applique « avec candeur, aussi agaçant qu’attachant » à défendre la créature, tous les habitants du village, « dans le bon camp », voient dans les bêtes qui vivent à l’orée de la ville l’origine de tous les maux. Alors que les migrants laissés pour compte prennent la forme d’animaux fabuleux, Jim Grace signe, avec « une langue précise, intelligente et poétique », La mélodie, « une remarquable fable politique ».
Elle vient de perdre sa mère, et déambule dans New York. Et la ville va prendre peu à peu la place que cette mère occupait dans la vie de Vivian Gornick. Croisant des personnages « rendus inoubliables en quelques lignes », le duo que compose l’écrivaine et la ville, en « fragments sur la vieillesse, la sexualité, le couple, le féminisme » dresse le portrait de cette Femme à part, réponse autobiographique de cette critique iconique de la littérature américaine.
« Avec lucidité, humour, tendresse et sarcasme, elle signe un texte bouleversant de vérité, à l’instar d’une Annie Ernaux ou d’une Joan Didion, ces écrivains qu’on lit pour apprendre pour soi » conclura Nathalie Zberro, son éditrice.
Jérémy Fel - Helena - Rivages - 9782743644673 - 23 €
Thi Thu - Presque une nuit d’été - Rivages - 9782743644659 - 18,50 €
05/09 : Adlène Meddi - 1994 - Rivages / Noir - 9782743644758 - 20 €
29/08 : Jim Grace, trad. anglais Laetitia Devaux - La mélodie - Rivages - 9782743644710 - 21,00 €
Vivian Gornick, trad. anglais (US) Laetitia Devaux - La femme à part - Rivages - 9782743644819 - 17,80 €
Paru le 22/08/2018
733 pages
Rivages
23,00 €
Paru le 22/08/2018
203 pages
Rivages
18,50 €
Paru le 05/09/2018
334 pages
Rivages
20,00 €
Paru le 29/08/2018
266 pages
Rivages
21,00 €
Paru le 05/09/2018
160 pages
Rivages
17,80 €
Commenter cet article