Quand on demande aux auteurs de dire et dessiner le sentiment de leur quotidien, le mal-être social apparaît plus fort que jamais. Depuis le lancement de la campagne Extinction culturelle, initiée par de nombreuses organisations professionnelles d’auteurs, les auteurs expriment leur quotidien, leurs angoisses, mais aussi un certain désespoir.

crédit Philippe Fenech
Les réformes transversales ont généré un choc : elles traitent les auteurs comme n’importe quel travailleur français, alors qu’ils n’ont que très peu des droits sociaux des travailleurs. Et aucun encadrement par le Code du travail. Il faut croire que le système actuel a été poussé dans ses limites. Alors les auteurs, professionnels ou non ? Si l'on se réfère au Code de la sécurité sociale, il n’y a aucun doute...
Le problème ? Dans l'industrie du livre, cette notion est loin d'être admise. Et dans les différents textes de loi, aucun minimum de rémunération n’est assuré. On ne parle que de redevances, d’exploitation d’œuvre, pas de travail.
En début d’année, la Ligue des auteurs professionnels avait lancé un grand appel aux maisons d’édition : passer à la reddition de compte trimestrielle, pour au moins permettre aux auteurs de faire face à la réforme de l’impôt. Seules quelques maisons d’édition indépendantes, celles ayant souvent le moins de moyens, ont répondu favorablement à l’appel.
La perspective de la réforme universelle des retraites est un ultimatum. Aucun auteur qui vit de ses livres, ou essaye d’en vivre, ne pourrait absorber une telle augmentation de cotisations, pour moins de droits sociaux. La question de la retraite met les diffuseurs face à leurs responsabilités vis-à-vis des auteurs.
L’ambiguïté devient difficile à tenir : quel est le devoir de solidarité des groupes éditoriaux vis-à-vis des auteurs qu’ils publient ? Et que fera l’État ? Comment interviendra-t-il pour poser des équilibres ?
Depuis le début de la campagne Extinction culturelle, des courriers sont envoyés par milliers aux parlementaires, avec lesquels sont organisées de nombreuses rencontres. La plupart découvrent totalement la situation actuelle des artistes auteurs, et peu sont familiers avec leur régime social particulier et incomplet.
Face à ce mal-être, la chaîne du livre est totalement silencieuse : pas une organisation professionnelle du secteur de l’édition n’a réagi.
Commentaires
mise en trope, le 20/05/2019 à 07:38:03
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Un passant, le 29/04/2019 à 10:32:18
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