Le 16/10/2015 à 13:17 par Julie Torterolo
Publié le :
16/10/2015 à 13:17
Le centre de traduction littéraire de la Foire de Londres 2015, financé par Amazon Crossing
(ActuaLitté, CC BY SA 2.0)
« Il y a quelques cas d’auteurs indépendants qui ont eu la chance de bénéficier de l’extraordinaire effort d’AmazonCrossing. Avec plus de 150 livres traduits, ce service d’Amazon Publishing est devenu l’éditeur de traduction le plus prolifique des États-Unis », analyse Chad Post, directeur du projet de traduction Three Percent au sein de l’Université de Rochester (New York). AmazonCrossing, service de traduction de l’éditeur Amazon Publishing, entend en effet proposer aux lecteurs la traduction d'oeuvres originales dont les droits sont détenus par Amazon. Et, pour ce faire, la filiale jouait souvent la séduction auprès des traducteurs au détriment des contrats à la limite de la légalité que l'Association des Traducteurs littéraires de France pointait du doigt en juillet 2014.
Toujours est-il qu'AmazonCrossing a permis à de nombreux titres allemands, français ou encore espagnols de faire leur apparition sur le marché américain. Des titres d’auteurs indépendants, tels que JA Konrath ou Barry Eisler, en ont également bénéficié. Selon les données fournies par l'Université de Rochester, la firme de Jeff Bezos serait d’ailleurs la plus importante source de traductions aux États-Unis, apprenait-on en mai dernier.
« L'année dernière, nous avons publié environ 50 acquisitions de langue originale en allemand », renseigne Sarah Jane Gunter, responsable internationale pour Amazon Publishing et AmazonCrossing. « Cette année, nous en ferons autour de 90. Et certains de ces auteurs allemands sont déjà en train d'être traduits en anglais. » À l'occasion du prix de l'autoédition remis en France par Amazon, la plateforme proposait notamment une traduction pour les textes des lauréats, en langue anglaise.
Selon The Bookseller, tels des entrepreneurs, de plus en plus d’auteurs indépendants cherchent à internationaliser leurs oeuvres. Chacun y va alors de son conseil. Lors de la conférence de la NINC en septembre dernier, Orna Ross, directeur d’ALLI (Alliance of Independent Authors) a proposé plusieurs options : prendre un agent pour trouver un éditeur étranger, se trouver un traducteur soi-même et utiliser les plateformes reliant écrivains et traducteurs tels que BabelCube ou Fiberead. Mais, une fois le traducteur trouvé, s’implanter dans un marché étranger, sans une maison d’édition pour l’épauler, peut s’avérer extrêmement difficile pour un auteur indépendant.
Selon The Bookseller, un des conseils les plus répandus à l’heure actuelle est « de regarder d’abord les marchés qui ne nécessitent pas de traduction ». Un avis partagé par Judith Curr, éditrice chez Atria Books (Simon & Schuster). Elle prend alors l’exemple du français : « Il peut y avoir des marchés africains disponibles. »
Enfin, de nombreuses plates-formes d’auto-édition possèdent des options pour rendre le travail d’un auteur visible en dehors de son propre pays, tel Kobo, qui propose plus de 150 pays.
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