Les éditions Macmillan publient ce mois-ci P.S. I Miss You (P.S. Tu me manques), un livre jeunesse abordant les thèmes de la sexualité et de la religion. Certaines écoles ou bibliothèques ont refusé de recevoir l’auteure, dénonçant un contenu « pour adultes ». En réponse, Jen Petro-Roy, l'auteure du livre, a publié une lettre ouverte, affirmant que rien, dans son livre, ne pouvait être sujet à une polémique.
Les titres jeunesse abordant les questions de genre ou de sexualité ne cessent d’être interrogés, à l'instar, en France, de la polémique autour de l’ouvrage On a chopé la puberté. Face à ces débats qui ont porté sur son livre, l’auteure américaine de P.S. I Miss You, Jen Petro-Roy, a décidé de répondre et de se défendre.
P.S. I Miss You raconte l’histoire d’Evie, une jeune femme, qui s’interroge sur sa sexualité dans une correspondance avec sa sœur, Cilla, enceinte, et envoyée par leurs parents, des catholiques très stricts, chez une grand-tante éloignée. Evie a rencontré une nouvelle jeune fille à l’école, June, qui pourrait devenir plus qu’une amie. Elle demande conseil à sa sœur, qui ne lui répond pas.
L’annonce de la sortie du livre a provoqué une polémique : des professeurs, bibliothèques ou écoles ont refusé de recevoir l’auteure lors de sa tournée de promotion. Selon eux, le livre serait « trop difficile et destiné aux adultes. » Jen Petro-Roy décide de publier une réponse, chez Entertainment Weekly, afin d’expliquer que son livre s’adresse à tous les enfants et que les élèves ne devraient pas être protégés de son contenu inclusif, adapté à leur âge.
« Nous vivons dans un pays qui tente de dicter qui nous pouvons marier et quelles toilettes nous pouvons utiliser. Nous vivons dans un pays qui organise des rassemblements pour certaines religions et qui essaye d’empêcher d’autres communautés religieuses de franchir complètement nos frontières. Nous vivons dans un pays dont les priorités sont très faussées, et ce sont nos enfants qui en paient le prix. »
Pour elle, son livre n’est pas sujet à controverse. Le livre aborde les questions de la sexualité et de la religion, Evie risquant, elle aussi, de décevoir ses parents catholiques. Sans être antireligieux, son ouvrage questionne, à la façon dont les enfants s’interrogent aussi sur ces thématiques, indique-t-elle.
« Les enfants qui grandissent aujourd’hui sont plus susceptibles de penser de façon critique que les générations qui les ont précédées. Ils sont plus enclins à dénoncer les “institutions” qui régissent notre société depuis des décennies » continue-t-elle.
Puis, elle remercie son éditeur pour lui avoir proposé de l’envoyer à la rencontre des enfants dans les écoles, à l’occasion d’une tournée. Cependant, toutes les écoles sauf une ont refusé. L’auteure se demande pourquoi : parce qu’une adolescente est enceinte ? Parce qu’Evie questionne sa foi et son orientation sexuelle ? La maladresse des parents ? Tout en même temps ? « Je ne sais pas », conclut-elle.
En ce qui concerne les accusations de « contenus pour adultes », elle s’insurge : il n’y a pas de relations sexuelles décrites dans le livre, s’adressant à un public âgé entre 9 et 13 ans. De même qu’il n’y a pas de rites sataniques représentés.
Elle finit par résumer son intention en quelques mots : « Je fais simplement passer le message que vous pouvez croire ce que vous voulez croire. Vous pouvez aimer (ou tomber amoureux de) qui vous voulez. Vous pouvez décider pour vous-même quand les figures d’autorité ont tout faux. Les enfants ont besoin d’entendre ces messages. [...]
Nous — enfants comme adultes — avons besoin d’histoires qui nous montrent que nous ne sommes pas seuls, même si nous avons l’impression d’être seuls au monde. »
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